Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
714 957
Membres
1 014 552

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

Ajouter un extrait


Liste des extraits

Extrait ajouté par ilovelire 2016-10-10T17:22:17+02:00

Kyôshirô était abonné à trois journaux. Par tempérament, il détestait tout gaspillage ; cependant, il faisait une exception pour les journaux et se faisait apporter trois titres à domicile. Avec les deux journaux qu’il lisait à la mairie où il passait pratiquement tous les jours, il ne risquait pas de laisser échapper un essai ou une étude sur le Manyô-shû dans la presse nationale. On trouvait aussi fréquemment des articles en rapport avec le Manyô-shû dans les journaux régionaux, et c’étaient d’autres chercheurs amateurs, animés d’un même enthousiasme, qui les lui signalaient ou qui lui envoyaient ces publications. Pour les magazines, il se contentait de chercher dans les publicités des journaux celles qui traitaient du Manyô-shû, et il les commandait à un libraire de Numazu. Une fois que les livres étaient en sa possession, il suffisait de les ranger sur les rayonnages, mais pour les essais ou études des journaux, il devait travailler avec des ciseaux et de la colle. Il avait ainsi plusieurs dizaines de cahiers où étaient collés ces découpages.

Afficher en entier
Extrait ajouté par ilovelire 2016-10-10T17:22:09+02:00

Après avoir aéré sa bibliothèque, Kyôshirô faisait le tour des rayonnages – encore un geste qu’il répétait tous les matins – et il vérifiait là aussi que tout était normal. Il n’y avait aucune raison que tout ne fût pas en ordre, mais il ne se sentait pas tranquille tant qu’il ne s’en était pas assuré.

Afficher en entier
Extrait ajouté par ilovelire 2016-10-10T17:22:02+02:00

Chaque objet y était à sa place : l’écritoire, le pot à crayons, la bouteille d’encre, le cendrier, la boîte pour ranger le courrier, le presse-papier. Le pot à crayons en bambou contenait, non seulement un pinceau, un stylo à plume, des crayons noirs, un mètre, une loupe, des ciseaux et un canif, mais encore deux pinceaux réservés à l’encre rouge. Et puis, posée en évidence dans un petit cadre, il y avait aussi une photographie de sa petite-fille, Sayuri. Cette photographie, qui jurait un peu avec le décor, avait été prise dans le jardin, un mois auparavant, lors d’une visite de son fils aîné Jin.ichi et de sa femme. Le portrait de cette petite fille de deux ans et quatre mois, son premier petit-enfant, était si réussi que Kyôshirô l’avait placé dans un petit cadre qu’il avait justement sous la main.

Afficher en entier
Extrait ajouté par ilovelire 2016-10-10T17:21:54+02:00

Kyôshirô s’éloigna du puits et fit quelques pas derrière la maison. Hormis un parterre de fleurs là où il y avait autrefois une réserve, il n’avait pas spécialement aménagé de jardin, mais derrière la maison se trouvait un espace de quelque six cents mètres carrés. À son extrémité sud-est se dressait, dominateur, le plus grand hêtre du hameau, et à la limite des rizières, un orme – lui aussi le plus grand du hameau – lançait vers le ciel une profusion de branches dénudées en cette saison.

Afficher en entier
Extrait ajouté par ilovelire 2016-10-10T17:21:46+02:00

Pour commencer, Kyôshirô contemplait l’orme, puis il inspectait tour à tour chaque arbre derrière la maison. On serait tenté de voir là une promenade matinale, mais il s’agissait en fait, non d’une promenade, mais d’une ronde. Il s’assura que rien n’était arrivé à toutes les plantes entremêlées, des rhododendrons aux pruniers, des azalées aux camélias. Seuls les pruniers portaient des fleurs blanches. Autrefois, ils se couvraient de fleurs du blanc le plus pur, mais depuis quelques années, elles étaient plus rares et leur blancheur s’était légèrement teintée de jaune : même chez les pruniers, il semblait que l’âge provoquât un phénomène de vieillissement. La date où ils fleurissaient s’était aussi quelque peu déréglée. Autrefois, ils portaient des fleurs de la mi-février à la fin mars, mais désormais, c’était de la fin février à la mi-mars. Ce jour-là, il ne restait plus guère aux fleurs que deux ou trois jours de vie.

Afficher en entier
Extrait ajouté par ilovelire 2016-10-10T17:21:40+02:00

Le ciel était agréablement clair et le Fuji, qui cachait encore sa tête dans un voile blanc, semblait porter une longue traîne bleue. Ses pentes étaient – ou semblaient à cause de la neige qui le couvrait – un peu abruptes.

