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— Monsieur, un cadavre a été découvert dans un chantier de construction à quelques rues de chez vous. Une femme, afro-américaine. Elle a subi des mutilations et… je suis navrée, docteur Cross, mais on a également trouvé l’insigne et la pièce d’identité de votre épouse. Est-elle ici en ce moment ?
Mes genoux se dérobèrent sous moi, mais j’agrippai la poignée de porte et balbutiai d’une voix étranglée :
— Elle a disparu.
— Disparu ? répéta l’inspectrice. Depuis…
— Emmenez-moi là-bas, l’interrompis-je. Il faut que je la voie avant tout.
Durant le trajet de deux minutes en voiture, je fus dans un état quasi catatonique. Aaliyah ne cessait de me poser des questions et je répondais chaque fois mécaniquement :
— Je veux d’abord la voir.
Il y avait autour du site des véhicules de patrouille et du ruban de protection jaune, toutes choses familières dans ma vie de policier, dont je ne tirai pourtant aucun réconfort. J’ai beau avoir été envoyé sur un nombre incalculable de scènes de crime, jamais je n’ai eu aussi peur que ce matin-là de ce que j’allais découvrir, tandis qu’au côté d’Aaliyah je passai devant un agent en faction pour franchir un portail dans le grillage qui sécurisait le chantier.
— Elle est au fond, monsieur, m’informa Aaliyah.
J’avançai jusqu’au bord du trou creusé pour les fondations et regardai en bas.
Des pierres concassées et des barres d’armature tapissaient le fond de l’excavation, dans l’attente du béton qui y serait coulé. Une femme de la taille et de la corpulence de Bree, à la coiffure identique, était étendue sur le flanc droit, dos tourné vers moi. La peau zébrée de filets de sang coagulé provenant d’une multitude de plaies ovales tout autour de l’épine dorsale. Elle était en sous-vêtements, les mêmes que Bree portait le Vendredi saint. Et la montre était celle de mon épouse.
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