Extraits

- Vous m'épouserez, dussé-je me battre contre le monde entier, répondit-il.

- Vous êtes mienne, dit Miklos d'une voix profonde et troublante. Vous m' appartenez. Je sais que je ne peux pas vivre sans vous. Quand voulez-vous m'épouser ?

L'affection que le duc portait à Aletha était telle que c'était bien à contrecœur qu'il s'était résigné à l'envoyer dans une institution pour jeunes filles, afin de parfaire son éducation. Il avait beaucoup souffert de leur séparation.

Or, maintenant qu'elle avait dix-huit ans et devait faire son entrée dans le monde, ils avaient enfin le loisir de passer ensemble de longues journées.

- Veuillez me pardonner mon retard, papa. Ne soyez pas fâché contre moi. Il fait un temps si merveilleux que j'en ai oublié l'heure. C'est si agréable d'être dehors au soleil.

Elle était en retard et le savait, mais comment pouvait-on se priver d'une matinée aussi radieuse ? Elle n'avait pu s'empêcher de prolonger sa promenade à cheval, encore et encore.

En quittant la Hongrie, mon passeport fut examiné trois fois à l'aéroport par des soldats qui arboraient de gros pistolets à la ceinture.

Sans doute tenaient-ils à s'assurer que je n'étais pas une fugitive cherchant à s'échapper de son Pays sous une fausse identité !

Pendant la révolution, l'intérieur du château royal fut malheureusement en grande partie saccagé. Il est aujourd'hui devenu un musée.

Le palais Karolyi fut démoli en 1933 et nombre de demeures anciennes disparurent avec lui.

Note de l'auteur

Budapest, lors de ma visite en Hongrie à Pâques 1987, m'est apparu comme une des plus belles villes d'Europe.

Cependant tout y était très différent de l'époque où l'impératrice Elisabeth d'Autriche y passait des séjours enchanteurs.

Le mur de brique du palais apparut. Elle sut aussitôt ce qui lui restait à faire. Elle n'avait encore jamais effectué de saut avec Nyul. En outre, le mur était beaucoup trop haut et trop large pour qu'on pût le franchir sans danger. Pourtant, n'était-ce pas son unique espoir ? Elle parla à Nyul à l'oreille pour l'encourager. Il comprendrait ce qu'elle attendait de lui, elle en était sûre. Et en effet, il prit son élan et bondit avec une telle aisance qu'on eût dit qu'il avait des ailes. Un cheval ordinaire n'eût jamais réussi un tel saut, surtout après une si longue course. Si Nyul passa à quelques centimètres à peine au-dessus du mur, ce fut grâce à Dieu et à ses anges qui veillaient sur Aletha.

- Voilà le prix à payer pour la beauté. J'espère que vous retiendrez la leçon de ce voyage, que vous avez entrepris en toute insouciance.

- A l'avenir, je ne sortirai que cuirassée d'une armure et munie d'un stylet !