Extraits

Libby sentit son regard balayer avec lenteur et insolence son corps et malgré ses efforts pour rester impassible, elle lui lança :

— Vous êtes en train de me donner une note ?

— Ce qui s’est produit est inacceptable, même si vous êtes commotionné, lança-t-elle froidement.

— Je n’ai pas de commotion. Juste un terrible mal de tête qui disparaîtra avec un peu d’aspirine. Mais je suis troublé.

Libby manqua s’étouffer… Il était troublé.

— Dois-je comprendre qu’un homme doit être blessé à la tête pour avoir envie vous embrasser ?

Décontenancée par sa remarque, Libby le fixa avec colère.

— Bien sûr que non. Beaucoup d’hommes souhaiteraient m’embrasser !

— J’en suis persuadé.

— Si vous recommencez, je… je… vous le regretterez !

Il la rejoignit sur la route, et elle dut lever la tête pour le regarder. Elle accordait d’habitude peu d’importance à sa taille, mais en ce moment précis, elle aurait donné cher pour mesurer quelques centimètres de plus.

— C’est vous qui m’avez embrassée, l’accusa-t-elle.

— Seulement après que vous, vous m’ayez embrassé, répliqua-t-il avec un petit sourire narquois et suffisant. J’étais en état de choc.

Cette excuse était pathétique mais rien d’autre ne lui était venu à l’esprit.

— Oublions ce qui s’est passé, proposa-t-elle, magnanime.

Et c’est ce qu’elle essayait de faire, sans y parvenir.

— Comme vous voudrez, mais je suis un peu vexé de constater que mes baisers sont si faciles à oublier ! Pour ma part, je persiste à croire que la perfection s’acquiert par la pratique.

— Pratiquez comme bon vous semble, mais pas avec moi !

— Une commotion cérébrale ?

Il garda quelques instants le silence avant d’ajouter de façon désinvolte :

— Ce ne serait pas la première fois !

— Cela expliquerait beaucoup de choses, marmonna Libby avant d’ajouter plus gentiment : je pense que vous devriez essayer de ne pas bouger…