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Extrait ajouté par Underworld 2019-10-19T21:58:44+02:00

** Extrait offert par Lynn Raye Harris **

1.

— … la possibilité qu’elle soit encore en vie.

A ces mots, Adan redressa vivement la tête. Il n’avait écouté Hakim, un de ses conseillers, que d’une oreille distraite, tout en signant des documents urgents. Depuis la mort de son oncle, survenue une semaine plus tôt, il avait eu tant à faire en vue de la préparation de son propre couronnement qu’il s’efforçait souvent d’accomplir plusieurs tâches à la fois.

Hakim baissa les yeux et reprit en s’adressant au tapis :

— Pardonnez-moi d’insister, Excellence, mais durant cette période précédant votre mariage avec Jasmine Shadi nous ne devions négliger aucune information ayant trait à votre ancienne épouse. Son corps n’a jamais été retrouvé et…

— Il n’a jamais été retrouvé parce qu’elle a disparu dans le désert, l’interrompit Adan en dominant son irritation. Le corps d’Isabella est enfoui sous des tonnes de sable.

Comme chaque fois qu’il pensait à cette disparition, une immense vague de tristesse l’envahit. Il avait perdu une épouse, certes, mais Rafiq, leur fils, avait perdu sa mère. C’était cela qui peinait le plus Adan. Car son mariage avec Isabella avait été arrangé, et non une union basée sur l’amour. Par conséquent, tout en espérant qu’elle n’avait pas souffert, il ne parvenait pas à éprouver un grand chagrin pour cette perte.

Isabella Maro était très belle ; mais, à part cette beauté, il ne lui avait jamais trouvé beaucoup de qualités remarquables. Calme, agréable, parfaitement à la hauteur des devoirs inhérents à sa position, la jeune femme avait totalement assumé son rôle d’épouse, affichant toujours une façade des plus charmantes. En revanche, dans la vie de tous les jours, sa personnalité s’était révélée plutôt insipide.

Adan n’avait jamais pensé à l’en blâmer. Bien qu’à moitié américaine par sa mère Isabella avait été élevée par son père dans le but de devenir une femme traditionnelle de Jahfar. Il n’oublierait jamais leur première rencontre, peu de temps avant leur mariage. Lorsqu’il lui avait demandé ce qu’elle attendait de la vie, elle lui avait répondu qu’elle désirerait tout ce que lui pourrait désirer.

— Sans doute, Excellence. Cependant, quelqu’un affirme l’avoir vue.

Adan serra violemment son stylo entre ses doigts et étala son autre main à plat sur la table. Pour accéder officiellement au trône, il lui fallait une épouse. C’est pourquoi dans deux semaines serait célébré son mariage avec Jasmine Shadi. Aussi n’y avait-il aucune place pour un fantôme dans sa vie.

— Vous avez bien dit : « l’avoir vue », Hakim ?

Le conseiller redressa la tête et déglutit péniblement. Sa peau brune luisait de sueur, alors que le palais était équipé depuis longtemps de l’air conditionné.

— Sharif Al Omar, un rival en affaires de votre beau-père, Hassan Maro, est revenu récemment d’un voyage à l’île de Maui. Il affirme avoir vu là-bas, dans un bar, une chanteuse du nom de Bella Tyler, qui ressemblait trait pour trait à votre ancienne épouse.

— Une chanteuse de bar ?

Médusé, Adan contempla quelques instants Hakim, avant d’éclater de rire. Après avoir survécu dans le désert, Isabella chanterait maintenant dans un bar, sur une île d’Hawaii ? Absurde. Et impossible. Car, à moins d’y avoir été préparé, personne ne pouvait survivre dans le désert.

Or, Isabella n’y avait vraiment pas été préparée avant de s’aventurer, seule, de nuit, dans l’immensité désertique de Jahfar. Le lendemain, une tempête de sable avait effacé toute trace de son passage ; les secours avaient eu beau la chercher pendant des semaines, toutes leurs tentatives s’étaient avérées vaines.

— Hakim, je crois que M. Al Omar devrait consulter un médecin. Manifestement, le soleil hawaiien est encore plus brutal que celui qui brille ici.

— Il a pris une photo, Excellence.

