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Albertine a renoncé à faire une croisière et lorsque, à la fin de l’été, elle rentre de Balbec avec le narrateur, elle s’installe chez lui, à Paris: il ne se sent plus amoureux d’elle, elle n’a plus rien à lui apprendre, elle lui semble chaque jour moins jolie, mais la possibilité d’un mariage reste ouverte, et en lui rendant la vie agréable, peut-être songe-t-il à éveiller en elle le désir de l’épouser. Il se préoccupe en tout cas de son emploi du temps, l’interroge sur ses sorties sans pouvoir bien percer si sa réponse est un mensonge, et le désir que visiblement elle suscite chez les autres fait poindre la souffrance en lui.
Paru en 1923, La Prisonnière est le premier des trois volumes publiés après la mort de Proust et, quoique solidaire, bien sûr, de Sodome et Gomorrhe qui le précède comme d’Albertine disparue qui le suit, une certaine unité lui est propre, entre l’enfermement initial du narrateur et le départ final de la jeune fille. Pour l’essentiel, trois journées simplement se déroulent ici –le plus souvent dans l’espace clos de l’appartement –, et ce sont comme les trois actes d’un théâtre où la jalousie occupe toute la place.
Afficher en entierDe retour à Paris, le narrateur héberge Albertine chez lui. Sa présence est à peu près tenue secrète car le narrateur veut à tout prix empêcher qu’elle entre en contact avec des gomorrhéennes ou d’autres hommes. Il voit très peu de personnes et fait accompagner Albertine par Andrée, leur amie commune en qui il a toute confiance, ou par un chauffeur dévoué. Le soir, ils se retrouvent en des tête-à-tête de plus en plus tendus et fantasmatiques. Pendant cette période, il se rend à une soirée chez les Verdurin où il pense trouver Mlle Vinteuil. Celle-ci est absente mais on joue une symphonie composée par son père et publiée par elle. Cette symphonie réveille chez le narrateur une aspiration vers l’absolu qu’il avait depuis longtemps abandonnée. La soirée se termine par une scène de rupture entre M. de Charlus et Morel manigancée par Mme Verdurin. A son retour chez lui, le narrateur a une première dispute avec Albertine. Celle-ci est furieuse qu’il soit allé en cachette chez les Verdurin après lui avoir interdit de s’y rendre. Les choses se dégradent entre le narrateur, de plus en plus manipulateur, et Albertine, qui semble agacée. Un matin, Françoise annonce au narrateur qu’Albertine est partie.
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