Extraits

« La quintessence de ma vie, c’est elle. Ma résurrection doit être la sienne. Mon amour, le sien. Mon cœur, son cœur ne doivent faire qu’un. »

Oh ! Ça va, j'ai compris qui vous étiez, dis-je en me surprenant d'avoir retrouvé l'usage de mon corps et de la parole. Je vais être votre prisonnière, c'est ça ? Et au lieu d'être dans une cage dorée, je me retrouve coincée dans un ciel cotonneux. Génial, je ne rêvais que de ça, crachè-je. Et arrêtez de lire dans mes pensées !

Elle me regarde et sourit, d’un sourire qui en dit long, d’un sourire qui ne veut pas gêner, qui ne veux pas critiquer. D’un sourire dont j’ai envie de goûter.

Notre première nuit s’achève ainsi. L’amour comme seul remède.

M’observant toujours intensément, elle se déleste du reste de ses vêtements. Il m’appartient de l’admirer. Son corps est d’une beauté parfaite, aux courbes généreuses et voluptueuses. Sa nudité est un appel à la luxure. Le bas ventre en ébullition, la sensation de chaleur s’immisce dans chaque cellule de mon être. Ses doigts touchent mon intimité. Mon sexe dressé est déjà prêt à l’accueillir. Mais je prends sur moi et ralentis, je veux profiter de chaque seconde. Je lui donne mon cœur et cimente mon âme à la sienne. La surprise me fait ouvrir les lèvres, elle en profite pour y introduire sa langue avec laquelle la mienne exécute une danse sensuelle. Nous jouons. Dans nos bouches se joue une valse. Langoureuse, exotique.

Délicieux moment, délicieuse soumission. Cela dure un temps, mon corps navigue tel un courant d’air. Mon esprit se vide, semble se purger, je ne pense plus. Sous mes paupières, le néant. Vide absolu. Mon cœur ralentit, se repose. Solitude apaisante durant quelques secondes, quelques minutes, je n’ai plus aucune notion du temps.

ette terre recouverte d’un voile sans fin. La nuit omniprésente, nous imposant sa souffrance. En arrivant ici, chaque ange n’est pas mauvais. Nombreux sont ceux qui étaient bons et n’ont simplement pas respecté la volonté du Boss. Exilés ici, ils sont gangrenés par la souffrance, la tristesse et la colère. Vient ensuite la transformation de ces âmes. Leurs ailes se teintent d’une couleur sombre et le poison du démon se mélange à leur sang. Leur être lutte jusqu’à ne plus supporter, puis lâche prise et s’en remet à la noirceur. Certains d’entre eux disparaissent ne trouvant pas leur place

La douleur a laissé place à une douce libération. Mon âme se reforge, reprend possession de ce corps. Mes ailes s’arriment à celle-ci, se raccordent, ne font plus qu’un. Elles s’ancrent en moi atteignant chaque atome de mon être. Enfin, elles claquent, gigantesques, uniques, fabuleuses.

J’aimerais quérir ce qui m’est interdit, je souhaiterais connaitre pour la première fois dans ma misérable éternité, ce que les humains appellent « Bonheur ».

Lorsque ma main a trouvé place au creux de ses reins, la déflagration dans mon âme a été telle que j’ai voulu l’étreindre passionnément. Un tel désir ne m’était pas apparu depuis l’époque où j’ai été humain. Jamais, je n’ai ressenti la solitude autant que maintenant. C’est comme si je l’avais attendue toute ma vie, sans avoir le droit de m’en délecter. À l’exception près que ni elle ni moi n’avons le droit de ressentir quoi que ce soit l’un envers l’autre.