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Extrait

Extrait ajouté par Decker 2021-08-31T22:56:15+02:00

Narian était assis sur un banc de bois, les cheveux trempés de sueur, sa chemise en lambeaux baissée jusqu’à la taille afin que son épaule puisse être nettoyée, recousue et bandée. Il se leva en nous voyant, repoussa lentement la main du médecin et remit la manche en place.

Le praticien s’inclina devant moi avant de sortir et je fis signe à Destari de nous laisser lui aussi.

— Si vous avez besoin de moi, je serai tout près, murmura-t-il en sortant, visiblement méfiant.

Je me retrouvai seule avec Narian et nous nous regardâmes l’espace d’un instant, avant que je retrouve ma voix.

— Qui êtes-vous ? lui demandai-je en avançant vers lui.

Il ne répondit pas, se contentant de me fixer comme un aigle fixe sa proie. Mon exaspération monta d’un cran.

— Êtes-vous celui dont la légende parle ? Avez-vous été envoyé pour détruire Hytanica ?

Il était doué pour cacher ses émotions mais, en se rendant compte que j’en savais plus qu’il ne le pensait, il fut désarçonné.

— Non, Alera. Mais c’est bien à cause de la légende que je suis là.

Je retins une exclamation de stupeur.

— Et pourquoi seriez-vous ici, si ce n’est pour « accomplir votre destin » ?

Il ne s’attendait visiblement pas à une telle hostilité de ma part. Du coup, il retrouva une certaine véhémence.

— J’ignorais tout de cette légende ou du sang hytanicain qui coule dans mes veines jusqu’à ce que je surprenne une discussion qui ne m’était pas destinée il y a six mois. Je ne suis venu ici que pour découvrir mes origines, et peut-être aussi une famille. Mais c’est tout. Je n’avais pas l’intention de faire du mal à qui que ce soit.

Les battements effrénés de mon cœur commencèrent à s’apaiser et une vague de compassion me submergea envers ce jeune homme qui avait l’âge de ma sœur, mais qui, pour tout le reste, était tellement plus vieux.

— Avez-vous l’intention de retourner à Cokyri ?

Ma colère se dissipait, mais un puissant pressentiment la remplaçait peu à peu.

— Non, dit-il en secouant la tête. Quelque chose me retient ici. Quelque chose qui n’a rien à voir avec les gens qui m’ont élevé et m’ont menti.

Le regard qu’il plongea dans le mien brûlait d’une flamme suffisamment éloquente, mais il ajouta :

— Alera, si je me retrouvais à Cokyri, il me serait difficile de me soustraire au grand seigneur.

Je me sentis soudain frissonner en mesurant dans quelle situation Narian se trouvait.

— Au grand seigneur ? bredouillai-je.

L’espace d’un instant, le regard de Narian se perdit, puis il rassembla ses pensées.

— Le grand seigneur était mon maître, et il l’est toujours. C’est lui qui m’a formé, lui que je sers.

Je fus prise de nausée et je crus que j’allais défaillir. Je gardais en mémoire la terrible description que London m’avait faite du grand seigneur. Ses paroles précises me revinrent à l’esprit : « Un seigneur de guerre, un être terrifiant incarnant la cruauté à l’état pur... On dit qu’il exerce la magie noire et qu’il la puise dans la noirceur de son âme ; qu’il peut vous tuer - ou pire - d’un simple geste de la main. » Je me remémorai l’état dans lequel London était revenu après s’être arraché aux griffes du tyran. Narian l’avait côtoyé tous les jours depuis l’âge de six ans. Le grand seigneur lui avait transmis ses méthodes, sa dextérité, et très certainement aussi ses préjugés et ses croyances.

— Je n’ai pas choisi ce destin, continua Narian en se radoucissant, sans doute alarmé par l’horreur que devait exprimer mon visage. Vous ne devez pas avoir peur de moi, Alera.

J’eus un petit rire empreint de désespoir.

— Vraiment ? Peut-être pas maintenant, mais si Cokyri vous réclamait, qu’adviendrait-il ?

Son visage se ferma et les rares signes d’émotion qu’il lui arrivait de montrer se figèrent. Je me crispai et me retournai pour partir quand il me saisit le bras. Je n’eus pas le temps de réagir que son autre main était sur ma taille et m’attirait vers lui. Ses yeux bleus et lumineux plongèrent dans mes prunelles sombres, s’y noyèrent. Mon cœur se mit à battre plus fort quand je sentis ses lèvres sur les miennes, tout doucement, d’abord, puis avec une insistance grandissante... Succombant à son baiser, ce fut comme si je perdais la raison. Je me laissai aller contre lui et glissai mes mains dans son dos. Au bout d’un moment, nos lèvres se séparèrent à regret et Narian appuya brièvement son front contre le mien avant de reculer. Ses mains sur mes hanches, il s’efforça de me tenir à distance.

— Je ne te ferai jamais de mal, promit-il.

Recouvrant enfin mes esprits, je m’éloignai d’un pas incertain et sortis de la tente en hâte, bouleversée par la passion qui venait de naître entre nous et de m’emporter.

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