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D'un pas rapide et léger, elle descendit les marches et, postée près de la voie, elle scruta les oeuvres basses du train qui la frôlait, les chaînes, les essieux, les grandes roues de fonte cherchant à mesurer de l'oeil la distance qui séparait les roues de devant de celles de derrière «Là, se dit-elle en fixant dans ce trou noir le traverses recouvertes de sable et de poussier là, au beau milieu; il sera puni et je serai délivrée de tous et de moi-même. »
Afficher en entierD'un pas rapide et léger, elle descendit les marches et, postée près de la voie, elle scruta les oeuvres basses du train qui la frôlait, les chaînes, les essieux, les grandes roues de fonte cherchant à mesurer de l'oeil la distance qui séparait les roues de devant de celles de derrière «Là, se dit-elle en fixant dans ce trou noir le traverses recouvertes de sable et de poussier là, au beau milieu; il sera puni et je serai délivrée de tous et de moi-même. »
Afficher en entierD'un pas rapide et léger, elle descendit les marches et, postée près de la voie, elle scruta les oeuvres basses du train qui la frôlait, les chaînes, les essieux, les grandes roues de fonte cherchant à mesurer de l'oeil la distance qui séparait les roues de devant de celles de derrière «Là, se dit-elle en fixant dans ce trou noir le traverses recouvertes de sable et de poussier là, au beau milieu; il sera puni et je serai délivrée de tous et de moi-même. »
Afficher en entierEn écho à cette tragédie programmée, on entend toute l'âme d'un peuple et les premiers craquements de l'Empire russe en train de se lézarder. L'inoubliable Anna Karénine, c'est l'apogée du génie littéraire de Tolstoï.
Afficher en entierD'un pas rapide et léger, elle descendit les marches et, postée près de la voie, elle scruta les oeuvres basses du train qui la frôlait, les chaînes, les essieux, les grandes roues de fonte cherchant à mesurer de l'oeil la distance qui séparait les roues de devant de celles de derrière «Là, se dit-elle en fixant dans ce trou noir le traverses recouvertes de sable et de poussier là, au beau milieu; il sera puni et je serai délivrée de tous et de moi-même. »
Afficher en entierLa quête d'absolu s'accorde mal aux convenances hypocrites en vigueur dans la haute société pétersbourgeoise de cette fin du XIXe siècle. Anna Karénine en fera la douloureuse expérience. Elle qui ne sait ni mentir ni tricher - l'antithèse d'une Bovary - ne peut ressentir qu'un profond mépris pour ceux qui condamnent au nom de la morale sa passion adultère. Et en premier lieu son mari, l'incarnation parfaite du monde auquel il appartient, lui plus soucieux des apparences que véritablement peiné par la trahison d'Anna. Le drame de cette femme intelligente, sensible et séduisante n'est pas d'avoir succombé à la passion dévorante que lui inspire le comte Vronski, mais de lui avoir tout sacrifié, elle, sa vie de femme, sa vie de mère. Vronski, finalement lassé, retrouvera les plaisirs de la vie mondaine. Dans son insondable solitude, Anna, qui ne peut paraître à ses côtés, aura pour seule arme l'humiliante jalousie pour faire vivre les derniers souffles d'un amour en perdition. Mais sa quête est vaine, c'est une "femme perdue".
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