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Un long silence suivit. L'eau coulait doucement à côté. La figure du moribond se creusait. Il lui fit signe qu'il avait à parler. Elle se pencha. Mais il dut craindre que les domestiques n'entendissent, car il ordonna : « Plus près… plus près… 

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Mais un événement, que tout annonçait sans qu'on pût le croire aussi proche, brusqua la situation. Une fin d'après-midi, on vint la chercher en hâte : son mari était la proie d'une crise inquiétante. Prostré sur le divan, au seuil du cabinet de toilette, il étouffait. Sa face décomposée marquait d'atroces souffrances

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De nouveau, il lui baisa la main, sans qu'elle osât esquisser la moindre résistance. Puis il partit d'un pas sautillant, en se dandinant sur ses hanches avec satisfaction. Bientôt la porte de la cour fut refermée

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Elle en avait soudain assez, de cet insupportable auxiliaire qui, en quelques minutes de conversation, presque badine par instants, et d'une façon contraire à toutes les règles d'une enquête, découvrait avec une aisance diabolique tous les mystères qui l'enveloppaient, et lui montrait, d'un air goguenard, l'abîme où le destin la précipitait. Elle ne voulait plus entendre sa voix sarcastique 

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« C'est cette copie que vous tenez entre les mains ! C'est elle qui a été substituée à vos perles véritables. Les autres, les vraies, il les a prises. Pour quelle cause ? La fortune du baron Assermann le mettant au-dessus de toute accusation de vol, devons-nous envisager des mobiles d'un ordre intime… vengeance… besoin de tourmenter, de faire du mal, peut-être de punir ? N'est-ce pas ? une jeune et jolie femme peut commettre certaines imprudences, bien légitimes, mais qu'un mari juge avec quelque sévérité… Excusez-moi, baronne. Il ne m'appartient pas d'entrer dans les secrets de votre ménage, mais seulement de chercher, d'accord avec vous, où se trouve votre collier

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« Donc, un premier point acquis : le collier s'est évanoui. Ne nous arrêtons pas en si bonne voie, et, maintenant que nous savons ce qui fut volé, cherchons, madame la baronne, qui vola. Ainsi le veut la logique d'une enquête bien conduite. Dès que nous connaîtrons notre voleur, nous serons bien près de lui reprendre l'objet de son vol… troisième étape de notre collaboration. » Il tapota cordialement les mains de Valérie

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Valérie ne bougeait plus. De quel soupçon parlait-il ? À propos de quoi ? Une anxiété confuse montait en elle, suscitée par l'insistance vraiment pénible de son interlocuteur. Au creux de ses mains ouvertes, elle soupesait la masse des perles amoncelées, et voilà que cette masse lui paraissait devenir de plus en plus légère. Elle regardait, et ses yeux discernaient des coloris différents, des reflets inconnus, une égalité choquante, une perfection équivoque, tout un ensemble de détails troublants. Ainsi, dans l'ombre de son esprit, la vérité commençait à luire, de plus en plus distincte et menaçante. Barnett modula un petit rire d'allégresse

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– Comment ! fit-elle exaspérée. Mais il n'y a pas quinze jours que mon bijoutier l'estimait un demi-million. – Quinze jours… c'est-à-dire cinq jours avant la nuit… Mais actuellement ?… Remarquez que je ne sais rien… Je ne l'ai pas expertisé, moi… Je suppose simplement… Et je vous demande si aucun soupçon ne se mêle à votre certitude ? 

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M. Barnett manifesta une joie extrême. « Béchoux ? Ah ! cet excellent Béchoux ! un de mes bons amis, madame la baronne. Nous avons bien souvent travaillé ensemble. – C'est lui, en effet, qui m'a parlé de l'Agence Barnett. – Probablement parce qu'il n'aboutissait pas, n'est-ce pas 

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« L'avis de Béchoux, le vôtre, madame, c'est qu'il y a eu tentative de vol, n'est-ce pas ? – Oui, tentative infructueuse, puisque rien n'a disparu. – Admettons-le. En tout cas, cette tentative avait un but précis, et que vous devez connaître. Lequel ? – Je l'ignore », répliqua Valérie après une légère hésitation. Le détective sourit. « Me permettez-vous, madame la baronne, de hausser respectueusement les épaules ? »

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