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Pour employer un mot en vogue, la possibilité d'accéder à une vérité vécue est presque toujours récupérée par l'ancienne façon de voir, ce que le christianisme appelle « le vieil homme », ce que les traductions des textes hindous ou bouddhistes appellent « le mental », un fonctionnement vicié de la pensée et de l'émotion.
Il vous est donc demandé une réelle vigilance à cet égard.
Afficher en entierJ'avais été fort surpris en découvrant que, dans les langues modernes de l'Inde, il n'existe pas de verbe avoir. Puisque le langage forme notre façon de penser dès que nous commençons à parler, la différence est grande entre notre monde et une société dans laquelle on ne connaît pas le verbe avoir et où on utilise des périphrases fondées sur le verbe être. Au lieu de "j'ai deux enfants", on dit "deux enfants sont auprès de moi". La distinction des deux domaines de l'avoir et de l'être apporte beaucoup à la compréhension.
Afficher en entierL'éducation n'a pas d'autre but que de faire d'un petit enfant un adolescent heureux (…) Puissent les parents être animés par ce seul but : je veux en faire un petit être heureux et un adulte heureux (…).
Pour que ce but ne soit jamais perdu de vue, une parole de Swâmiji est fondamentale. C'est le retournement de situation qui, au lieu de nous faire vivre la relation avec l'enfant dont nous avons la charge selon la perspective : "c'est mon fils ou c'est ma fille", nous fait vivre cette relation dans la perspective : "je suis son père, je suis sa mère ; il n'est pas pour moi ; je suis pour lui".
Un ami afghan m'a dit — je ne l'ai pas vérifié — cette chose étonnante : il y a à peu près soixante-dix ans, dans l'ancien persan, qui a été modifié depuis dans la pratique courante, on demandait non pas : "Combien avez-vous d'enfants ? " mais "Combien d'enfants sont avec vous ?" Et on répondait : "Confiés à ma garde et appartenant à Dieu, cinq enfants sont avec moi" (…) Nous sommes déjà beaucoup plus proches de la perspective hindoue (…) L'Inde était une société dans laquelle l'être dominait sur l'avoir — au moins jusqu'à la libération (1947) et à la tentative des ministres qui entouraient Nehru pour faire de l'Inde un pays moderne, avec une mentalité moderne.
Afficher en entierJe peux vous dire sobrement que j'ai eu autrefois de grosses difficultés affectives et sexuelles et que mes années de 18 à 25 ans ont été vécues dans le malaise et la souffrance en face de la femme et de la réalité sexuelle.
Professionnellement je me suis beaucoup débattu, accumulant les échecs. Chaque fois qu'on croyait qu'Arnaud allait enfin se sortir d'affaire, on apprenait six mois après qu'il était de nouveau chômeur pour une raison ou pour une autre.
Pourtant j'ai toujours été bon élève, appliqué, faisant de mon mieux et non du genre « mauvais sujet » susceptible de se faire renvoyer. Malgré cette bonne volonté, j'échouais toujours. J'ai été collé trois fois au permis de conduire; je ne l'ai eu que la quatrième fois et j'entendais comme genre d'encouragement: « Souhaitons qu'il ne l'ait jamais, c'est le meilleur service qu'on puisse lui rendre; s'il conduit il aura un accident ou il écrasera quelqu'un! » Tout ce qu'il fallait pour m'épanouir et me donner confiance en moi. De même que j'ai entendu dire pendant des années : « Arnaud ne sera jamais capable de gagner un centime. » Juste les petits métiers, les petites situations. Or, il y a eu certaines époques de ma vie où j'ai réussi à gagner très convenablement de l'argent, quitte à me remettre librement en difficulté pour aller passer trois mois d'affilée chez Swâmiji au lieu de travailler.
Bien. J'arrête ici cette évocation. Mais je voudrais redire une fois de plus que ma plus grande conviction, ma foi la plus grande, c'est la possibilité de changer, de changer complètement, de devenir méconnaissable par rapport à ce qu'on était.
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