Commentaires

Plus qu'un super polar à l'intrigue bien ficelée et aux personnages campés et très attachants, Yeruldegger m'a fait découvrir et hautement apprécier la Mongolie, un pays magnifiquement décrit, de ses paysages épiques à l'humanité touchante de ses habitants. Je recommande +++.

Aux côtés de Yeruldelgger, nous voilà partis pour la Mongolie. Quel dépaysement ! Le décor de ce polar change de ce que l'on connaît et nous fait découvrir un tout nouveau pays où l'on voit que la modernité (ou l'Occident) l'emporte peu à peu sur les traditions qui restent encore bien présentes.

Notre policier Yeruldegger est justement très attaché aux traditions et va donc tout mettre en œuvre pour que l'âme de la petite fille dont il déterre le cadavre repose en paix.

Nous voilà partis sur deux enquêtes très différentes. Ce roman mêle famille, politique, corruption, regrets et espoirs...

On retrouve tous les éléments d'un bon polar et j'ai bien aimé les quelques touches d'humour et de légèreté à certains moments (coucou les Experts ;))

En bref, je n'ai pas lâché ce roman que j'ai lu assez vite et qui m'a fait un peu voyager.

Avec ce livre, vous serez transporté en Mongolie : dépaysement garanti, avec ici la culture et les traditions mongols sur fond d’enquête criminelle.

Yeruldelgger doit mener de front deux enquêtes qui, au départ, semblent distinctes, mais voilà, ce n'est pas le cas.

Face à un groupe néo-nazi, des collègues policiers corrompus, il a heureusement l'aide de son bas droit, Oyun, de Solongo, médecin légiste, son amie depuis longtemps, et du jeune Gantulga (enfant sans abri).

La Mongolie n’est pas une destination touristique qui m’attire particulièrement, aussi ce livre offert par ma libraire a pris la poussière pendant un moment sur mes étagères. Quelle erreur de ma part ! L’auteur (français) dont c’est le premier roman, mêle habilement enquête haletante et description de la vie dans les villes mongoles défigurées par les bâtiments soviétiques et description des traditions millénaires qui ont résisté à la déculturation forcée des soviétiques. Son héros, sorte de superflic déchu, ne manque pas de charisme tantôt héros à la façon d’un flic new-yorkais tantôt dans la peau du « petit scarabée » de la série Kung Fu. On apprend beaucoup de choses intéressantes sur la vie quotidienne, la vie nomade, la corruption de la société et les convoitises générées par la présence de terres rares. En effet, chinois, coréens, russes…se disputent pour obtenir les richesses minières du pays. Les chapitres courts insufflent du rythme à un récit qui n’en manque pas. Deux autres tomes complètent la trilogie. En conclusion, toujours faire confiance aux libraires pour vous faire découvrir des auteurs !

Bonne lecture, très originale, qui tient parfaitement en haleine. Peut-être un peu trop violent à mon goût...

Excellent ! Original, terriblement dépaysant, des protagonistes attachants, voilà un polar qui sort des entiers battus. Un Yeruldelgger massif, déprimé, mystique. Une intrigue baignée de corruption omniprésente dans un pays écartelé entre modernisme et traditions, entre sagesse et violence. Un sacré voyage !

« Malgré le petit cadavre recroquevillé dans son coffre et les corps mutilés des trois Chinois qui l'attendaient à Oulan Bator, Yeruldelgger ressentit une sorte de bonheur à appartenir à ce pays où on bénissait les voyageurs aux quatre vents et où on nommait les cercueils du même mot que les berceaux. Une sorte de bonheur... »

En lisant ce polar mongol décapant, on a du mal à imaginer que son auteur, Ian Manook alias Patrick Manoukian, est originaire de Meudon (92). Pourtant, de la steppe et des coutumes nomades jusqu'aux bas-fonds sordides d'Oulan-Bator, tout sonne juste.

Ajoutez à cela un héros désabusé et meurtri par la vie, au nom à coucher sous les étoiles (Yeruldelgger Khaltar Guichyguinnkhen), des titres de chapitres engageants (chap. 4 : Va récupérer tes bouts de Chinois ! ), des dialogues savoureux (- Quand la mort n'est pas naturelle, quand elle est accidentelle, les lamas recommandent d'envelopper le mort dans un linge rouge. - Pourquoi ? demanda Yeruldelgger. - Parce que les lamas le disent, répondit le vieux nomade avec évidence.) et vous obtiendrez tous les ingrédients d'un excellent polar, original, violent, captivant et sacrément exotique.

