Extraits

Je repense souvent à notre île. Quand nos enfants auront grandi, nous aurons bien des histoires à leur raconter. Nous ferons quelques coupures, bien entendu. Nous leur dirons aussi que cette maison, avec le terrain qui l'entoure, est notre île. Et que T.J et moi sommes enfin chez nous.

— Je dois pleurer plus que toutes les personnes que tu connais, ai-je hoqueté.

Repoussant les cheveux de ma figure, il a esquissé un sourire.

— Tu vomis aussi beaucoup.

Un soir, quelques jours plus tard, alors que nous étions au lit, T.J. a gémit avant de s’effondrer sur moi, haletant.

_ Waouh! me suis-je exclamée alors que je sentais son corps se détendre.

M'embrassant dans le cou, il a susurré:

_ Tu as aimé?

_ Oui.Où est-ce que tu as appris à faire ça?

T.J. a ri tout en s'efforçant de reprendre son souffle.

_ J'ai une excellente prof. Elle me laisse m'exercer tant que je veux jusqu'à ce que soit parfait.

Quelqu’un a poussé mon lit dans un couloir. Allongée sur le dos, je luttais pour ne pas m’endormir.

Où est T.J. ?

J’avais envie d’appeler mes parents, mais n’avais pas la force d’effectuer le moindre mouvement. Je me suis assoupie une minute, puis me suis réveillée en sursaut en entendant des pas approcher.

Une voix a dit :

- les gardes-côtes viennent de l’amener. Je crois que c’est elle qu’il cherche.

Quelques secondes plus tard, une main a soulevé le drap qui me couvrait, et T.J. s’est extirpé de son lit d’hôpital pour se hisser sur le mien, tâchant de ne pas emmêler les tuyaux de nos perfusions respectives. Il m’a enlacée puis a enfoui son visage dans mon cou et a éclaté en sanglots. Le poids tangible de son corps entre mes bras a fait jaillir les larmes de mes yeux.

- Tu as réussi, a-t-il murmuré en tremblant. Je t’aime, Anna.

- Je t’aime aussi.

J’ai attendu une minute, puis lui ai demandé :

— C’était qui, le type avec toi, à l’aéroport ?

— Mon petit ami, John.

Je me suis remémoré la manière dont il l’avait embrassée. Il avait semblé vouloir enfoncer sa langue le plus loin possible dans la gorge d’Anna.

— Il doit te manquer.

Elle a marqué une hésitation, puis a fini par répondre :

— Sans doute pas autant qu’il le devrait.

— Qu’est-ce que tu veux dire ?

— Rien. C’est compliqué.

Je me suis tourné sur le côté et j’ai glissé le coussin sous ma tête.

— Pourquoi est-ce que l’avion n’est pas revenu, à ton avis ? ai-je interrogé.

— Je ne sais pas.

Mais j’étais persuadé qu’elle connaissait la réponse.

— Ils nous croient morts, c’est ça ?

— J’espère que non. Car si c’est le cas, ils arrêteront de nous chercher.

- Il ne s’agit pas que du requin, T.J. (J’ai inspiré profondément.) Je tiens vraiment beaucoup à toi, et je ne supporte pas l’idée que tu puisses te blesser ou mourir. Si je résiste ici, c’est uniquement parce que tu es là.

- Tu survivrais sans moi, Anna. Tu sais faire tout ce que je fais, tout irait bien.

- Non, tout n’irait pas bien. J’aimais la solitude à la maison, mais je ne veux pas me retrouver seule ici, T.J. Pas sur cette île. (Mes yeux se sont emplis de larmes à l’idée de la douleur et du sentiment de solitude que je ressentirais si T.J. disparaissait.) Je ne sais pas s’il est possible de mourir de solitude, mais au bout d’un moment, j’en viendrais certainement à le souhaiter, ai-je murmuré.

Il s’est légèrement redressé avant de poser la main sur mon avant-bras.

- Ne dis pas ça.

- C’est vrai. Ne me raconte pas que tu n’y as jamais songé.

Il ne m’a pas répondu tout de suite, mais il évitait mon regard.

Il a fini par hocher la tête et a avoué :

- J’y ai pensé quand la chauve-souris t’a mordue.

Les larmes ont jailli de mes yeux et roulé sur mes joues. T.J. m’a attirée contre sa poitrine et m’a caressé le dos le temps que je cesse de pleurer. Nous ne portions pas grand-chose – il était en short, et je n’avais sur moi que mon Bikini –, et le contact de sa peau m’a apaisée d’une manière inattendue. Il sentait l’océan, une odeur qui resterait pour moi toujours associée à lui.

source site "dans notre petite bulle"

"Ben a émergé de sa chambre d'un pas chancelant à midi.

