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Liste des extraits

Elle interfère ? Elle se mêle de ce qui ne la regarde pas ? Elle veut tout contrôler ? demanda-t-il, enveloppant d’un regard intense son épouse, qui battit plusieurs fois des cils à ses paroles.

Puis il porta la main de sa femme à ses lèvres pour y poser un baiser, adoucissant par ce geste ce qu’il aurait pu y avoir de blessant dans ses propos.

— Bella aime que l’existence de chacun soit ordonnée, et elle a une façon bien à elle d’essayer de l’obtenir.

— Brodie, jamais je ne…, protesta-t-elle.

— Jamais vous n’interféreriez, ma douce ?

Il lui baisa de nouveau la main.

— Jamais vous ne vous mêleriez de ce qui ne vous regarde pas ?

Un autre baiser, celui-ci à l’intérieur du poignet.

— Jamais vous ne chercheriez à tout contrôler ?

Alan attendait, tout comme sa cousine, manifestement, de voir où se poserait le baiser suivant. Mais Brodie éclata d’un rire bruyant, attirant l’attention de tout le monde.

— Abandonnez vos dénégations, Bella ! Vous savez bien que vous faites constamment ces choses-là. Cela fait partie de vous, et vous ne pourriez pas arrêter, même si vous essayiez.

Arabella ouvrit la bouche pour discuter, mais il l’en empêcha d’un baiser qui la réduisit au silence.

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— Je pense que je suis tombé amoureux de vous, quand je vous ai vue dans la grand-salle, la première fois. Vous étiez debout près de Clara, parlant avec Jamie et les autres. J’ai senti une âme sœur en vous et j’ai découvert ensuite tant d’autres choses qui font que nous nous entendons bien.

Il s’arrêta et la dévisagea.

— Dites-moi, je vous en prie, pourquoi vous devez renoncer à nous laisser une chance ? Dites-moi ce que vous craignez, ce qui vous hante au point que vous deviez fuir dans un couvent.

Comme il serait facile de lui avouer toute son histoire maintenant ! De lui dire qu’elle avait ressenti la même connexion magique avec lui, lors de ces premiers instants. De le supplier d’arranger les choses pour eux.

Mais les paroles de sa mère résonnèrent alors dans ses pensées, dans son cœur et dans son âme.

« Loyauté. Honneur. Courage. »

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— Vous n’avez aucune idée de votre charme, milady, déclara Jamie.

Il s’approcha et déplaça un tabouret pour qu’elle s’asseye, tandis qu’il s’asseyait aussi. Clara se tenait derrière lui, caressant de ses mains ses larges épaules.

— Il vient en partie de ce que vous êtes nouvelle ici. Et en partie de votre beauté.

Shannon sentit ses joues s’enflammer à ces paroles.

— Une partie de votre séduction réside encore dans votre projet d’entrer au couvent.

— Mais pourquoi cela attirerait-il quelqu’un ? Je vais servir Dieu ! se récria-t-elle.

— Oui, mais pour beaucoup d’hommes, justement, c’est un défi auquel ils ne peuvent résister. Oh ! un homme qui craint Dieu y réfléchira peut-être à deux fois, mais il prendra quand même votre volonté de devenir nonne comme un défi et voudra vous orienter vers des buts plus terrestres.

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— Il ne me plaît pas que vous soyez impliquée dans cette affaire, dit-il toutefois à son épouse. Les soucis ne sont bons ni pour vous ni pour l’enfant.

Il tendit le bras pour lui prendre la main.

Lorsqu’il la baisa, Shannon s’efforça d’ignorer les murmures d’amour et d’inquiétude qu’elle ne put éviter d’entendre.

— L’enfant tiendra ou ne tiendra pas, mon aimé. C’est la volonté du Tout-Puissant, pas la vôtre ni la mienne, déclara Arabella d’un ton résolu. Mais il me jugera fautive, si je reste à l’écart et permets à notre cousin d’affronter son ennemi sans amis à ses côtés et sans notre affection.

— Faut-il que vous ayez toujours raison, Bella ? demanda Brodie, détestant visiblement la réponse qu’il connaissait déjà. Il y a cependant une chose que je dois vous préciser, ma mie.