Adan se figea dans son fauteuil.

— L’avez-vous apportée ?

— Oui.

Dès que le conseiller tendit le dossier, Mahmoud, son secrétaire particulier, le prit et le posa devant lui. Après avoir hésité un bref instant, Adan souleva la page de couverture d’un geste brusque. Puis il contempla la photographie, si longtemps que ses contours finirent par devenir flous.

Cela ne pouvait pas être elle ; et pourtant…

— Annulez tous mes rendez-vous prévus pour les trois prochains jours, Mahmoud, ordonna-t-il enfin. Et appelez l’aéroport pour qu’on prépare mon jet.

* * *

Le Ka Nui’s était plein ce soir-là. Des touristes et des gens du cru s’entassaient à l’intérieur du bar ; certains sortaient par la baie vitrée ouverte qui donnait directement sur la plage située en contrebas, d’autres rentraient après avoir fumé une cigarette. Lorsque Isabella monta sur la scène et saisit le micro, le soleil commençait à plonger dans l’océan, illuminant le ciel de teintes dorées.

A Maui, le soleil se couchait incroyablement vite ; c’était d’ailleurs l’une des choses qui l’avaient le plus surprise à son arrivée. Il disparut en un instant et le ciel se teinta de rose, tandis que les derniers rayons de l’astre nimbaient les nuages de violet et de pourpre.

Ce spectacle somptueux lui causait toujours une vive émotion. Dans ces moments-là, Isabella avait l’impression que son cœur se gonflait d’une nostalgie infinie mais qu’en même temps il se déchirait. Ou, plus exactement, qu’une part manquante d’elle-même se rappelait à sa conscience, sans qu’elle puisse identifier en quoi consistait ce manque.

Chanter comblait ce vide, temporairement du moins.

Isabella se concentra sur la foule rassemblée dans le bar. Ces gens étaient venus pour l’écouter. Ils l’attendaient. Fermant les yeux, elle entama sa première chanson et se perdit bientôt dans le rythme et la musique.

L’intensité de l’éclairage scénique lui commandait de se maquiller à outrance pour ses performances. Comme costume, elle avait choisi de ne porter qu’un Bikini et un paréo, de façon à se sentir couleur locale — même si son répertoire ne comprenait que peu de chansons de l’île. Pour parachever sa tenue, un simple collier en coquillages ornait sa gorge nue, et un bracelet assorti l’une de ses chevilles.

Aujourd’hui, Isabella n’emprisonnait plus comme autrefois ses cheveux en un chignon lisse. Ils avaient poussé, rendus plus épais et plus clairs par la mer et le soleil. Son père serait horrifié, sans aucun doute, non seulement par sa coiffure mais également par sa tenue, qu’il jugerait indécente.

Pensant à la réaction d’Hassan, elle sourit dans le micro. Aussitôt, un homme placé juste au bas de la scène lui adressa un clin d’œil en retour. Il s’était cru destinataire de son sourire, mais cela ne la dérangea pas ; au contraire, cette connexion avec le public faisait partie de la performance de Bella Tyler.

Cependant, elle ne terminerait pas la soirée avec cet homme. Ni avec aucun autre. Sans savoir pourquoi, Isabella restait convaincue qu’en se donnant à l’un des hommes qui la courtisaient elle se livrerait à un acte répréhensible. A une sorte de trahison.

Pourtant, elle était libre, à présent. Libre des contraintes dans lesquelles son père l’avait élevée. Mais, depuis son arrivée à Hawaii, elle ne pouvait se départir de la conviction qu’elle devait se préserver pour quelqu’un.

— Bella Tyler ! On l’applaudit bien fort ! lança Kurt, le guitariste, quand elle eut terminé sa dernière chanson.

Le public s’exécuta avec enthousiasme.

— Mahalo, dit Isabella en repoussant une mèche de cheveux humides derrière son oreille. Et, si vous le voulez bien, nous allons maintenant faire une petite pause de quinze minutes. A tout à l’heure !

Après avoir quitté la scène, elle prit le verre d’eau que lui tendait Grant, le directeur des lieux, puis se dirigea vers l’arrière du bar pour se reposer.

