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En n’importe quelle autre occasion, Félix serait venu déchaîner sa rage à l’idée des pertes du jour. Mais dans la sauvagerie de leur douleur, les femmes sont intouchables, du moins pour la journée.

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— Béronice, tu es incroyable. De toutes les putains du monde, tu dois bien être la seule à être assez stupide pour payer tes propres clients.

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Extrait ajouté par Melou78 2022-07-30T19:20:02+02:00

« — Qu’est-ce que ça fait ? demande-t-elle.

— Quoi donc ?

— Être libre.

Qu’est-ce que cela faisait d’être Timarété ? L’ancienne vie d’Amara défile devant ses yeux, pleine d’amour, d’innocence et d’espoir.

— Quand tu regardes un oiseau voler, dit-elle, dans les moments où il décide de planer vers le bas ou d’aller plus haut… Quand rien d’autre que l’air ne joue dans sa décision… C’est ça, la liberté.

Elle s’interrompt, car elle sait bien que ce n’est pas l’entière vérité. Il existe un souvenir qu’elle tente de garder enfoui, et qui remonte à présent à la surface : l’horreur de son dernier jour de femme libre.

— Mais la faim ne change pas, Fabia. Esclave ou libre, la faim reste la même. »

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Extrait ajouté par Arayr 2023-09-08T11:44:23+02:00

En n'importe quelle autre occasion, Félix serait venu déchaîner sa rage à l'idée des pertes du jour. Mais dans la sauvagerie de leur douleur, les femmes sont intouchables, du moins pour la journée.

p. 430

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Extrait ajouté par Arayr 2023-08-31T18:23:39+02:00

Amara lève les yeux vers Vénus. Jamais encore elle ne s'était retrouvée si proche de la statue. Ces yeux peints, si noirs, si écartés, semblent non seulement vigilants, mais furieux. Ce n'est pas que la déesse de l'amour, songe Amara. C'est une déesse qui pousse les hommes à la folie, qui détruit les guerriers. C'est par elle qu'est tombée Troie.

[...]

Elle prend son brun de mytre entre ses mains et l'écrase pour qu'il relâche son parfum. Puissent les hommes tomber entre mes mains comme cette offrande tombe à tes pieds, ô Aphrodite. Puissé-je connaître le pouvoir que confère l'amour, sinon sa douceur.

p. 153

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Emmenez-moi à Pompéi où l’amour est doux !

Graffiti de Pompéi

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— Lorsqu’il vous a ramenée ici, dit-il en regardant fixement la fontaine, je lui ai dit qu’il pourrait s’estimer heureux si vous ne réclamiez pas votre poids en or tous les jours. J’étais certain que vous repartiriez avec au moins un joyau sans prix dans vos bagages. Il m’a parié un denier que j’aurais tort.

Il lui sourit.

— Vous m’avez coûté un denier.

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— Nous voilà, oui, lance Amara. Quatre esclaves sans un sou, à sucer des idiots contre du pain et des olives. Quelle vie !

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Sers-toi de ton esclave quand tu veux : elle est à ta disposition.

Graffiti de Pompéi

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— Ça ne compte pas ! s’écrie l’un des perdants, les traits tordus par la colère tandis que des doigts empressés ratissent ses dernières pièces. Vous ne pouvez pas demander à une putain de lancer les dés !

— On peut demander ce qu’on veut à une putain, réplique Amara. C’est un peu l’idée !

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