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Avant la bataille, Polynice et Étéocle avaient tenté une dernière conciliation, devant les portes de la ville. Leurs deux armées attendaient. Les Argiens, alignés dans la plaine, au-delà du fossé creusé par les assiégés. Les Thébains hérissant les remparts.
— Quand notre père a abdiqué, nous étions convenus de partager la royauté, Étéocle. Tu régnais pendant une année, puis tu me cédais la couronne pour que je gouverne à mon tour. Ce pacte était juste. Il divisait notre héritage en deux parts égales et nous l’avons approuvé en jurant devant les dieux.
» Tu voulais commencer à diriger et je ne t’ai pas contrarié. Accablé par les crimes de notre père, Thèbes ne pouvait plus attendre. Elle réclamait la paix et la sérénité. Un gouvernement, des lois. Je n’ai pas voulu lui infliger nos discussions, nos querelles peut-être, et j’ai accepté de quitter le pays en te laissant le champ libre.
— Non, Polynice ! Tu es parti parce que tu n’as pas eu le courage de me disputer le trône. Voilà la vérité ! Tu étais lâche. N’essaie pas de te faire passer pour magnanime, aujourd’hui ! Notre père s’en est allé en nous confiant un trésor. Qu’as-tu fait de ta part, toi ? Tu me l’as laissée en gérance et tu as pris congé, alors que je restais, moi, que je travaillais à embellir l’héritage, à le rendre prospère. Et tu reviens, après un an ! Tu réclames, tu profères de hautes paroles : égalité, serment, fidélité... Regarde Thèbes et tais-toi ! Regarde-la, opulente sous le soleil, et dis-moi où est ta part, fondue dans cette merveille ! Désigne-moi ta peine, ton souci de sa réussite dans son éclat ! Allons, montre-les-moi, car je les cherche en vain. Je ne vois que le fruit de mon labeur ! Ce fruit que tu prétends cueillir !
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