Cet homme, qui était habitué à commander à des centaines d’hommes et de parents et amis loyaux, se tenait en cet instant face à un adversaire bien plus fort qu’aucun d’eux.

— Vous resterez ici.

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Deux jours plus tard, elle entra dans la chambre de jour de la châtelaine et lui fit la révérence. Même si celle-ci semblait attendre son arrivée, ce n’était pas le cas du laird, apparemment. Shannon s’obligea à ne pas faire un pas en arrière lorsqu’il se leva, grondant de déplaisir. Pourtant, ce ne fut pas son nom qu’il lança avec force, mais celui de son épouse.

— Bella ! tonna-t-il en lui faisant face. Pourquoi faut-il que vous vous mêliez toujours de tout ?

Shannon aurait juré que les coûteuses vitres des croisées de la chambre avaient tremblé sous l’intensité et la fureur de sa voix.

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— Êtes-vous sûr de vous, Alan ? Voulez-vous vraiment vous marier ? Je sais qu’il vous reste encore beaucoup de questions à propos de vos parents et de votre vie.

— Oui, mon amour. Je n’ai jamais désiré quelque chose ou quelqu’un autant que je vous désire. Je vous veux à mon côté.

Il s’arrêta et la regarda dans les yeux.

— Dans mon cœur. Dans ma vie.

— Alors, c’est oui, répondit-elle.

Ils ne parlèrent plus le restant de la nuit. En l’espace de quelques minutes, ils confirmèrent leur décision, puis laissèrent les caresses, les baisers et leurs corps parler.

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Alan lui releva doucement le menton, interrompant ses paroles, et l'obligea à le regarder.

- Ne me mentez pas, Saraid, chuchotoa-t-il. Répondez juste à cette question : aviez-vous envie de coucher avec moi ?

Elle hésita un long moment avant de répondre :

- Oui

- Vous vouliez que je vous fasse l'amour, n'est-ce pas ?

Sans la laisser détourner les yeux, il poursuivit :

- Vous me désiriez et vous vous êtes offerte à moi.

Il s'assit à côté d'elle et se pencha vers elle.

- Alors pourquoi vous êtes-vous arrêtée ?

Elle avait envie de nier ses paroles et de protester contre ses affirmations, mais elle ne pouvait pas aggraver ses péchés en le faisant. Elle avait fait perdurer ses mensonges et en avait ajouté, ce jour-là. Maintenant, leur poids l'écrasait, et elle ne souhaitait rien davantage que crier la vérité.

Elle l'aimait.

Elle le désirait.

Elle voulait rester avec lui.

Laissant échapper un soupir , elle tendit la main et lui caressa la joue, avant d'ajouter d'autres mensonges à son tas de contrevérités. qui ne cessait de croître. Mais la chose étrange, ce fut que sa réponse ne fut pas du tout une fausseté. La vraie raison de ses actes, c'était qu'elle ne pourrait jamais être avec lui.

- La peur. La peur m'a arrêtée.

Il tint sa main contre lui et inclina la tête pour la regarder dans les yeux.

- Dites-moi ce qui ce qui vous fait peur, Saraid. Dites-moi comment je peux vous délivrer de cette peur.

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** Extrait offert par Terri Brisbin **

Chapitre 1

Château d’Achnacarry, loch Arkaig, Écosse

— Vous avez pris votre temps pour répondre à ma convocation !

La voix de Gilbert Cameron résonnait depuis l’endroit où il était assis — à un bout de la grand-salle — jusqu’à celui où Alan se tenait, à l’autre bout, près de l’entrée. Il y avait assez d’arrogance et de colère dans cette voix pour que quiconque n’ayant pas besoin de rester là pour vaquer à ses devoirs ou par intérêt détale par l’une des sorties possibles. Nul ne souhaitait que le laird tourne son regard ou son courroux sur lui. Comme ils étaient tournés maintenant sur Alan.

— Mon oncle, je suis venu dès que j’ai été averti, dit-il en s’avançant.

