Extraits

Je m'appelle Lucifer Box, mais ça, vous le savez sûrement. Que ces quelques lignes griffonnées à la hâte finissent par constituer la base de mes mémoires ou qu'elles finissent emballées dans une toile cirée au fond du réservoir d'une chasse d'eau et ne soient découvertes que longtemps après ma triste fin, je ne doute pas que lorsque vous lirez ce récit, je bénéficierai déjà d'une renommée incontournable.

Malheureusement, la vraie vie ne manque jamais de décevoir par sa banalité.

Beaucoup de filles sont mortes pour vous?

Seulement celles qui n'ont pas su vivre pour moi.

Spoiler(cliquez pour révéler)Comment réagir à cela? Pour un gentilhomme de bonne naissance comme moi, il n'y avait qu'un seul choix possible. Je le baisais.

Je fus accueilli par une scène digne des enfers.

Mais pas de panique, chers lecteurs. C'est le domaine de Lucifer.

Vous finirez mal, vous savez.

C'est parce que j'ai mal commencé.

Je trouvais cela reposant de n'assassiner que la personnalité de mes victimes, pour changer.

Notre petit groupe se trouva pris dans un flot de fuyards. Entouré d'éclats de voix et de l'odeur du soufre, j'eus l'étrange impression de revivre le dernier jour de Pompéi. Le ciel s'assombrissait à vue d'oeil ; le monde disparaissait peu à peu dans un tourbillon de rouges, d'ocres et de jaunes. Je fermai brièvement les yeux, et mes paupières me parurent d'un vert limpide et merveilleux. Le sang qui s'écoulait de ma blessure était presque noir sur la peau de mon bras blanc comme neige.

Qu'il est étrange de mourir au coeur d'une si riche palette !

Permis de tuer - mais dans les règles de l'art.

« — Et vous ? Qu’êtes-vous donc ? Artiste réputé et dandy raffiné le jour, mais la nuit tombée… gourgandin, sodomite et assassin !

Je devais admettre que c’était plutôt bien résumé. »