Commentaires

Il m’arrive parfois de vouloir sortir de ma zone de confort et c’est assurément ce qui vient tout juste de m’arriver avec ce roman. N’ayant jamais lu cet auteur, je n’avais donc aucune attente. Et sincèrement, j’étais loin de m’attendre à lire un roman aussi singulier!

Effectivement, l’auteur a structuré son roman en mille et un segments. Certains segments se composaient parfois d’une seule phrase, un seul paragraphe, une photographie… chaque segment était une réelle découverte. Assurément, l’auteur sait comment atteindre le lecteur pour le déstabiliser. Du moins, ce fut plusieurs fois mon cas!

J’ai parfois eu de la difficulté à saisir les liens entre certains segments. Du coup, je ressentais quelques longueurs. Au fur et à mesure que j’avançais dans ma lecture, les mêmes sujets revenaient sous de nouveaux angles. Et puis le segment suivant, l’auteur venait me bouleverser. J’avais l’impression de vivre de réelles montagnes russes d’émotions. Je ne me souviens pas d’avoir lu un livre similaire à celui-ci.

Il m’est souvent arrivé de lire des romans historiques se situant à l’époque de la Seconde Guerre mondiale et j’avais le goût d’en apprendre un peu plus sur les impacts que cela a eu sur les générations suivantes. J’avais également le goût de comprendre un peu mieux le conflit qui fait rage entre Israël et la Palestine. Il est impossible de tout saisir avec un seul roman, mais l’auteur a su faire ressortir le vécu de Bassim et Rami adéquatement.

Certains segments m’ont révolté par la violence qui y était présente alors qu’à d’autres segments, j’avais le cœur brisé pour ces deux pères et leurs familles. Je suis passé par l’incompréhension, mais également l’empathie. Malgré tout j’avais parfois de la difficulté à adhérer. Je perdais le fil de ma lecture.

Je ressors de cette lecture avec une impression d’ambivalence. Je crois que le récit de Bassim et Rami restera longtemps dans ma mémoire, mais au final je ne suis pas certaine d’avoir réellement apprécié la structure du roman. Je n’ai aucun regret quant à cette lecture, bien au contraire! Ce livre m’aura donné le goût d’en apprendre un peu plus sur ce conflit.

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A l'image de son titre sybillin, un livre déstabilisant, mais tellement nécessaire, et je dirais addictif.

La forme est surprenante: 1001 fragments, certains d'une ligne à peine, d'autres longs de plusieurs pages, qui partent un peu dans toutes les directions. J'avais lu un extrait, et avais presque décidé de ne pas aller plus loin. Mais quand j'ai compris la logique de cet apparent éparpillement, je n'ai pu lâcher ce livre, si prenant!

Nous suivons le combat résolu, sur le long terme, de deux pères, l'un palestinien, l'autre israélien, qui tous deux ont perdu une fille dans cette guerre larvée, chargée de haines, qui perdure dans cette région du monde. Sans crainte d'être incompris de ceux qui en restent aux clichés, aux stéréotypes, ils interpellent sans relâche tous ceux qui peuvent changer le monde, des sénateurs américains aux enfants des écoles. La loi du talion, l'escalade des violences, les humiliations, les mesures militaires ne résoudront pas ce conflit, elles ne font qu'envenimer une situation fondamentalement injuste. Et si on essayait la non-violence, si on s'asseyait pour parler vraiment?

En toile de fond, l'Occupation des territoires palestiniens par le gouvernement et l'armée d'Israel, le vol des terres, les humiliations quotidiennes, la négation de tout un peuple et toute une culture. Colum McCann rend mieux cette situation absurde et dangereuse que bien des articles de presse ou reportages.

Les notes, apparemment dans un premier temps non pertinentes, sur les derniers jours de Mitterand, le bagage des oiseaux migrateurs, la musique de Cage, un dessin de Picasso ou l'histoire de la Mer Morte, soulignent que cette situation bloquée en Israel et Palestine n'est pas un conflit local, mais bien une parabole de notre monde désuni.

