Extraits

"Le cœur a ses raisons que la raison ignore" Blaise Pascal

"Butons le cœur. Et la raison. Et puis Blaise Pascal, t'avais un nom de chiotte franchement".

Numéro 2

J'épargnai à Shawn l'obligation de répondre en lui murmurant à l'oreille:

-Si tu cries, je peux faire passer ce type pour une menace potentielle, le plaquer au sol et lui tirer une balle dans la jambe en guise de self-défense. On dira qu'il a fait un geste menaçant envers toi.

Il retint un gloussement.

-Ce ne sera pas nécessaire, répondit-il.

Je grognai, pour faire bonne mesure.Çà me démangeait de mettre Superman à terre avec son super pouvoir lui permettant de voler, là.

Quel frimeur.

Mais les enfants, comme les adolescents, me donnaient de l'urticaire. J'avais comme une envie de sortir un bazooka et de leur tirer en pleine face dès que j'en voyais un. Allez savoir pourquoi.

Ces deux-là n’allaient pas ensemble. Ils n’étaient même pas le feu et la glace. Non, le feu et la glace c’était sexy, ça donnait envie. Ils étaient plutôt le blaireau et la panthère. Sauf que Shawn était une panthère et que Rachel était un blaireau. Enfin une blairelle. Mais comme personne ne connaissait le féminin de blaireau, à part Numéro 3 qui venait de faire une sévère névrose dessus, j’allais considérer que blaireau était correct. Et ils n’allaient pas faire des blaireautins ensemble, c’était certain. Déjà parce que faire des blaireautins à vingt et un ans dans un monde où on vivait potentiellement jusqu’à cent quatre-vingts ans, c’était se pourrir la vie pour l’éternité, mais aussi parce que si j’avais mon mot à dire, j’empêcherais ça.

Les Veritas étaient des personnes dont le pouvoir permettait de discerner la vérité du mensonge. Adieu les vieux détecteurs moisis qui vérifiaient les pulsations cardiaques. Les gens se fiaient à eux mais je savais ce qu’il en était au fond : ce n’était que des humains qui pouvaient être achetés et donner le diagnostic qui leur plaisait.

J’enfilai les deux derniers chamallows.

—  Comment est-ce que tu peux manger ça ? me demanda Shawn.

—  Ça quoi ?

—  Ce truc chimique, expliqua-t-il. C’est du sucre à l’état pur.

—  Y a aussi des blancs d’œufs, bougonnai-je. C’est des protéines.

—  Des protéines gavées de sucre, rétorqua-t-il. Et de gélatine.

—  Exactement. C’est délicieux, fis-je en me léchant les doigts.

Il m’observa avec une mine mi-amusée mi-dégoûtée.

—  Ce n’est pas parce que ton régime de chanteur t’empêche de manger des cochonneries que le reste de la planète n’a pas le droit de se goinfrer, indiquai-je.

Il haussa les épaules.

—  C’est ta santé, fit-il.

—  Ma santé vient de se faire tabasser par un géant d’acier pour te sauver les miches. Elle aimerait bien savoir pourquoi. Et elle aimerait bien qu’il reste des chamallows dans cet appartement aussi.

—  Je vais en chercher, fit Esteban en voyant la catastrophe arriver à cent à l’heure. Le manque de chamallows, c’est dangereux pour la santé.

La mâchoire de Shawn s’ouvrit en grand. Il se demandait si nous rigolions ou non.

Je ne rigolais jamais quand il était question de chamallows.

« J’ai autant envie de parler à des gens que de me suicider. Non, je crois que j’ai encore plus envie de me suicider que de parler à des gens. Donnez-moi une arme. » Numéro 2

J’épargnai à Shawn l’obligation de répondre en lui murmurant à l’oreille :

— Si tu cries, je peux faire passer ce type pour une menace potentielle, le plaquer au sol et lui tirer une balle dans la jambe en guise de self-défense. On dira qu’il a fait un geste menaçant envers toi.

Il retint un gloussement.

— Ce ne sera pas nécessaire, répondit-il. J e grognai, pour faire bonne mesure. Ça me démangeait de mettre Superman à terre avec son super pouvoir lui permettant de voler, là.

Quel frimeur

Je n’ai rien, je n’ai pas le moindre pouvoir sauf si être capable de mettre vingt chamallows en même temps dans sa bouche doit être considéré comme un pouvoir.