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Yeraz s’assit comme si de rien n’était. Comme d’habitude, ses yeux sombres avaient une expression sévère et sans joie. Je me mis à jeter des regards furtifs à gauche et à droite avant de reposer ma fourchette.
— Bon sang, mais que fais-tu ici ? grognai-je. Nous ne sommes pas encore samedi !
— Et alors ?
Il inclina la tête avec une expression comique sur le visage. Le son de sa voix était à la fois monotone, exaspérant et terrifiant. Dans le restaurant, tout le monde nous dévisageait.
— Yeraz, pourrais-tu juste une seule fois me foutre la paix ?
— Bien sûr, Ronney, quand tu auras démissionné.
Afficher en entier- Rappelle-moi de le virer tout a l’heure. S’ils ont peur de toi, alors ils ne me seront d’aucune utilité.
Je souris et posai mes yeux sur la grosse horloge.
- Je dois partir voir ta mère. Tu m’appelles Isaac, s’il te plaît ?
- J’ai trop peur de ton regard pour refuser.
Afficher en entierJ'étais marquée au fer rouge par toutes les remarques négatives que j'avais reçues sur mon physique tout au long de ma vie. Ronney la moche, Ronney la maigre, Ronney la bigleuse. Je savais que je ne vendrais jamais du rêve à un homme.
Afficher en entier— Je ne coucherai jamais avec vous et ne tomberai encore moins amoureux. Alors, nous sommes condamnés à nous supporter. Je vais vous rendre la vie impossible, Ronney.
Il avait articulé chaque lettre de mon prénom comme je l’avais fait pour le sien. Son regard noir était désormais menaçant. Je passai ma langue sur mes lèvres asséchées et répondis d’une voix posée et juste :
— Même si la survie de l’humanité dépendait de nous, je ne coucherai jamais avec vous non plus. Vous représentez tout ce que je déteste. Je ferai mon boulot, car je ne laisse pas tomber les gens, même mon pire ennemi. Je ne suis pas comme ça.
Afficher en entierJe remontai mes lunettes.
— Pourquoi moi ? Beaucoup de personnes tueraient pour avoir ce job. Je n’ai aucune compétence dans ce domaine.
— C’est la première fois que je rencontre quelqu’un qui n’est pas intéressé. Mon instinct me dit que vous allez changer les choses.
Afficher en entier— Je suis habituée aux remarques, madame Khan, et ce, depuis que je suis en âge d’avoir des souvenirs. La méchanceté ? Je vis avec chaque jour. La seule chose que je peux vous assurer, c’est que ce ne sont pas les enfants les plus cruels, car, contrairement à eux, les adultes le sont avec malveillance. Regardez-moi. À votre avis, qu’est-ce qui peut m’atteindre ? J’ai déjà tout entendu.
Afficher en entierNon, je ne te mets pas au même rang qu’Ashley et toutes ces autres femmes avec qui j’ai pu coucher. C’est la première fois que j’éprouve un respect et une admiration sans réserve pour quelqu’un.
Afficher en entierJusqu’à présent, continua Yeraz, je pouvais tout m’offrir : voitures, maisons et même, les baisers des femmes sur les lèvres. Absolument tout, jusqu’à ce que je rencontre Ronney. Elle a un sourire magnétique et un rire délicieux. C’est une mélodie qui peut éclairer les ténèbres et rendre l’enfer plus agréable à vivre. La seule chose que je veux posséder, je ne peux pas l’acheter, car ça n’a pas de prix. C’est juste une douceur de quelques secondes qui se mérite. Quand elle me sourit, je sais que j’ai fait quelque chose de bien dans ma journée. Quand elle rit, je sais que je suis à ce moment quelqu’un de bien.
Afficher en entierDe quoi ai-je peur ? Des vendredis soir, quand tu pars et que je n’ai plus de garde-fou pour m’empêcher de charger cette arme.
Afficher en entierSes dernières paroles coururent dans mes veines. Je sentais bien, à son ton qu'elles étaient pour moi. Le mot médiocre était pourtant le mot le plus gentil que l'on avait prononcé pour me définir, mais ça monsieur Khan l'ignorait. Pour me blesser, il m'en fallait d'avantage.
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