Dès qu’elle arriva dans la petite pièce où elle se changeait et se maquillait, Isabella se laissa tomber sur une chaise et posa ses pieds nus sur la malle en bambou qui lui servait de table basse.

A travers la mince paroi, des rires et des voix lui parvinrent de la plage. Les musiciens viendraient peut-être la rejoindre, à moins qu’ils ne restent dehors à fumer une cigarette. Isabella renversa la tête en arrière et appuya le verre glacé sur son cou en fermant les yeux, tandis que de fines gouttelettes glissaient sur sa gorge, puis entre ses seins.

Alors qu’elle savourait ces délicieux instants de fraîcheur, elle entendit un léger bruit du côté de la porte. Quelqu’un l’avait ouverte et s’était arrêté sur le seuil de la pièce, comprit-elle. Mais, vu le constant va-et-vient que connaissait le Ka Nui’s, elle ne souleva même pas les paupières pour voir de qui il s’agissait.

Toutefois, ce n’était ni une serveuse venue chercher quelque chose, ni l’un des musiciens venu la rejoindre. En effet, le visiteur était resté parfaitement immobile depuis son arrivée.

Isabella rouvrit brusquement les yeux. Un homme se tenait dans l’encadrement de la porte, sombre et imposant. En un éclair, elle reposa les pieds sur le sol et bondit de sa chaise. Mais une telle angoisse lui nouait la gorge qu’elle ne put articuler un son. Tout d’abord, elle n’avait vu que la haute silhouette emplissant l’ouverture ; désormais, elle distinguait peu à peu ses traits.

Un frisson lui parcourut le dos quand elle comprit d’où venait l’inconnu. En effet, ses cheveux noirs, ses yeux perçants et sombres, sa peau tannée par le puissant soleil du désert ne pouvaient appartenir qu’à un homme de Jahfar. Il portait un pantalon en toile écrue et une chemise bleu nuit, et non la dishdasha traditionnelle. Il émanait de lui cette intensité propre aux hommes vivant à la frontière du désert et du monde civilisé.

Subitement, Isabella sentit une peur incompréhensible s’insinuer dans ses veines, la paralysant sur place.

— Ce que je voudrais bien comprendre, c’est pourquoi ? demanda alors l’homme, d’une voix grave et profonde.

— Pourquoi ? répéta-t-elle en battant des paupières.

Il était si grand qu’elle dut pencher légèrement la tête en arrière pour le regarder. Une rage contenue émanait de ce mystérieux visiteur ; Isabella sentait son cœur marteler sa poitrine. Car cette rage était dirigée contre elle.

Le regard d’obsidienne de l’inconnu descendit lentement sur son corps. Et, quand il remonta sur son visage, du dégoût se lisait sur ses traits.

— Regarde-toi, dit-il. Tu ressembles à une prostituée.

A ces mots, la peur qui lui nouait le ventre commença à se muer en colère. L’attitude de cet homme était tellement typique ! En digne mâle jahfarien, il estimait avoir le droit de la critiquer, pour la simple raison qu’elle était une femme et que ses choix heurtaient son machisme naturel.

Isabella redressa les épaules, le menton, puis l’examina à son tour de la tête aux pieds. Son attitude était effrontée, mais elle s’en fichait complètement. Elle ne devait rien à cet homme.

— Je ne sais pas pour qui vous vous prenez, mais je vous demande de garder vos opinions pour vous et de quitter cette pièce immédiatement.

Une froideur menaçante envahit le regard de l’intrus.

— Ne joue pas à ce petit jeu avec moi, Isabella.

Le pouls battant violemment dans ses tempes, elle recula d’un pas, stupéfaite. Comment cet homme pouvait-il connaître son vrai prénom ? Peut-être s’étaient-ils rencontrés autrefois au cours d’une soirée chez son père, ou d’un dîner…

— Pourquoi jouerais-je avec vous ? riposta-t-elle avec dédain. Je ne vous connais même pas !

— Je veux savoir comment tu es arrivée ici, dit-il en plissant les yeux. Et tout de suite.

Isabella redressa de nouveau les épaules. Comment pouvait-il s’arroger le droit de l’interroger ainsi ?

— Vous êtes visiblement intelligent, alors trouvez la réponse tout seul.

