Extraits

Pour te plaire, j'ai mis...

Un voile de poudre.

Deux traits de khôl (dont un dans l’œil).

Sept épingles à chignon.

Soixante-neuf perles.

Quarante-huit centimètres de dentelle.

Un ruban (caché).

Trois pschit de musc.

Trois cent vingt-sept grammes de robe.

Une heure treize d'essayages.

Et ce qui t'a séduit c'est...

Mon sourire ?

Ces pattes d’oie, ce sont les souvenirs de mes sourires. Tu as vraiment envie de les effacer ?

Je ne mets pas de point après « le bisou », parce qu’il n’a pas de fin, il dure, à l’infini.

Laisse-moi t'aider, la fermeture éclair est difficile, tu vas te faire mal aux épaules.

Tu vas te tordre les bras.

Attends, je t'aide !

Ah ? Tu l'enfilais?

Pardon, j'ai mal compris.

Tant pis.

Puisque la robe a glissé, laisse-moi t'habiller de baisers.

Ceci n'est pas une robe.

Ceci est un paquet cadeau.

Tire la ficelle pour découvrir ta surprise.

"Pourquoi on ne s'est jamais embrassés ?"

"Parce qu'on n'a jamais été libres en même temps."

"Ah... Tu fais quelque chose, ces vingt prochaines années ?"

Tu es libre.

Un jour, tu croiseras un garçon, ou une fille,

ça n'est pas ça l'important.

Ce sera n'importe où, à la bibliothèque ou au cinéma, sur une plage ou dans les bois.

Dans le train du matin, pourquoi pas.

Ce sera n'importe où et sûrement par surprise.

Tu seras libre et amoureuse.

Tu suivras ta voie.

Je t'ai appris à dire "merci", à calculer, à nager, à traverser la rue.

T'ai-je appris l'amour ?

As-tu compris les histoires du soir ?

Les contes de fées dont je réinventais la fin pour toi ?

As-tu retenu que les princesses affrontent les dragons ?

Que les filles n'attendent ni prince, ni carrosse, ni fée, pour s'éveiller ?

Rappelle-toi que la personne que tu dois aimer pour la vie, c'est toi.

Rappelle-toi que si tu ne t'aimes pas, tu n'aimeras personne.

Rappelle-toi que tu as été aimée, dès que tu es née.

Souviens-toi de ton papa.

On a recollé les morceaux.

On a ressoudé de l’image, ressoudé nos doigts.

La cicatrice reste.

La photo est marquée nous aussi.

La photo est fragile, nous aussi

Mais la photo est précieuse unique.

Nous aussi.

Elle a repris sa place dans l’album de ma vie.

Toi aussi

Dehors, la pluie est moins froide parce qu’on a une belle histoire dans la tête.

L'amour se vit dans le vrai.

Il naît d'une évidence. Il grandit de confidences.

Je suis tombée amoureuse de toi sans te connaître.

Je t'aime parce que je te connais.

Sois toi, je te suis.

Suis-moi, je suis moi.