Ajouter un extrait
Liste des extraits
[Ce qui suit est un copié/collé de ce que l'auteur, Vanessa Mars, a mis sur sa page officielle Facebook]
Info : cet extrait se situe au coeur du roman, la première personne qui parle est Alexandre (l'humain qui a invoqué Lucifer), et le second est le diable.
- Craigniez-vous Dieu ?
- Oui je Le crains, reconnut le démon qui ponctua sa réponse d’un éclat de rire. Rebelle ne veut pas dire fou. A la différence des hommes, je crains mon Père.
- Mais si Dieu n’est qu’amour, pourquoi Le craindre ? L'invocateur reporta son attention sur le visage angélique.
- Je ne crains pas Son courroux, vous en avez là encore une image faussée, celle d’un Dieu vengeur qui précipiterait ceux qui sont indignes de Lui dans l’abîme éternel… Je crains ce dont je fais l’expérience chaque jour, chaque minute, je crains Son absence.
- Mais… Cette absence, c’est vous qui l’avez décidée !
- Par la faute de l’Homme !
La fenêtre s’ouvrit brutalement, permettant au froid d’envahir les lieux. Le jeune homme sentait des frissons parcourir sa peau, il baissa un instant le regard et ne fut guère étonné de constater qu’il avait la chair de poule. La température n’en était pas la seule responsable…Malgré les efforts avérés de Lucifer pour paraître un tant soit peu sociable, il demeurait imprévisible et la haine qu’il portait à l’espèce humaine habitait la petite pièce aussi surement que le froid.
- J’ai compris que vous aimiez Dieu, vous L’aimez tout en Lui en voulant… Mais à part Lui, qui aimez-vous ?
- S’il est quelqu’un que j’aime autant que Dieu, c’est moi ! Il faudrait toujours commencer par cela. S’aimer soi c’est savoir agir dans son intérêt, c’est ne pas commettre d’erreurs stupides comme tu viens de le faire ce soir en signant ce Pacte…
La pique était bien lancée. L’humain soupira puis se saisit du thermos dont il but au goulot même. Le liquide amer l’aidait à se réchauffer un peu. Lucifer patientait, serein, détendu… Mais son visage trahissait une nouvelle excitation. En reposant la bouteille, Alexandre jeta un coup d’œil à l’horloge : deux heures quarante-huit du matin… Plus que quatre heures environ avant le lever du jour…
- N’avez-vous, au cours des siècles, jamais éprouvé le moindre sentiment à l’égard d’un être autre que Dieu ou vous-même ? Reprit-il, s’étonnant de faire preuve d’autant de sang-froid. Vous étiez un ange !
- Tu me demandes la vérité mais tu ne mémorises pas mes réponses. Pour la seconde fois, je suis toujours un ange, corrigea Lucifer en appuyant bien sur chaque syllabe.
- D’accord, dans ce cas comment est-il possible que vous ayez perdu tout sentiment à l’égard de vos frères ?
Le démon posa l’index devant ses lèvres, comme s’il prenait le temps de la réflexion. Son regard était pourtant rivé sur son interlocuteur, démontrant qu’il mimait cet état.
- Hum… fit-il… J’ai su tourner la page de façon… « naturelle ». Je n’ai jamais réfléchi à la question en réalité, pour moi le passé n’a pas beaucoup d’intérêt, ce qui compte c’est la mission que je me suis fixé.
- Pourtant… Ceux qui vous ont suivi, vous n’avez pas d’affection pour eux ?
- Cette notion d’affection… Tu parais y attacher une importance démesurée alors que toi et ton espèce ne savaient même pas ce qu’aimer signifie.
- Si l’un des vôtres disparaissait, cela ne vous ferait rien alors ?
- Je te rappelle que tu es en train de discuter avec le diable… s’amusa ce dernier. Tu m’étonnes de plus en plus… Si l’un des « miens » comme tu le dis disparaissait, je n’en ferai pas plus cas que cela. Me parler de ces choses là… à moi… On pourra dire que tu m’auras bien diverti."
Afficher en entier