Quand il avança d’un pas dans la pièce, celle-ci sembla se rétrécir. Cet homme emplissait tout l’espace ; Isabella eut l’impression de n’être qu’une enfant en train de se faire gronder, une naine réprimandée par un géant.

Elle voulut reculer encore, mais l’exiguïté de l’endroit l’en empêcha. En outre, elle ne voulait pas montrer sa peur à cet odieux individu, ni capituler devant lui. A aucun prix.

— Tu n’as pas pu agir seule, répliqua-t-il. Qui t’a aidée ?

— Je…

— Tout va bien, Bella ?

Grant se tenait à l’entrée de la pièce, les poings serrés, le visage grave. Il fixait l’étranger de ses intenses yeux bleus.

Celui-ci soutint son regard sans ciller. Il y avait quelque chose d’impitoyable et de glacial en lui, remarqua Isabella en tressaillant violemment. Quelque chose de féroce.

— Tout va bien, Grant, dit-elle. Monsieur allait justement s’en aller.

— Pas du tout, lâcha l’inconnu dans son anglais parfait.

De toute évidence, il appartenait à l’élite, à l’une de ces familles qui envoyaient leurs enfants faire leurs études en Angleterre.

— Je crois que vous devriez vraiment vous en aller, fit calmement Grant. Bella a besoin de se reposer avant de remonter sur scène.

Quand l’étranger se retourna vers elle, Isabella se sentit transpercée par son regard ténébreux.

— Malheureusement, elle n’y remontera pas. Elle vient avec moi.

Cette fois, une véritable vague de fureur emporta Isabella.

— Je ne…

Elle s’interrompit. Vif comme l’éclair, il avait tendu la main et lui avait saisi le bras d’une poigne de fer, sans toutefois lui faire mal.

Profondément choquée par son geste, elle resta immobile. Mais, cette fois, elle ne ressentait ni répulsion ni peur. Au contraire, une sensation de… déjà-vu l’avait envahie. Un courant de chaleur, de désir, entremêlés d’une tristesse si profonde et si puissante qu’un sanglot lui monta aux lèvres.

D’où cette réaction inattendue avait-elle surgi ? se demanda-t-elle avec un trouble intense.

— Hé ! protesta Grant. Lâchez-la !

— Qui êtes-vous ? demanda alors Isabella en scrutant les traits de l’inconnu.

Une ombre passa sur son visage altier, puis disparut.

— Tu espères vraiment me faire croire que tu ne le sais pas ?

Un flot de rage et de désespoir submergea Isabella. Cet homme la haïssait : c’était absurde ! Trouvant soudain la force de se dégager, elle referma les bras autour de son buste, comme pour se protéger. Le patchwork d’intenses émotions qui la parcouraient lui était insupportable.

Grant avait disparu, mais il allait revenir avec l’un des videurs. Et cet homme arrogant serait évacué malgré lui. Cette perspective la réjouit d’avance.

— Je ne vous connais absolument pas, riposta-t-elle d’un ton sec.

— Au contraire, fit-il, les yeux étincelants. Tu me connais très bien.

Une telle certitude avait empli sa voix qu’Isabella ne put réprimer un frisson. Cet homme avait perdu l’esprit. Il était beau, certes — magnifique, même —, mais fou.

— Je me demande vraiment ce qui vous fait croire cela.

— C’est très simple, répliqua-t-il d’une voix vibrante de rage. Tu es ma femme.

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Extrait ajouté par anonyme 2014-05-24T14:56:18+02:00

— Son Excellence a-t-elle bien dormi ? demanda alors Isabella d’un ton malicieux.

— Pas aussi bien qu’elle l’aurait désiré, répliqua-t-il.

— Je suis vraiment désolée de l’apprendre. Son Excellence devrait peut-être faire changer son matelas ?

— Non, le matelas est parfait. Mais il a besoin d’être utilisé de façon vigoureuse et répétée.

Les yeux écarquillés, elle le fixa, en arrêt devant l’évier. Puis elle jeta un bref coup d’œil du côté de Kalila, qui, concentrée sur le rébus compliqué d’un magazine, semblait sourde aux sous-entendus émaillant leur échange.

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