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« Le seul endroit où il y a de la fumée sans feu, c’est dans tes rêves. »
Afficher en entier« Mais j’aime mieux le dire tout de suite pour éviter les malentendus ou que tu te fasses des attentes, cher stupide journal, moi, j’aime pas quand les idées piquent les yeux comme des oignons. C’est pas que je déteste les oignons. Au contraire, je les aime bien, même quand on me dit de me mêler des miens. »
Afficher en entierLessard gare la voiture devant les bureaux de la cigarettière Royal Tobacco, rue Saint-Antoine. L’édifice de brique, de métal et de verre fait tache dans cette zone délabrée du vieux quartier Saint-Henri.
Fernandez partie en éclaireur pour parlementer avec les agents de sécurité, le sergent-détective fume une clope sur le trottoir avant d’entrer. Il n’y avait jamais prêté attention mais, en regardant sur le paquet, il se rend compte qu’il fume une des marques de Royal Tobacco.
La silhouette des premiers gratte-ciel du centre-ville se profile trois kilomètres à l’est.
Après les avoir guidés dans un dédale de couloirs, une secrétaire, chignon strict et air revêche, les installe dans une salle de conférences qui offre une vue sur la rue Atwater et sur le vieux Forum. L’ancien domicile des Canadiens a été transformé en salles de cinéma. La façade de l’édifice, jadis noble temple du hockey, ressemble désormais vaguement à un engin spatial de pacotille.
Lessard repense avec nostalgie à l’endroit où, à de nombreuses reprises, il a vu le Bleu-Blanc-Rouge terroriser ses adversaires, aidé, sans aucun doute, des fantômes de Morenz, de Vézina et de Newsy Lalonde. Il se remémore les moments hors du temps que lui ont fait vivre ses idoles de jeunesse: Guy Lafleur, Serge Savard et Ken Dryden. Plus tard, Patrick Roy l’a fait vibrer à son tour, lors des conquêtes de la coupe Stanley de 1986 et de 1993. L’image de Roy brandissant sa première coupe, avec ses airs de freluquet, torse nu rue Sainte-Catherine, lui revient encore souvent en mémoire et lui donne, chaque fois, la chair de poule.
À l’instar de ses concitoyens, Lessard se passionne toujours pour cette équipe mythique, mais force est d’admettre que les quinze dernières années ont été une longue traversée du désert.
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