Quelques personnes qui se trouvaient encore là lui adressèrent un signe de tête, prenant soin cependant que son oncle ne les voie pas le saluer.

Lorsqu’il atteignit l’endroit où Gilbert était assis, à une longue table et dans le haut fauteuil du chef de clan, il s’arrêta et s’inclina.

— Mon seigneur.

Il détestait son oncle, même s’il s’était promis que rien, dans ses paroles, ses actions ou ses jurons marmonnés à voix basse, ne le laisserait deviner. Jurons dirigés maintenant contre sa propre stupidité, pour avoir, en effet, attendu avant de répondre à l’appel, quand il était arrivé au château. Aucune rencontre entre eux ne se terminait bien, et ce serait probablement encore le cas. Comme depuis que son oncle était devenu chef de clan. Mais surtout, depuis qu’Agneis l’avait épousé.

— Le chef Mackintosh vous a-t-il encore fait faire ses quatre volontés, mon neveu, ironisa Gilbert, pour que vous ne puissiez pas répondre en temps et en heure à l’appel de votre parent et seigneur ?

Quelques ricanements s’élevèrent autour d’eux, tandis que certains membres du clan se joignaient au persiflage de son oncle.

— Je n’étais pas à Glenlui, mon oncle, expliqua Alan, choisissant une demi-vérité. Dès que j’ai reçu votre message, je me suis mis en route.

Il observa la réaction de Gilbert à son ton adouci, presque respectueux, et vit l’instant où celui-ci décida de passer de la moquerie à la simple autorité.

— Je requiers votre présence…

Son oncle lui indiqua d’un signe de tête la petite pièce qui donnait dans le corridor.

— Venez.

Alan l’y suivit avec deux autres hommes et attendit qu’il s’asseye. C’était l’endroit qu’utilisait l’intendant du château. Au silence qui se prolongea, il suspecta que le sujet n’allait pas lui plaire.

— J’ai besoin que vous m’accompagniez dans le Sud, vers les terres des MacMillan.

— Knapdale est à quatre jours de chevauchée environ, quand je voyage seul.

Il voyageait toujours plus vite et mieux, ainsi. Il avait plusieurs questions sur le bout de la langue, mais les retint, attendant d’en savoir plus sur la tâche à accomplir. « Vers les terres des MacMillan », avait dit son oncle.

— Vers leurs terres ou jusqu’à elles ?

— Il semble que je doive aller à la rencontre de ma promise.

Alan laissa échapper son souffle et secoua la tête.

— Votre promise, mon oncle ? J’ignorais que vous alliez vous remarier.

Cette pensée lui retourna les entrailles. Une autre femme allait se retrouver à la merci d’un homme cruel, qui gouvernait avec froideur tout le monde sauf lui-même. Le regard glacial qui se posa sur lui lui indiqua qu’il était une fois de plus allé trop loin. La seule chose qu’il pouvait faire était de détourner l’attention de Gilbert de sa colère ou de son sentiment d’avoir été insulté, en la ramenant sur l’affaire qui les occupait.

— Comme je le disais, quatre jours.

— Eh bien, puisque j’ai dû attendre votre arrivée, c’est une bonne chose que nous les rencontrions à mi-chemin.

Il fit un signe de tête aux autres.

— Ils devraient être près de Ballachulish, à présent, et nous pouvons y arriver en deux jours.

Il s’interrompit quand on frappa à la porte.

— Entrez !

— Mon seigneur, ils sont prêts.

Le serviteur délivra son message et referma la porte derrière lui.

— Nous partons tout de suite, déclara Gilbert. Emplissez votre outre et prenez de quoi manger.

N’ayant plus rien à dire, il quitta la pièce.

Alan resta sur place, le temps de digérer cette nouvelle surprenante.

Son oncle, veuf de deux très jeunes épouses, en avait cherché une autre. En secret. Le chef Mackintosh l’en aurait informé ou lui aurait posé des questions à ce sujet, s’il avait été au courant. Un frisson d’appréhension lui parcourut l’échine. Le vieux laird s’était montré farouche et impitoyable, mais jamais Alan n’avait douté de lui ou de sa parole.

Alors qu’il allait à la cuisine prendre des provisions, il se rendit compte que le problème était là, maintenant.

Il ne se fiait pas à son oncle.

Pas un instant.

Pas pour placer les intérêts du clan avant ses intérêts personnels.

Il ne se fiait pas non plus à lui pour lui confier une jeune femme.

Il n’avait pas connu sa première épouse, Beatha, mais il avait connu Agneis. Ils avaient parcouru les forêts et nagé dans les lochs ensemble, enfants ; elle ne voulait pas être laissée en arrière par les garçons qui se lançaient dans des aventures de leur âge. Imitant toutes leurs actions, elle réclamait avec intrépidité sa place parmi eux… Jusqu’au moment où il avait été clair qu’elle était devenue une jeune fille.

Tandis que son corps s’épanouissait, Alan avait un temps nourri le rêve de l’épouser, mais il ne voulait pas risquer de perdre sa meilleure amie. Quand la nouvelle qu’elle devait être la deuxième épouse de Gilbert fut connue, on lui interdit de lui parler.

Agneis ne voulait pas épouser Gilbert mais, comme ce dernier était haut placé dans l’estime des Anciens et que son frère était laird, son père l’avait forcée à se marier avec lui. Elle avait tenu deux ans, présentant des marques de maltraitance physique de plus en plus évidentes, mais personne n’en avait accusé son époux.

Lui-même était absent, à cette époque, il n’avait pas été là pour elle et se blâmait encore de sa mort.

Tournant le coin du corridor qui menait à la cuisine, il salua plusieurs personnes en chemin, s’efforçant de rendre moins menaçant le sourire sinistre qu’il arborait. Il comptait encore de nombreux amis parmi les gens du château d’Achnacarry et ne voulait pas les éloigner de lui en les effrayant durant sa courte visite.

Comme son oncle l’attendait, il ne s’attarda pas trop longtemps à la cuisine ni dans la chambre qu’il occupait quand il était là.

Un quart d’heure plus tard, il enfourcha un cheval et partit avec Gilbert et ses hommes. Tous étaient des guerriers accomplis, entraînés à voyager dur et vite, si bien qu’ils ne mettraient pas plus de temps pour effectuer le trajet que lorsqu’il chevauchait seul.

* * *

Alan resta sur la réserve pendant les deux jours de route, comme il le faisait toujours quand il était avec son oncle. Lorsque son père était là, sa présence modérait un peu l’animosité qui régnait entre eux, mais Gilbert s’était assuré que son frère se tienne aussi éloigné qu’Alan du château. En lui donnant la charge du château de Tor, dans la partie sud de leurs terres, il le tenait hors de vue et hors d’état d’agir.

— Vous ne parlerez de ceci à personne, lui dit Gilbert, alors qu’ils traversaient les terres du clan. Vous ne direz rien de ce que vous verrez ou entendrez. À personne. À moins que je vous permette de le faire.

— Certainement, mon oncle, lui répondit Alan avec un signe d’assentiment, ne sachant toujours pas très bien quel était le but de sa présence dans cette expédition.

Il n’était pas assez haut placé dans le clan pour qu’on ait besoin de lui comme témoin, et Gilbert ne l’aimait pas. Alors, pourquoi avait-il été convoqué ?

— Pas même à vos chers Mackintosh.

Il y avait tellement plus que du dédain et de l’inimitié dans son intonation ! Quelque chose de plus profond, de plus sombre, résonnait dans sa voix.

Alan hocha de nouveau la tête. Son oncle pivota et s’éloigna aussi vite qu’il s’était approché. Sa recommandation faite, il n’éprouvait pas le besoin de lui parler davantage, mais ses paroles, ou plutôt son ordre, inquiétait Alan.

Ces fiançailles secrètes avec l’héritière des MacMillan ne lui disaient rien qui vaille. Il n’y avait pas de sentiments chaleureux entre les MacMillan et les Mackintosh, ou d’autres membres de la Confédération de Chattan. Pas plus qu’entre les Cameron et eux, si on allait par là. Alors, pourquoi son oncle voudrait-il se lier à eux ? Il devait y trouver un avantage, ne fût-ce que pour lui-même, si ce n’était pas pour le clan. Pour l’heure, cependant, Alan ne réussissait pas à deviner ce que c’était.

Son père avait été banni et envoyé au château de Tor, même si Gilbert avait présenté cette nomination comme une mission de défense. Lorsqu’ils passèrent près de la forteresse sans s’arrêter, Alan sut qu’il n’y aurait personne à interroger ou à qui demander conseil. Il devrait donc attendre et voir ce qui arriverait, quand son oncle rencontrerait sa promise. Retourneraient-ils à Achnacarry ou iraient-ils jusqu’à Knapdale ? Le mariage aurait-il lieu bientôt ? Nombreuses étaient les questions qu’il n’osait pas poser.

* * *

Tout espoir d’obtenir des réponses fut anéanti le lendemain matin, alors qu’ils atteignaient le campement des MacMillan. Un colosse au regard noir et sinistre les attendait. Ils s’arrêtèrent à quelques mètres de lui et restèrent en selle, pendant que son oncle descendait de cheval et rejoignait l’homme à grandes enjambées.

Il n’y eut pas de banalités échangées. Pas plus que de salutations, de signes de familiarité ou d’amitié. Son oncle adopta la même posture que l’autre, les pieds écartés, les bras croisés sur la poitrine, et ils se parlèrent à voix si basse que personne ne put rien entendre.

La tension vibrait dans l’air autour d’eux. Leur voix se faisant plus stridente au fur et à mesure que la conversation se poursuivait. Alan, qui les étudiait, se rendit compte que, des deux, son oncle était le plus à l’aise. Le plus calme. Le plus concentré. Le chef du clan MacMillan — car ce devait être lui — se montrait en revanche agité. En colère. Inquiet.

— Alan ! appela Gilbert.

Alan passa une jambe par-dessus son cheval et se laissa tomber à terre. Il allait enfin découvrir le rôle qu’il avait à jouer. Il rejoignit les deux hommes à grands pas et s’inclina poliment devant eux.

— Mon oncle. Mon seigneur.

— Il semble qu’il y ait un problème avec la fille du chef MacMillan…

Alan garda le silence, car Gilbert voulait contrôler la manière dont il abordait le point litigieux, il le savait. Et il ne doutait pas que, quoi qu’il soit arrivé, ce n’était pas une surprise pour son oncle, qui était toujours très bien renseigné. Alors il attendit la suite.

— Elle a disparu.

Il avait songé à bien des choses, mais celle-ci ne lui avait pas effleuré l’esprit.

Il regarda d’abord son oncle, puis l’autre laird, et ses suppositions se confirmèrent : Gilbert n’était pas étonné par cette nouvelle. Ce qui expliquait la raison de sa convocation, il le savait maintenant. On avait besoin de ses talents éprouvés de pisteur.

— Comment puis-je vous être utile ? demanda-t-il, jouant le rôle qu’il était censé jouer.

— Votre oncle vante vos aptitudes à retrouver ce qui est perdu, chose ou personne, déclara le chef MacMillan. Ma fille a disparu depuis près de trois jours.

Alan avait envie de poser de nombreuses questions, qui, toutes, paraîtraient impertinentes ou trop personnelles, il en était certain, alors il demanda simplement ce qu’il lui fallait pour commencer ses recherches.

— À partir de quand ne l’a-t-on plus vue ? Où se trouvait-elle avant de disparaître ?

Il jeta un coup d’œil vers le campement. Ils avaient choisi un endroit au bord de la rivière, assez élevé pour rester au sec.

— La dernière fois qu’on l’a vue, c’était après le repas du soir, il y a trois nuits de cela. Elle s’est retirée sous sa tente, et sa servante s’est occupée d’elle. Le lendemain matin, lorsqu’on l’a appelée pour rompre son jeûne, la tente était vide.

Alan hocha la tête.

— Conduisez-moi là-bas.

Devant la surprise qui se peignit sur le visage du chef à se voir donner un ordre, il ajouta :

— S’il vous plaît, mon seigneur.

Le laird MacMillan pivota en soufflant et marcha en direction des tentes et de la rivière. Ils en dépassèrent plusieurs, assez grandes, pour arriver à la dernière, située tout près de la rivière. Le grondement du cours d’eau grandissait au fur et à mesure qu’ils s’approchaient. Comment la dame avait-elle pu dormir avec tout ce bruit ?

— Celle-ci ? demanda Alan en criant presque pour se faire entendre. Quelqu’un a-t-il touché ou déplacé quelque chose, depuis trois jours ? Avez-vous fouillé les environs ? ajouta-t-il, tout en pensant que le laird avait certainement commencé par cette mesure.

— Oui, mes hommes ont cherché le long de la rivière et sont retournés jusqu’au dernier village que nous avons traversé. Aucun signe d’elle.

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** Extrait offert par Terri Brisbin **

Prologue

Château de Sween, terres de Knap, Argyll,

Écosse — Été 1370

— Shannon, viens t’asseoir un moment près de moi.

Shannon jeta un coup d’œil à la dame de compagnie de sa mère pour obtenir sa permission, avant d’approcher du lit. Anna hocha la tête, alors elle grimpa sur le haut matelas posé sur des cordes tendues, en prenant soin de ne pas s’asseoir trop près.

Sa mère, Erca MacNeill, était malade et faiblissait depuis des années, mais au cours des dernières semaines son visage s’était creusé et était devenu cendreux. À en juger par la sombre expression d’Anna et par le regard vitreux et morne de sa mère, Shannon comprit que celle-ci n’avait plus que peu de temps à vivre sur cette Terre.

Se glissant un peu plus près d’elle et tendant la main pour toucher la sienne, elle eut du mal à parler. Sa gorge se serra et s’emplit de larmes, tandis qu’elle songeait que ce serait peut-être leur dernière conversation.

D’un léger mouvement des yeux, sa mère congédia Anna et, bientôt, le silence ne fut plus troublé que par le bruit de sa respiration difficile.

— Honneur, murmura sa mère, avant d’être interrompue par une quinte de toux.

Lorsqu’elle eut repris son souffle, elle lutta pour prononcer deux autres mots, deux mots dont Shannon savait qu’ils suivraient.

— Loyauté. Courage.

De nouveau, une toux rauque et profonde, qui amena du sang, résonna dans la chambre. Même quand elle tenta de faire taire sa mère, lui intimant de ne plus parler, celle-ci secoua la tête et se força à continuer.

— Mère, je vous en prie, ne parlez pas, insista Shannon, les larmes aux yeux, se penchant vers elle et prenant soin de ne pas se presser contre son corps frêle.

— Honneur. Loyauté. Courage, Shannon, répéta sa mère dans un souffle en tirant sur sa main pour qu’elle s’approche encore. Les femmes le savent. Les femmes le vivent.

— Oui, mère.

Shannon hocha la tête et promit, espérant que cela apaiserait l’esprit de sa mère et mettrait fin à ses luttes.

— Je le vivrai. Comme vous me l’avez appris.

— Ton père, lui, ignore ces préceptes. Il suit une voie qui conduira à notre destruction et à ta mort.

Le regard de sa mère s’éclaira alors, et Shannon y lut une force qu’elle n’avait pas vue depuis des années. Son père s’assurait que son épouse soit docile et obéissante, et, si ce n’était pas par des mots durs et des ordres, c’était au moyen de ses poings ou d’autres châtiments. Pourtant, en cet instant, elle reconnut dans les yeux de sa mère quelque chose qui en avait disparu depuis longtemps — du défi.

— Mère, vous devriez vous reposer, maintenant…

La forte pression exercée sur sa main l’arrêta.

— Je ne mourrai pas sans te protéger, Shannon. Je ne lui permettrai pas de te vendre, pour que tu mènes une vie de souffrance et de douleur, pas plus que je ne lui permettrai de détruire le reste. Pas comme il en a été pour moi. Pas pour de l’or. Pas pour le pouvoir. Ni pour ce château. Non.

Jamais auparavant, sa mère n’avait admis ces choses devant elle. Tout le monde savait que le laird était un homme rude, qui avait en lui peu de tendresse ou de pitié. Tout le monde chuchotait derrière sa main qu’il battait son épouse. Tout le monde devinait qu’Erca MacNeill mourrait bientôt et que sa fille ne tarderait pas à être mariée et à partir à son tour. Les prétentions du laird sur le château de Sween, qui lui venait de son épouse, en seraient alors affaiblies, faute d’un fils qu’Erca ne lui avait pas donné.

Beaucoup ignoraient qu’il était en pourparlers avec un puissant chef de clan des Highlands, afin de lui donner Shannon en mariage. Un chef qui avait sûrement assez de pouvoir pour étayer ses prétentions contre quiconque essayerait de le chasser de ses terres. Mais ce n’était pas la partie dérangeante des rumeurs. Non, il y avait autre chose. Quelque chose de pire et de plus effrayant pour Shannon.

Elle avait entendu dire que les épouses décédées de cet homme rude avaient connu une fin malheureuse et s’était employée à considérer ces faits comme des ragots. En tant que fille obéissante, qui savait quelles étaient sa place et sa valeur pour son clan, elle avait jusque-là accepté l’idée que son père décide de son avenir. À présent, cependant, après les déclarations et les avertissements de sa mère, elle se demandait si ces histoires n’avaient pas un fond de vérité.

Un regard à la femme frêle et affaiblie couchée dans le lit lui indiqua que repousser ses tentatives pour en parler l’épuiserait et la contrarierait encore plus. Alors, elle lui caressa la main et hocha la tête.

— Dites-moi, mère. Que voudriez-vous que je fasse ?

Elle s’attendait à des divagations d’ordre général sur le rôle d’une femme et les choix qu’elle avait, mais à la place sa mère s’exprima avec clarté et précision.

— Tu dois être prête. L’heure peut sonner avant que je meure ou juste après. Quelqu’un viendra te trouver à la lumière du jour ou dans l’opacité de la nuit. Quelqu’un, dont tu sauras que j’ai confiance en lui, te préviendra.

— Mère ! Je vous supplie de ne pas dire des choses pareilles. Vous allez vous remettre…

À ce moment-là, la tristesse qui envahit les yeux de sa mère, les faisant paraître plus gris que bleus, la força à admettre la vérité.

— Courage, Shannon. Tu dois être prête.

— Prête à quoi ? Que voulez-vous que je fasse ?

De petites gouttes de sueur perlèrent sur le front et la lèvre supérieure de sa mère. Son emprise sur la main de Shannon se resserra plus que celle-ci ne l’aurait cru possible avec ses forces déclinantes.

— Tu dois t’enfuir…

Puis elle lui lâcha la main et se laissa retomber sur les oreillers. Shannon appela Anna, qui se précipita dans la chambre et apporta une tasse d’un breuvage fumant et parfumé au chevet du lit. Shannon s’écarta pour la laisser soigner sa mère. Tandis qu’elle regardait la servante s’affairer, elle songea à ses paroles étranges et troublantes. À la manière dont elle les avait prononcées. Elle n’avait pas montré une telle force depuis des semaines, n’avait pas quitté son lit depuis plus de quinze jours. Pourtant, ses mots et la façon dont elle lui avait serré la main révélaient une force profondément cachée en elle, et qui ressortait maintenant.

Elle devait s’enfuir ?

Pendant qu’Anna aidait sa mère à boire un peu de la tisane, ses paroles — un avertissement, en vérité — tournoyaient dans ses pensées. S’enfuir d’ici ? S’enfuir où ? Vers qui ?

Quand Anna recula, Shannon comprit que sa mère ne pourrait plus répondre à aucune question. La couleur grisâtre de son teint s’étendait à son cou, et elle gisait, inerte, paraissant encore plus petite et plus frêle qu’un moment plus tôt. Pourtant, elle devait essayer.

— Où voudriez-vous que je m’enfuie, mère ? Je ne connais personne en dehors de nos parents et amis, ici, et puis, qui voudrait m’aider et affronter ainsi le courroux de père ?

— La famille de ma mère… Une de mes cousines est abbesse dans le Nord ; elle t’aidera, si tu parviens à aller jusqu’à elle, réussit à murmurer Erca. Et j’ai d’autres cousins, les MacPherson, qui t’offriraient un refuge.

