Extraits

À l’extérieur, les collaboratrices arrivent petit à petit. Je reconnais Jessica et Charlotte, mes homologues, deux pestes du service prêtes à tout pour grimper les échelons. Et quand je dis « prêtes à tout », c’est « à tout » ! En pensant à cela, mon truc frétille. D’un instinct venu d’ailleurs, je me donne un gros coup de poing dans l’entrejambe, ce qui, évidemment, est la chose la plus stupide qu’il y ait à faire ! Le souffle coupé, je me lève et commence à sautiller sur place à pieds joints pour faire redescendre mes roubignoles ! C’est dangereux d’être un mec, bon sang ! Je ne m’aperçois même pas que tout le monde m’observe.

Bon, O.K., allons jeter un œil sur les photos justement. Eh ben là, je ne suis pas déçu non plus : je vois d’abord des filles, à la pelle, sans doute des copines de la nuit, on est en boîte, il y a des dizaines de selfies, avec des tas de filles différentes. Tiens ! Paul aussi est là. Et cette nana qui revient souvent doit être Samantha, je suppose. Si c’est elle, effectivement, elle est « physiquement intelligente ». La bouche en cul de poule, l’index sur une langue suggestive, le regard qui transpire le désir, hum… Voilà que je me mets à penser comme un mec. Bizarrement, mon « truc » réagit. Putain ! Je suis un mâle. Dès que je vois une fille, mon sexe frétille ! — Hey popol ! Couché ! dis-je tout haut.

Je monte deux étages qui me séparent de l'accueil. Je passe par la case « toilettes » pour éponger la sueur qui commence à perler de mon front. Cette fille ne lâchera pas l'affaire. J'encourage mon reflet masculin dans le miroir :

– Aller, Ju' ! Tu peux résister, tu dois résister ! Et toi, là, couché, bon sang ! Un peu de tenue, quand même, tu ne vas pas sauter sur tout ce qui bouge ! dis-je en m'adressant à mon sexe en érection.

A cet instant, j'entends un bruit de chasse d'eau. Mon sang se glace. La porte se déverrouille lentement et une femme d'une cinquantaine d'années sort des WC.

– Bonjour, monsieur Darmon. Je suis désolée de vous dire ça, mais vous vous êtes trompé de toilettes. Vous êtes chez les femmes. [...] J'espère que votre problème va s'arranger, monsieur Darmon.

– Moi aussi, je l'espère sincèrement, madame euh...

– Madame la directrice générale, lance-t-elle sèchement pour finir ma phrase. Mais appelez-moi madame la directrice tout court, ça ira ! Bonne journée, et bon courage à vous deux !

« Dans la peau d'un homme - Jour 5 :

31. L'homme est toujours à la recherche de ses clés ou d'autres objets : téléphone, télécommande, lunettes de vue pour ceux qui en portent, solaires plus généralement, bref ! Et... Point suivant :

32. Ce n'est jamais la faute de l'homme s'il perd quelque chose. Jamais ! Les objets disparaissent sans crier gare. Donc... Point suivant :

33. L'homme est de mauvaise foi ! »

Je ne suis toujours pas redevenu une femme, certes !

Je m'en suis douté en saisissant mon smartphone hyper moderne. Non, je suis déçu. Mon truc est tout moue. Aucune pêche, aucune patate, la bâton de berger semble mort dans mon caleçon.

54. L'homme se rend compte de son bonheur lorsqu'il l'a perdu.

46. L'homme est compréhensif mais il lui faut parfois du temps pour comprendre les choses. Autant les lui exprimer simplement.

Bon ! Et si je me mettais à travailler un peu ?

-Houlà, je ne voudrais pas en être la cause. Filez ! Je me brosse les dents et j'arrive.

En vérité, dès qu'Odette tourne les talons, je prends un chewing-gum. Pas de commentaires, s'il vous plaît !

Je me jette sur le lit, m'enroule autant que possible dans la couverture, sur laquelle j'ajoute une couette et un plaid, et sans aucune culpabilité vis-à-vis de ceux qui vont travailler à ma place, je retrouve sans tarder Morphée au pays des songes.

20.L'homme qui a une belle voiture se sent plus fort, plus .. mâle !