A lire, d'urgence!

Apeirogan est né de l'histoire vraie de deux pères, l'un israëlien, l'autre palestinien, qui ont perdu chacun leur fille. Ils se sont rencontrés et à travers des conférences, n'ont plus cessé depuis de se battre pour la paix. Pas évident à lire tant ce conflit entre Palestiniens et Israeliens est compliqué, même si j'essaie de m'y intéresser et de comprendre. Un livre qu'on n'oublie pas.

Apeirogon est une prouesse littéraire à mes yeux par le contenu qui retient l'attention du lecteur d'un bout à l'autre du roman. Colum McCann est un auteur surprenant .

Un roman fragmenté, un pays morcelé, des vies brisées en mille éclats.

Une histoire qui se reconstitue au fur et à mesure. Deux petites filles mortes Abir- Smadar, deux pères effondrés Rami-Bassam qui ne laissent pas la fatalité s'installer, racontent et demandent la paix à travers leur mouvement et leurs témoignages.

Un pays survolé par quatre cent espèces d'oiseaux libres se partageant le ciel alors qu'en bas ce pays est divisé en de nombreuses zones et ses habitants : israéliens et palestiniens n'arrivent pas à s'entendre…

Un livre passionnant qui montre les multiples facettes d'un pays avec son histoire, un livre qui ne juge pas mais qui donne à réfléchir. Un livre bouleversant .

Merci aux éditions 10/18 de leur confiance.

#Apeirogon#NetGalleyFrance

L'idée du livre est bonne : nous faire ressentir le conflit entre Israël et Palestine dans toute son horreur et son absurdité. A cheval entre le documentaire et le roman, ce n'est ni l'un ni l'autre. Il n'y a pas de chronologie ni de réel scénario, tout est morcelé comme après une grenade. Spoiler(cliquez pour révéler)Tout tourne autour de la mort d'une petite palestinienne alors qu'elle sortait d'un magasin de bonbon, abattue comme par inadvertance par un jeune militaire Israëlienne roulant en jeep. Son père refuse de tomber dans le cycle de la violence et choisit une autre voie pour changer les choses. Il rencontre un israélien qui a vécu un drame similaire et contre toute attente ils deviennent amis et proclament ensemble le même message.

J'ai apprécié l'étrange parallèle presque poétique avec les oiseaux : ce pays se trouve en plein courant migratoire aérien. Et les oiseaux se mélangent. Et les hommes les abattent à coups de pierres.

Ce livre est très cru, aucun détail macabre n'est épargné au lecteur, le but est de le rapprocher de l'horreur de la scène. Le père raconte avec son ami inlassablement son histoire à des auditeurs de tous pays. Et tout au long du livre on revient sur les événements tournant autour de la mort de cette petite fille. Ainsi, comme eux, on tourne en rond et on pense sans cesse à cette mort injuste : le bonbon le plus cher du monde.

Mais pfou, il faut être motivé pour aller jusqu'au bout. C'est déprimant, répétitif et ça part dans tous les sens. Oui c'est intéressant de connaître les inscriptions sur le mur séparant Israël et Palestine, mais pas sur plusieurs pages. Le mot "Imaginez" répété régulièrement commençait à me faire monter la tension. On est plongé en permanence dans l'horreur, l'hébétude, le deuil, avec cependant une lueur d'espoir, que les mentalités évoluent avec le temps.

Ce livre est vraiment curieux car si je trouve très intéressants la façon dont il est écrit, son approche, ses idées et quelque part sa poésie, j'ai ressenti tout au long de ma lecture comme un poids, un sentiment oppressant, une longue plainte, l'impression de tourner en boucle. Ce livre est un bon livre dans le sens où quelque part il m'a changé, mais je ne peux honnêtement pas dire au final que j'ai apprécié le lire.

Livre très attachant,souvent bouleversant.donne envie de prolonger par des recherches sur le conflit israélo palestinien.