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Extrait ajouté par Gatou29 2013-03-21T23:51:42+01:00

— Minute ! l'interrompit Lucy. Vous parlez trop vite.

Elle écrivit à toute vitesse.

— Tu... es... mon... seul... C'est bon, continuez.

— Tu es mon seul amour. Je pense à toi nuit et jour, et je me languis de tes caresses. Quand je ferme les veux, mon corps se souvient de la chaleur de tes mains sur moi.

Sophia marqua une pause pour boire une gorgée de vin.

— Quand je bois du vin, mes lèvres se souviennent de la fièvre de tes baisers.

— Excellent ! commenta Lucy tout en trempant sa plume dans l'encrier.

— Merci. Je suis inspirée, ce soir.

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Spoiler(cliquez pour révéler)— En effet, répondit Jeremy d'un ton si résolu que Lucy en oublia toutes ses objections. Je suis comte. Et Lucy sera comtesse.

Un silence lui répondit.

Tous les regards se tournèrent vers elle, mais personne ne dit mot. Les rustres ! ہ croire que Jeremy venait d'annoncer une terrible nouvelle. Comme par exemple « Lucy est une espionne à la solde de Napoléon » ou « Lucy n'a plus que six mois à vivre ». Ou encore « Lucy a décidé de se mettre à la harpe »...

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— Tu as l'air bien pâle, Lucy, remarqua Henry. Aurais-tu découvert quelque noir secret de ton mari ? Le donjon où ce Barbe-Bleue cache les ossements de ses précédentes

épouses ?

— Pas encore. Henry, tu sais que je suis heureuse avec Jeremy. Pourquoi t'obstiner à le tourmenter ? Tu ferais mieux de lui dire des choses aimables.

Henry hocha la tête.

— Je crains d'y être obligé, en effet. Il est de la famille, maintenant.

Lucy réprima un sourire. Non, les deux hommes ne seraient plus amis. Ils étaient désormais frères et le seraient pour toujours, qu'ils le veuillent ou non.

— Et que devrais-je lui dire d'« aimable », selon toi ?

— Eh bien, je ne sais pas... Quelque chose comme « Je suis désolé » ou « Ravi de votre bonheur » ?

A ces mots, les deux hommes éclatèrent de rire.

— Qu'y a-t-il de si drôle ? S’étonna Lucy.

— Pour l'amour du Ciel, nous sommes des hommes ! s'exclama Henry. Nous ne disons pas ce genre de choses. Nous les réservons aux mariages et aux enterrements.

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Lucy ne trouvait pas Sophia dépravée du tout. Elle la trouvait même plutôt sympathique et ses paroles la réconfortaient. Ni Sophia ni elle n'étaient à blâmer car, manifestement, les hommes aux avant-bras musclés éveillaient chez les femmes les instincts les plus inavouables... C'était sans doute pour cette raison que l'on avait inventé les boutons de manchette.

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- Je me ferai un plaisir de demander la main de miss Hathaway, assura Toby. A la fin de notre séjour.

- Pourquoi attendre ? demanda Felix [...]

- Je ne peux pas ramener une promise le matin et un faisan l'après-midi. Une fois que je serai fiancé, je vais avoir une foule d'obligations. [...] Je vais devoir cavaler à travers tout le pays, et le plaisir sera gâché.

- Balivernes ! s'écria Henry. Felix et moi trouvons encore le temps de chasser.

- Oui, mais vous êtes mariés, répondit Toby. Une épouse est ravie qu'on la laisse tranquille. Une fiancée, au contraire, ne vous lâche pas d'une semelle. Je vais devoir me promener dans le jardin et lire de la poésie à l'heure du thé, au lieu de courir les bois et de boire du whisky.

- Faire sa cour est un sport qui a aussi ses charmes, fit remarquer Félix.

- Oui, mais la saison des vierges effarouchées est ouverte toute l'année, répliqua Toby en se levant de son siège pour se poster devant une fenêtre. Miss Hathaway est délicieuse. J'admire sa beauté et j'estime son caractère. Il est même possible que j'aie une certaine affection pour elle. Malgré tout, c'est mon dernier automne de célibataire, et j'ai bien l'intention d'en profiter. Tant qu'il restera des perdrix dans les bois de Henry, je n'ai pas l'intention de demander la main de miss Hathaway.

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Elle dirait son nom.

— Lucy..., gémit-il contre ses lèvres.

D'une main, il lui caressa la hanche. « Elle est à moi ! »

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Soudain, elle entendit Jeremy ravaler un juron. Puis ses larges mains glissèrent de ses épaules pour descendre vers ses reins et la plaquer contre lui. Les seins de Lucy s'écrasèrent contre un torse dur et une jambe musclée se glissa entre les siennes. Les plis de mousseline s'écartèrent, tandis qu'un incendie s'allumait entre ses cuisses.

— Que faites-vous ? s'écria-t-elle.

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— Je sais, je sais, cela a l'air ridicule, mais je n'ai personne d'autre sous la main. Je ne vous demande pas la lune. Faites juste semblant de me courtiser pendant quelque temps. Jusqu'à ce que Toby s'aperçoive qu'il est amoureux de moi.

— Je pourrais vous faire la cour pendant des années sans le moindre résultat. 

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— J'ai une question à vous poser, Jem.

Henry rejoignit Jeremy, foulant de ses bottes usées le sol jonché de feuilles mortes et de fougères sèches.

— Il y a un certain temps que j'y réfléchis, et... enfin, vous savez combien votre opinion compte pour moi.

Il pila net et, rajustant la visière de sa casquette, se tourna vers Jeremy d'un air grave.

— Ce chapeau me va-t-il bien ?

Derrière eux, Felix et Toby éclatèrent de rire.

— Dites-moi, Jem, gloussa le premier, quels rubans miraient le mieux au teint ?

Les roses ou les violets ?

— Oh ! Les violets, gazouilla le second d'un air faussement sérieux.

Jeremy serra les dents et prit une profonde inspiration.

— Vous savez que je tiens une arme chargée, n'est-ce pas ?

— Bah ! Vous êtes le plus mauvais tireur de toute l'Angleterre. En revanche, vous avez raté votre vocation dans la mercerie.

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— Voilà une éternité que je n'ai plus péché. Je ne me souviens même plus de la dernière fois.

— Vraiment ? demanda Toby d'un ton incrédule. Henry, est-ce vrai ?

Henry coupa un morceau de bacon dans son assiette.

— Si l'on considère six jours comme une éternité, je suppose que c'est exact. Mais si tu ne te souviens pas de ce que tu as fait il y a une semaine, Lucy, et que tu as oublié le prénom de Felix, je trouve cela inquiétant. Tu passes trop de temps avec tante Matilda.

— Henry ! Le gronda Marianne. Ne parle pas ainsi devant cette chère Matilda.

— Oh ! Elle ne s'en rend pas compte !

Il se pencha en avant pour crier à l'oreille de la vieille dame :

— Lucy a renoncé à la pêche, tante Matilda ! Maintenant, elle porte de la soie et des bijoux. Et bientôt, elle va se farder et s'enfuir pour devenir actrice. N'est-ce pas charmant?

— Charmant, répondit tante Matilda avant de boire une gorgée de chocolat.

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