-Putain de merde, Callahan, j'ai une gueule de bois épique! s'est-il exclamé avant de se gratter et de s'affaler sur le canapé à côté de moi. Il y a une fille dans mon lit, mais ce n'est pas celle que j'ai ramenée hier soir. Celle d'hier était plus canon.

-A mon avis, c'est la même, Ben."

J’avais déjà plongé les doigts dans le fruit à pain. Sans réfléchir, je les lui ai tendus. Elle a cessé de rire et m’a dévisagé, comme si elle hésitait sur la signification de mon geste. Au bout d’un moment, elle s’est penchée vers moi et a ouvert la bouche. J’ai glissé les doigts à l’intérieur, me demandant si mes pupilles étaient aussi dilatées que les siennes. Lorsqu’elle a sucé le fruit à pain, ma respiration s’est totalement détraquée.

— Encore ?

Elle a hoché la tête, le souffle aussi perturbé que le mien. J’ai recueilli un peu de purée et, cette fois, quand j’ai introduit mes doigts entre ses lèvres, elle a posé la main sur mon poignet. J’ai attendu qu’elle ait avalé, puis je suis devenu complètement fou.

J’ai pris son visage entre les mains et l’ai embrassée avec fougue. Elle a ouvert la bouche, et j’ai glissé ma langue à l’intérieur. J’aurais pu faire durer ce baiser pendant des jours. Je n’étais pas sûr de pouvoir m’arrêter si elle me le demandait.

Mais elle ne me l’a pas demandé. Elle a passé les bras autour de mon cou, s’est pressée contre moi, et m’a embrassé avec une ferveur égale à la mienne. L’attirant sur mes genoux, j’ai gémi contre ses lèvres lorsqu’elle s’est assise sur mon érection, sa robe remontée jusqu’à la taille.

Elle m’a déposé des baisers dans le cou avant de descendre vers mon épaule, suçant et léchant ma peau. C’était incroyable. Je lui ai retiré sa robe, puis l’ai soulevée pour l’allonger sur le dos. Lorsque j’ai faufilé les doigts sous la ceinture de sa culotte, elle a levé les hanches, m’invitant à l’ôter. Je l’embrassais fiévreusement en explorant son corps de mes mains, incapable de décider où je préférais la toucher.

— Ralentis, T.J., a-t-elle murmuré.

— Impossible.

Elle a tiré sur mon bermuda. Je l’ai enlevé et, dès que je me suis retrouvé nu, elle a enroulé sa main autour de moi. J’ai joui vingt secondes plus tard, étonné d’avoir tenu aussi longtemps.

Quand j’ai recouvré mes esprits, je l’ai embrassée en caressant chaque parcelle de son corps, lentement cette fois. J’ai touché des endroits que je n’aurais jamais pensé pouvoir effleurer un jour et, si j’en croyais les soupirs qu’elle poussait, ce devait être agréable.

Lorsque j’ai été de nouveau prêt, c’est-à-dire peu de temps après, je l’ai attirée sur moi. Entrer en elle m’a procuré une sensation que je n’avais encore jamais éprouvée. Au contraire d’Emma, si nerveuse et si tendue que j’avais eu peur de lui faire mal, Anna paraissait tout à fait à l’aise, comme si elle savait parfaitement ce qu’elle faisait. Assise à califourchon sur moi, les mains à plat sur mon ventre, elle s’est mise à bouger à son rythme. Elle m’offrait une vue sublime. Je l’ai observée fermer les yeux en arquant le dos et, quelques minutes plus tard, lorsque l’expression de son visage a changé et qu’elle a poussé un cri, j’ai raffermi ma prise sur ses hanches, emporté par un orgasme d’une violence que je n’avais jamais connue.

Ensuite, je l’ai enlacée avant de murmurer :

— Est-ce que c’était juste pour une fois, toi et moi ?

— Non.

- [...] Mais je comprends, maintenant, Anna. Mes décisions t’affectent, toi aussi. Alors, c’est à toi de faire un choix.

— Une question, a-t-il lancé en s’approchant de mon lit, l’index en l’air. Quel âge tu avais quand tu as commencé à la baiser ? Parce que après avoir vu ces photos, je suis sûr que tu la baises.