Extrait

Mais Nash ne pouvait évidemment pas attendre, il le remarqua juste après avoir traversé pour la troisième fois le hall d'entrée, ses chaussures tapant sur le sol de marbre, quand Nash lâcha :

- C’est quoi ce bordel ?

- Pardon ?

Brody s’arrêta et se retourna pour regarder son employeur, les bras croisés qui lui criait dessus. Il était une véritable poudrière et menaçait d’exploser à tout moment.

- Quoi ? Vous m’avez traîné hors de ce club !

- Je pensais que ce serait plus sûr. Je ne voulais pas vous tuer dans une salle pleine de témoins.

Il ne pouvait pas croire que Nash ne pensait qu’à l’interruption de sa soirée. Il n'avait pas pensé, ne serait-ce qu’une minute, aux sentiments de Brody dans toute cette affaire. Mais il était seulement le petit personnel, n'est-ce pas ? Pourquoi aurait-il compté ? Je ne peux pas faire ça plus longtemps. Cette phrase ressurgit dans sa tête, faisant écho à son cœur brisé, et il passa devant Nash sans un mot. Il monta l'escalier en marbre, deux marches à la fois et ouvrit la porte de sa chambre. Il devait sortir, maintenant. Il tira sa valise hors du placard, la laissa tomber sur le lit et y jeta le contenu des tiroirs de la commode.

- Qu'est-ce que tu fais ? s’exclama Nash qui le rejoignit à grandes enjambées, la porte claquant si fort derrière lui que Brody en fut surpris.

C’était la deuxième fois que Nash se comportait de cette façon aujourd’hui.

- Je ne peux plus supporter tout ça. Je me casse.

Brody jeta un de ses tee-shirts dans la valise avant de retourner pour ouvrir le tiroir suivant, faisant prendre la même direction à ses jeans et ses sous-vêtements.

- Tu ne peux pas partir ! Je te l’interdis !

- Tu me l’interdis ?

Brody jeta une poignée de sous-vêtements sur la tête de Nash.

- Putain, qui penses-tu être ? Tu ne peux pas m'interdire de faire quoi que ce soit !

Il sortit d’autres vêtements, passant sa frustration sur ses habits en les mettant dans la valise.

- J'en ai assez de toi et de tes manipulations ! Connard de moralisateur. Tu n'es pas mon patron. Je suis mon propre patron !

Il était beaucoup trop en colère pour s'arrêter et réfléchir à la façon ridiculement enfantine dont il avait répondu. Il continua de vider la commode de ses affaires.

- Arrête ça ! Arrête de toucher à mes affaires, cria-t-il quand Nash prit une partie de ses vêtements et commença à les remettre dans la commode.

- Arrêtes de toucher à mes affaires ? Imita grossièrement Nash en prenant une voix exagérément aiguë. Quel âge as-tu ? Douze ans ?

Il grogna de frustration quand Nash pressa son doigt contre sa poitrine.

- C'est là que tu as tort, monsieur le garde du corps. Je suis ton putain de patron ! Qui signe tes chèques d’après toi ? Je te paie pour me protéger, et non pas pour te faire sauter par n’importe qui, et tu ne partiras pas tant que je n’aurais pas dit que tu le peux. Alors, arrête de faire tes bagages, connard !

Ses lèvres se déformèrent dans un rictus et il repoussa Nash, le faisant trébucher.

- Allez-y, patron, se moqua-t-il en le poussant de nouveau. Qu'est-ce que vous attendez, hein ?

Un autre coup suivit.

- Je pensais que tu pouvais me stopper ? Je pensais que tu m’avais interdit de partir ? Pas si difficile quand il s’agit de toi, hein ? Je ne suis pas surpris que quelqu'un essaie de te tuer. Si cela ne tenait qu'à moi, ils ne retrouveraient jamais ton putain de corps !

Il fut coupé par les lèvres de Nash sur les siennes. Ce n'était pas un baiser tendre, mais seulement deux bouches l’une contre l’autre. Volant l'air de ses poumons, il envoya un frisson dans chaque fibre de son être. Brody rompit le baiser et le regarda, haletant difficilement entre ses lèvres entrouvertes.