De l’engawa, Kyôshirô descendit au jardin et se dirigea, pour faire sa toilette, vers le puits derrière la maison. La chambre et la bibliothèque de Kyôshirô étaient dans une aile séparée. Dans l’aile principale que l’on gagnait par un petit couloir d’environ deux mètres, la porte était encore fermée et toute la maison endormie.

Afficher en entier
Extrait ajouté par ilovelire 2016-10-10T17:21:25+02:00

Mais Kyôshirô, lui, allait tous les matins au puits. Il abaissait et relevait la poignée de la pompe, recueillait l’eau dans une vieille cuvette métallique et se lavait le visage. Comme personne n’était encore levé dans l’aile principale, il ne pouvait pas aller dans la cuisine, mais il aurait pu, s’il avait voulu se servir de l’eau courante, utiliser le robinet qui était installé sur une dalle de ciment pour la lessive. Mais Kyôshirô ne se sentait pas satisfait s’il ne faisait pas au moins sa toilette avec l’eau du puits. D’ailleurs, maintenant on puisait l’eau avec une pompe, mais autrefois, on se servait bien sûr d’un seau. Jusqu’à son adolescence, il avait puisé tous les matins cette eau des profondeurs du sol, en pesant de tout son corps sur la corde humide du seau qu’il faisait glisser entre ses mains. Même aujourd’hui, il gardait encore dans ses mains le souvenir du contact froid de la corde.

Afficher en entier
Extrait ajouté par ilovelire 2016-10-10T17:21:13+02:00

Chaque matin, Kyôshirô se faisait à lui-même l’une de ces réflexions. Que l’on vît ou non le Fuji, aucune importance, mais c’était un rituel auquel il s’était attaché. Il n’avait pas le souvenir de s’être inquiété dans sa jeunesse de ce Fuji qui tantôt se montrait, tantôt se dérobait ; c’était probablement depuis qu’il était veuf qu’il avait pris cette habitude. Il avait perdu sa femme à l’âge de cinquante-trois ans. Cela faisait donc bientôt dix ans qu’il se mettait à la fenêtre du nord tous les matins.

Afficher en entier
Extrait ajouté par ilovelire 2016-10-10T17:21:10+02:00

CE MATIN-LÀ, Chinuma Kyôshirô s’éveilla comme d’habitude à cinq heures. Deux ans plus tôt, il avait dépassé la soixantaine et depuis, il s’éveillait invariablement à cinq heures. Qu’il se fût couché tôt ou tard la veille, au matin, ses yeux s’ouvraient précisément à cette heure-là.

Kyôshirô quitta sa couche, fit d’abord glisser les volets du côté de l’engawa[1], puis ouvrit la fenêtre donnant sur le nord pour faire pénétrer l’air froid du dehors ; ensuite, il plia ses édredons. Cela fait, il rangea enfin sur la table, contre la fenêtre, les quelques livres éparpillés autour de l’oreiller. Et ainsi, plus rien ne restait sur les huit tatami de la pièce. Après avoir accompli ces quelques gestes, il se mit à la fenêtre du nord, restée grande ouverte. Dans son regard entrèrent une vaste colline dont la pente inclinée vers le nord portait des champs en terrasse, la route de Shimoda qui longeait le pied de la colline et, de l’autre côté, les grappes de maisons des hameaux voisins, dispersées par petites touches. Sur cette route de campagne, la circulation des voitures et des cars avait depuis deux ou trois ans considérablement augmenté, et dans la journée, quand on jetait un coup d’œil dans cette direction, on pouvait y voir des autos grandes comme des jouets rouler sur une route en miniature. Mais à cette heure matinale, on n’y voyait pas la moindre voiture, et tout le paysage se détachait clairement dans l’air froid de l’aube. Kyôshirô fixa son regard sur le bosquet qui foisonnait à l’extrémité ouest du village voisin. Les jours où le ciel était dégagé, c’était là que l’on apercevait la silhouette petite et gracieuse du Fuji.

Afficher en entier
Extrait ajouté par Caroline 2013-10-18T15:07:33+02:00

"Il se disait qu’étant au service d'une beauté et d'une pureté inégalées, c'était le moment ou jamais de se jeter dans la bataille divine. c'est maintenant qu'il fallait agir, lutter, redresser et délivrer.

Longtemps encore, jusqu’à ce que la lumière blanche de l'aube eut chassé toutes les ténèbres de la nuit, le canon tonna, les tambours résonnèrent et les cris de la victoire emplirent ciel et terre à l'infini".

Afficher en entier

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode