Extraits

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Il saisit soudain ma main et la glisse sous son manteau. Je réchauffe les doigts sur ses côtes, rougissante de sentir sa peau nue, et je m'excuse avec une confusion mêlée de sincérité et de crainte : je ne voudrais pas lui donner froid à lui aussi, vraiment, il faut qu'il me lâche maintenant... Mais il insiste, c'est la meilleure méthode pour me réchauffer. Et ainsi l'un contre l'autre, je ne craindrai pas de tomber.

"On est en pleine nature, ici, mademoiselle. Ce n'est pas le moment de jouer les gens civilisés. Il n'y a qu'une seule manière de se conduire : celle qui nous permettra de continuer."

Je hoche la tête, subjuguée par son charisme. Et soudain, sans savoir ce qui m'a pris, je l'embrasse. Nos lèvres se touchent et je reste collée à lui, les yeux fermés, chavirée par un profond bonheur, mes mains caressant doucement son torse sous ses vêtements. C'est ma légende que je tiens dans mes bras, un homme dont j'ai toujours rêvé. Il ne le sait pas mais j'ai découvert mon corps en pensant à lui, et même le corps de certains autres garçons... Il a toujours été avec moi.

Et moi, j'ai enfin une chance d'être avec lui. C'est presque comme si je lui payais une dette vieille de dix ans. Mes lèvres s'entrouvrent et notre baiser s'intensifie...

"C'est ça, alors, la meilleure manière de se réchauffer ?" demande James d'une voix un peu rauque quand je le lâche, comme si il en ressentait un léger regret. Je me mords les lèvres, gênée, et aussi parce que j'y ressens un délicieux fourmillement qui refuse de s'apaiser. Il va me faire la leçon, c'est certain, et regretter de m'avoir amenée. C'est le drame... Mais les protestations que j'attends ne viennent pas.

Au contraire... Je le vois, comme au ralenti, tant je suis anxieuse et abasourdie, lever sa main et la poser sur mon visage, pour recommencer à m'embrasser, de son plein gré cette fois. Il n'est pas contre ma méthode apparemment, au contraire, elle a l'air de fonctionner sur lui... sa bouche est brûlante contre la mienne. Je sens que je défaille et je m'accroche à son dos, tandis qu'il me fait reculer contre la paroi de la grotte, et me plaque contre cette surface rugueuse.