Descrip­tions

Ce fut seulement après avoir marché pendant une dizaine de minutes que Mario réalisa vraiment sa liberté. Sans qu’il puisse s’analyser, la présence de Paula avait comme prolongé son temps de prisonnier. C’était vraiment fini ! D’habitude, à sept heures, il était au lit. Il en était près de onze et il se baguenaudait dans les rues. C’est ça, la liberté, et nom de Dieu, c’est une bonne chose ! Il s’engouffra dans une station de métro et à Pigalle caressa avec affection le vieil escalier mécanique, retrouvé tel qu’il l’avait toujours connu. Son plaisir s’arrêta là, étouffé par l’atmosphère nouvelle d’un Pigalle inconnu. Il y avait bien le bassin et son jet d’eau qui ne marche jamais, décor immuable, mais le reste était bouleversé. Où étaient les lumières d’antan ? Quelques néons essayaient sans conviction de maintenir la réputation de la ville lumière, obstination louable qui vous avait des allures de « Dernières Cartouches ».