Extraits

La soirée avançait lorsqu’elle entendit ce qui lui sembla être des cris de gamins qui se chamaillent. Elle ne s’en inquiéta pas tout de suite. Puis elle se tourna pour voir d’où venait cette agitation. Autour d’une table, trois garçons s’amusaient à essayer des chapeaux. Alors, elle vit rouge. Comment osait-on toucher à sa marchandise ? Des garçons en plus ? Comment osait-on se moquer de son précieux trésor ? Elle se dirigea vers les impertinents intrus, l’air mauvais.

— Messieurs ! dit-elle d’un ton ferme. Que faites-vous là ?

Les trois amis se regardèrent en pouffant de rire.

— Mademoiselle n’est pas contente, dit l’un d’eux.

— C’est la faute à… c’est la faute à Hubert, dit l’autre en pointant le plus grand des garçons.

Cécile se pencha pour détailler le coupable. C’était un jeune homme dans la vingtaine, les cheveux noirs coupés en brosse, le regard sombre et malicieux. Il portait un veston marine arborant l’écusson de la faculté de Droit brodé sur une poche.

Elle resta figée quelques instants devant lui, ne sachant plus quoi dire. Mais sa colère dépassa son hésitation.

— Vous êtes un étudiant, s’écria-t-elle, et vous agissez comme un enfant ! Ces articles ne vous appartiennent pas. De quel droit osez-vous les toucher ? Remettez-les à leur place. Je pourrais appeler le gérant et vous seriez obligés d’acheter ce que vous avez sali.

— N’exagérez rien, mademoiselle, répondit doucement Hubert, nous nous excusons.

— Allez-vous-en et ne revenez plus ici.