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Extrait

Extrait ajouté par elodryn 2012-05-27T23:08:18+02:00

Mes mains, douées d’un instinct de survie incroyable, étaient agrippées aux bras du siège. Elles renfermaient une efficacité de serres d’aigle compte tenu de mes ongles qui menaçaient de percer le tissu. Je savais que si l’avion s’écrasait, ça ne m’éviterait pas de m’écraser avec lui… mais, on se réconforte comme on peut. Bien heureusement, la nuit noire et le fait de ne pas me trouver côté hublot m’évitaient de trop imaginer le pire.

— Si les dieux ne nous ont pas dotés d’ailes, c’est pour qu’on reste sur le plancher des vaches, bon sang de…

— Un tel langage ne sied pas à une jeune femme, me coupa mon voisin m’obligeant à grogner la fin de mon propos.

Mon interlocuteur était une illustration vivante du dandy anglais. Sa tenue noire restait toujours impeccable, et il était l’incarnation de l’élégance dans chacun de ses gestes ou de ses paroles. Une canne en aulne se trouvait actuellement coincée debout entre ses genoux ; les fines mains gantées de son propriétaire reposaient sur le pommeau d’argent.

Il s’appelait Maximilian Órfhlaith2 et était Maître de plusieurs vampires établis à Los Angeles.

Un : il était mon sauveur parce que vampire de son état. Ce sang de vampire qu’il m’avait fait boire avait aussitôt guéri mes blessures. Elles auraient autrement demandé plusieurs semaines voire des mois de soins hospitaliers… Si l’on partait du principe que je ne mourrais pas dans l’ambulance.

Deux : il avait sorti l’artillerie lourde des dons surnaturels et prouvé sa condition vampirique avec son pouvoir de domination mentale.

Il m’avait obligée à faire le poirier avec une main pendant quinze longues minutes ; ainsi que la récitation complète d’un poème anglais que lui connaissait, mais pas moi, si vous voulez tout savoir.

J’ai d’abord tenté de le tabasser avec une chaise en inox. Une fois calmée de force, je l’ai alors harassé de questions afin de trouver une faille dans son histoire mégalomaniaque. Je n’en ai, hélas, révélé aucune face à tant d’assurance et de cohérence. Je sais ce que vous pensez. Quand il m’a dit ça, moi aussi je l’aurais gentiment mais fermement envoyé sur les roses – pour être polie –. Hélas, cet excentrique m’avait sauvé la vie.

Mais si l’on me cherchait ? m’étais-je demandé, paniquée.

Qu’allais-je dire ? Qu’allais-je faire ? Et la gagnante toute catégorie : allait-il m’abandonner là et se jeter dans un feu avec un rire dément, tel le sire de Lestat le vampire ?

Heureusement pour la survie de ses tympans, il avait su calmer temporairement ces angoisses et me convaincre de le suivre. Pourquoi m’étais-je retrouvée dans cet avion avec lui ce soir, vous demandez-vous ? Eh bien, parce que je n’avais pas eu d’autres choix.

Il m’avait exposé qu’à cette heure-ci, je devais compter parmi les victimes du bus qui nous avait transportés cette nuit-là. Pour ce qui restait de ma famille, ou de mes amis, mon cadavre serait très probablement porté disparu. On enterrerait un cercueil vide.

Inutile de vous dire que je ne prendrais plus jamais le moindre bus, ou voiture, par temps de neige ! Pour l’instant, j’avais l’esprit assez occupé afin de ne pas m’effondrer à l’idée que mon frère me croyait morte alors que c’était faux. J’avais la vie sauve et il était en bonne santé ; je ne pouvais qu’espérer qu’il surmonterait sa peine, si peine il avait… Je jouerais les impuissantes et vaines hystériques une fois seule. Jusque-là, je devais tenir bon.

Parce que voyons le bon côté de la chose, quoi ! J’étais en vie alors que j’aurais dû y rester ! Il y a moins de quarante-huit heures, je m’étais déjà vue avec une étiquette au gros orteil marquée de la date et l’heure de mon décès à l’hôpital ou dans l’ambulance. Une victime de plus d’un banal accident de voitures ayant rapidement dégénéré en carambolage à cause de la neige. Pour tout dire, je ne me rappelais pas grand-chose. Mon esprit s’était mis en vieille, car trop occupé à me transmettre mille et uns messages de douleur. Je m’étais rapidement évanouie peu après avoir avalé le sang d’une forme noire qui m’avait rappelé la Mort3 en personne. Après mon réveil, après avoir vérifié que j’avais tout et au bon endroit, que tout pulsait encore – ma tête, surtout, me l’avait confirmé avec violence – Maximilian m’avait annoncé deux choses.

Non, je n’étais pas une morte-vivante. Contrairement aux vampires d’Anne Rice ou de Buffy contre les Vampires, lorsqu’un Maître transforme un humain, le nouveau vampire n’en meurt pas. Point n’est besoin au préalable d’une énorme perte de sang ni d’être au seuil de la mort. Non. Au lieu de me tuer pour me ressusciter en vampire sorti de sa tombe, le pouvoir du sang se contentait d’arrêter l’influence du temps sur ma personne. La définition du vampirisme était la suivante : l’Éternité si tant narrée. « La durée qui a un commencement, mais pas de fin ».

Donc, oui, j’étais vivante, je pourrais toujours boire, manger, dormir. Et, en conséquence de boire et de manger, je pourrais continuer d’aller aux toilettes. C’est important de savoir.

Oui, bientôt j’allais être tout comme lui. Quand ? Il l’ignorait, mais étant majeure et vaccinée, ce serait sans doute dans un proche avenir. Dès lors que mon esprit aurait accepté les conséquences de vivre pour toujours.

Comment je le saurais ? Il m’avait répondu :

« Le moment venu. »

(Vampires d'une nuit de printemps, chapitre 1, Renaissance)

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