— Vous voudriez que je prononce mes vœux ?

— C’est une solution.

Sa mère poussa sur ses mains pour s’asseoir et attendit qu’Anna arrange les oreillers pour la soutenir.

— Une fois que ce sera fait…

Même son père ne pourrait défaire des vœux prononcés pour entrer dans les ordres, comprit Shannon. Serait-ce une meilleure vie que le mariage ? Fixant le visage émacié de sa mère et sachant combien cette dernière était abattue, elle convint que ce serait peut-être le cas.

— Anna…

Au murmure de la malade, la dame de compagnie quitta son chevet et alla jusqu’à un endroit situé derrière la porte. Elle toucha plusieurs pierres et tenta de les faire bouger, jusqu’à ce qu’une petite se détache. Une bourse en cuir tomba du trou, et Anna la tendit à Shannon.

— Pour vous, milady. Mettez-la avec les autres et soyez prête, comme votre mère vous l’a recommandé, dit-elle doucement.

Shannon sentit plusieurs objets dans la bourse, des bijoux, d’après leur taille et leur forme. Sa mère et Anna lui avaient déjà fait de tels dons, au cours des derniers mois, suivant manifestement un plan. Même si elle avait envie de les questionner pour en savoir plus, leur expression d’austère détermination lui indiqua qu’elles ne lui révéleraient rien pour l’instant.

Elle retourna près de sa mère pour prendre congé.

— Reposez-vous bien, mère, chuchota-t-elle en lui soulevant la main pour la baiser. Je vous verrai demain.

La seule réponse fut une larme qui glissa du coin de l’œil de la malade et coula sur sa joue.

Shannon adressa un signe de tête à Anna en passant devant elle et enfonça le petit sac dans sa manche, le cachant à quiconque la verrait sortir de la chambre.

Une fois dans la sienne, elle congédia sa propre servante et cacha la bourse avec celles que sa mère lui avait remises durant les mois précédents.

Alors que la nuit tombait sur la forteresse et que les MacMillan s’endormaient, elle-même ne put trouver le repos. Les paroles de sa mère et les propos qu’elle avait entendu chuchoter au sujet de Gilbert Cameron tournoyaient dans son esprit, la tenant éveillée et ajoutant à son trouble.

Abandonnant la bataille, elle se leva, alluma une petite chandelle de suif et sortit les affaires de valeur que sa mère lui avait données. Si elle les triait et les rangeait, peut-être trouverait-elle le sommeil ?

Elle n’avait pas compté le nombre de fois où sa mère ou Anna lui avaient glissé ces petites bourses, aussi fut-elle surprise de découvrir qu’il y en avait quinze. La plupart contenaient des breloques ou des pièces de monnaie, des articles qui pourraient être utilisés sans trop attirer l’attention, mais une bague était assez coûteuse pour inquiéter quiconque la recevrait. Sa mère ne l’avait pas portée depuis des années, mais Shannon se souvenait que c’était un cadeau qui lui avait été fait par sa propre mère. Un anneau en or large et épais, serti de pierres précieuses. Un bijou qui valait… une petite fortune.

* * *

Stupéfaite par le trésor qu’elle avait engrangé, elle constata que, bien après avoir enveloppé les objets et les avoir replacés dans leur cachette, le sommeil la fuyait encore.

Tandis que le soleil se levait et que sa nuit d’insomnie se terminait, elle pria pour que sa mère ne meure pas et que le signal de sa propre fuite n’arrive pas avant longtemps, s’il arrivait jamais.

* * *

Il arriva finalement.

Pas quand son père l’informa de ses fiançailles avec le chef du clan Cameron.

Pas lorsqu’elle osa exprimer son refus, ni lorsque son père la punit pour sa désobéissance.

Il arriva dans l’obscurité de la nuit.

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— Honneur. Loyauté. Courage, Shannon, répéta sa mère dans un souffle en tirant sur sa main pour qu’elle s’approche encore. Les femmes le savent. Les femmes le vivent.

— Oui, mère.

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