Je dois avouer que j'ai un peu moins aimé ce tome par rapport aux deux autres : ça part un peu dans tous les sens, ça parle beaucoup (trop) de cul et les méchants sont tellement méchants qu'ils sont parfois à la limite de la crédibilité.

Mais... : j'ai bien aimé le fait que l'enquête s'éparpille sur différents continents (bien que cela fut presque anecdotique dans l'ensemble de l'histoire) avec des personnages et traits d'humour propres à chacun d'eux ; le fait que Yeruldelgger, pour une fois, subisse plus les évènements qu'il ne les provoque, pour ma plus grande hilarité ; l'enquête à niveaux multiples, et plus on en apprend, plus on se dit que la situation est désespérée ; le gros travail de recherche que cela a demandé à l'auteur ; la fin, qui clôture cette trilogie en beauté, et même avec une certaine poésie, tout en laissant une porte ouverte (au moins pour le lecteur) à une probable suite... ou espoir.

Pour l'anecdote, l'auteur s'est amusé à parsemer ici et là le roman d'allusions ou citations de films ou parole de chansons. A chacun de trouver cela amusant ou agaçant (je suis dans la première équipe).

Donc en résumé une très bonne enquête, de bons rebondissement et un final en beauté. Des comme ça, j'en redemande.

J'appréhendais un peu cette lecture, j'avais peur de tomber sur une plume soutenue et trop opaque ainsi qu'un récit regorgeant de descriptions et donc interminable vu le petit pavé (plus de 600 pages quand même). Finalement, il y a bien quelques longueurs dans la narration lors de scènes bucoliques mais elles ne sont pas omniprésentes et le livre se lit plutôt bien, ayant un bon rythme et pas mal d'action. Quant à l'écriture, c'est en fait tout le contraire de ce que je craignais : au début elle est très brouillonne et certains procédés enfantins m'ont fait tiquer, en particulier dans les dialogues (je ne supporte pas le triple point d'exclamation par exemple). L'auteur précise dans sa préface qu'il a écrit les 200 premières pages à l'âge de quinze ans et ça se voit...

En dépit de l'écriture qui ne m'a pas trop plu, c'est une lecture que j'ai globalement appréciée même si ce n'était pas un coup de cœur et que c'était un peu trop long à mon goût. Déjà, l'idée de baser un polar en Mongolie est plutôt originale et cet aspect est très bien traité ; j'ai vraiment eu l'impression d'être immergée dans la culture mongole, aussi bien via les enjeux politiques des enquêtes qu'à travers la plongée dans les us et coutumes des nomades mongols. J'ai justement préféré cet aspect de l'histoire : la vie dans les yourtes et toutes les traditions qui l'accompagnent.

J'ai eu un peu de mal avec le protagoniste, non pas qu'il soit détestable, au contraire, il est même très nuancé, chose qui me plait généralement : il a des valeurs et n'hésite pas à faire ce qui lui semble juste quitte à avoir recours à des procédés illégaux. Mais il est trop brute pour moi, il a tendance à gueuler en permanence et tout régler par la violence, ce qui m'a empêchée de véritablement m'attacher à lui. En revanche, j'ai apprécié Oyun, une femme de caractère intelligente et courageuse, qui ne se laisse pas marcher sur les pieds et n'hésite pas à dire ce qu'elle pense, sans pour autant tomber dans le cliché féministe insupportable. J'ai adoré son binôme avec Gantulga, qui est dynamique et souvent comique.

J'ai moins aimé les derniers événements la concernant, d'une part une scène particulièrement dure, d'autre part le traitement final de son personnage qui gâche tout en tombant dans la facilité scénaristique. « Quel hasard incroyable ! Quelle chance ! » pour reprendre les mots de Yeruldelgger, preuve que l'écrivain était parfaitement conscient de son procédé grossier. De plus, j'ai vu venir gros comme une maison le "rebondissement" des dernières pages - à vrai dire je n'y avais pas cru une seule seconde donc côté suspense on repassera. D'ailleurs j'ai trouvé qu'il n'y en avait pas vraiment dans le roman ; le scénario est certes bien ficelé mais je me doutais souvent de ce qui allait se passer et le dernier quart traînait en longueur pour moi puisque les enquêtes étaient déjà résolues et il ne s'agissait plus que de confrontations finales qui s'éternisaient (surtout la partie avec Colette).

En résumé, ce n'était pas une lecture transcendante mais j'en retiens quelques points positifs qui me l'ont fait apprécier tout de même.

J'ai lu la série la série entière et j'ai passé un bon moment avec cet inspecteur mongol. On découvre un pays avec des étendues de sable et d'espace.. A lire pour le coté original.