Extraits

« Parce que détruire un écosystème qui nous précède de plusieurs millénaires et anéantir des milliards d’êtres vivants pour clôturer à + 0,2% en Bourse, acheter des baskets moins chères et produire des tonnes de pâtes à tartiner, vous trouvez ça raisonnable ? C’est sérieux d’extraire un pétrole qui s’évaporera aussitôt, pour trois kilomètres en 4x4 ou huit touillettes à café, au lieu de préserver des ours qui pourraient peupler les glaciers durant des siècles encore ? Vous avez un sérieux de gosse pourri-gâté qui ne pense pas plus loin que sa gueule et la minute d’après. De sombres cons, voilà les décideurs de notre temps, de sombres cons aux poches pleines.Tous. »

- [...] A l'âge que j'ai, le corps humain n'est plus bon à rien, ça craque quand je m'assois, ça claque quand je me relève, c'est grippé, c'est mou, c'est fragile, tu peux pas te gratter contre un arbre sans t'esquinter le cuir, je n'en peux plus de cette peau. Et puis, je ne sais pas ce que tu en penses, mais ils sont compliqués pour des barbares, non ?

Rose, après une seconde de réflexion, acquiesça avec vigueur :

- Mais exactement ! C'est exactement ça ! Ils envahissent, ils massacrent, ils asservissent, mais si tu ne ranges pas tes couverts à droite ou que tu fais pipi au milieu du jardin, ils prennent une mine toute chiffonnée. Ils appellent leurs enfants "mon lapin" et s'envoient un civet dans le même élan. Rien n'est logique chez eux.

- La musique. Ces humains sont des fumiers, mais ils ont quand même inventé des trucs formidables.

- Les gorilles, les ours, les lions, les éléphants... pour l'instant ce sont les beaux qui crèvent, mais bientôt viendra le temps des laids. Alors l'homme disparaîtra à son tour, il ne restera plus que les rats et les cancrelats, et tous se réuniront dans de jolis costumes brillants pour rire du sort de ces inadaptés d'humains.

Le lobbyste, bloqué par une chaise, ne pouvait plus reculer. Kombo se rapprocha de lui jusqu'à le toucher, avant de tonner :

- Mais eux au moins ne seront pas responsables du massacre qui a précédé !

« Il avait l’âme d’un lion bloquée dans l’ego d’un cochon d’Inde. Il manquait de prestance. Il était le mètre étalon de l’humain ordinaire, la quintessence du type quelconque. On l’appelait Nobel mais l’émerveillement n’y était pas. »