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Extrait ajouté par KumaNoKami 2018-02-02T13:22:00+01:00

HELMER: Oh ! tu penses et tu parles comme une enfant qui ne comprend rien.

NORA: Soit. Mais toi, tu ne penses pas, tu ne parles pas comme l'homme que je pourrais suivre.

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Extrait ajouté par Belami77 2022-02-15T15:35:44+01:00

Nora :

Ecoute, Torvald, quand une femme abandonne le domicile conjugal comme je le fais maintenant, les lois, dit-on, affranchissent le mari de toute obligation envers elle. En tout cas, je t'en tiens quitte, il n'est pas juste que tu sois enchainé quand je ne le suis pas. Pleine liberté pour tous les deux ! Tiens, voici ton anneau. Rends-moi le mien.

Helmer :

Cela aussi ?

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Extrait ajouté par Belami77 2022-02-15T15:33:42+01:00

Helmer :

Nora, j'aurais travaillé avec plaisir pour toi jour et nuit, et j'aurais subi toutes espèces de privations et de peines, mais il n'y a personne qui offre son honneur pour l'être qu'il aime.

Nora :

Des milliers de femmes l'on fait.

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Extrait ajouté par Belami77 2022-02-15T15:31:59+01:00

Nora :

Je n'y crois plus. Je crois que je suis avant tout un être humain, avec les mêmes droits que toi, ou que du moins je dois tâcher de l'être. Je sais que la majorité des hommes te donnera raison et, que ces idées sont imprimées dans les livres, mais maintenant je ne puis penser à ce que disent les hommes et à ce qu'ils impriment dans les livres. Je ne sais rien, mais je vais tout tirer de moi-même. Il faut que je forme moi-même mes idées là-dessus, et que j'essaye de m'en rendre compte.

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Extrait ajouté par Laurine-25 2023-06-14T21:43:13+02:00

HELMER, la baisant au front. — Voici que l'alouette commence à parler comme un être humain.

Mais, dis-moi, as-tu remarqué comme Rank était gai ce soir ?

NORA. — Vraiment ? Je n'ai pas eu l'occasion de lui parler.

HELMER. — Moi non plus ; mais il y a longtemps que je ne l'avais vu de si bonne humeur. (Il la regarde un instant, puis se rapproche.) Hum... que c'est bon pourtant d'être rentré chez soi, d'être seul avec toi... Oh la jolie, l'enivrante petite femme que tu es !

NORA. — Ne me regarde pas comme cela, Torvald.

HELMER. — Je ne regarderais pas mon plus cher trésor ! Cette splendeur qui est à moi, rien qu'à

moi, toute à moi !

NORA, gagnant l'autre côté de la table. — Il ne faut pas me parler comme cela ce soir.

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Extrait ajouté par Belami77 2022-02-15T15:37:57+01:00

Nora :

Il faudrait nous transformer tous deux au point... hélas ! Torvald, je ne crois plus aux prodiges.

Helmer :

Mais moi je veux y croire ! Dis, quel est ce prodige ?... Nous devons nous tranformer tous deux au point que...

Nora :

Au point que notre union devienne un véritable mariage. Adieu !

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Extrait ajouté par Belami77 2022-02-15T15:29:21+01:00

Nora :

Mon Dieu, tu l'as très bien dit. C'est une tâche supérieure à mes forces. Il y en a une autre à laquelle je dois m'appliquer auparavant. Je veux penser d'abord à m'élever moi-même. Tu n'es pas homme à me faliciter ce travail. Il faut que je l'entreprenne seule. Voilà pourquoi je vais te quitter.

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Extrait ajouté par Belami77 2022-02-15T15:27:45+01:00

Nora :

Non, j'étais gaie, cela oui. Tu étais si gentil pour moi. Mais notre maison n'était qu'un salon de fête. J'ai été grande poupée chez toi, comme j'avais été petite poupée chez papa et nos enfants à leur tour ont été mes poupées. J'aimais à te voir jouer avec moi, comme les enfants s'amusaient à me voir jouer avec eux. Voilà ce qu'a été notre union, Torvald.

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Extrait ajouté par Belami77 2022-02-15T15:25:50+01:00

Nora :

Je veux dire que des mains de papa je suis passée dans les tiennes. Tu as tout arrangé à ton goût, et je partageais ton goût ou je le laissais croire, je ne puis le dire ou juste. Peut-être l'un et l'autre. Maintenant quand je regarde en arrière, il me semble que j'ai vécu comme les pauvres au jour le jour. J'ai vécu les pirouettes que je faisais pour t'amuser, Torvald, mais cela allait à ton but. Toi et papa, vous avez été bien coupables envers moi. C'est vous qui êtes responsables que je ne sois bonne à rien.

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Extrait ajouté par Belami77 2022-02-15T15:22:35+01:00

Nora :

Huit ans ont passé et plus encore depuis que nous nous connaissons. Et jamais il ne s'est échangé entre nous un mot sérieux sur un sujet grave.

Helmer :

Pourquoi t'aurais-je fait part de mes préoccupations, quand je savais que tu ne pouvais me les enlever.

Nora :

Je ne parle pas de préoccupations. Ce que je veux dire c'est que jamais en rien nous n'avons regardé ensemble le fond des choses.

Helmer :

Mais, voyons, ma chère Nora, est-ce là une occupation pour toi.

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