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Dans l’après-midi, mon frère m’a envoyé un message. Il est en déplacement et rentrera plus tard que prévu, cela dit, il devrait être là pour le repas du soir. Comme mes talents en cuisine se limitent à faire des pâtes ou des quiches, je décide de prendre des plats à emporter.
Une petite bifurcation s’impose, direction mon traiteur indien favori. Sarah m’a partagé cette bonne adresse et depuis c’est devenu mon traiteur numéro un. J’emporte quelques plats dont les parfums qui parviennent à mes narines ne font qu’accroître mon appétit.
Une fois à l’appartement, je range mon poulet curry masala dans le frigo ainsi que les samoussas, puis prends un peu de temps pour répondre aux emails de mes parents et à celui d’Emeline. Au bout d’un moment, l’envie d’une longue douche bien chaude me pousse à bouger mes fesses. Je mets l’album d’Ed Sheeran à fond les ballons et fonce sous la douche en chantant à pleins poumons. Faux bien sûr mais je suis seule alors c’est pas grave !
En sortant de la cabine de douche, je m’enroule dans une petite serviette éponge blanche. D’un coup de main j’essuie la buée sur le miroir et attrape le sèche-cheveux.
Entre le bruit du sèche-cheveux et Ed Sheeran qui balance son flow sur Don’t , je n’entends pas la porte de l’appartement s’ouvrir. La tête vers le bas pour l’effet décoiffé naturel tant recherché, je chante encore et toujours avec petit bonus s’il vous plaît, une super chorégraphie dont le seul mouvement est de bouger mes pieds tout en trémoussant mon popotin ! Sexytude zéro !
Je relève la tête tout en dégageant mes yeux de ma crinière et c’est là que je le vois. Ethan Williams me fixe, les mains dans les poches, un sourire moqueur sur son visage et ses yeux brillants de malice.
Heure de décès de ma dignité : 19h27!
Afficher en entierLe lendemain, mon réveil est brutal. Mat fait irruption dans ma chambre sans frapper et la musique résonne dans l’appartement. Il a de la chance d’avoir de bons goûts musicaux autrement je l’étriperais. Tout en me redressant, j’enlève quelques mèches de devant mes yeux puis fixe Mat. Appuyé nonchalamment contre le cadran de la porte, ses bras croisés sur le torse, il est vêtu de son bas de jogging gris foncé et d’un débardeur à l’effigie des Yankees .
— Debout marmotte ! Il est 6h30 alors bouge tes fesses et viens déjeuner, un mug rempli de caféine t’attend.
— Mmmmh... J’arrive, pas la peine de m’attendre.
Il secoue la tête en souriant.
— Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? dis-je en plongeant mon regard dans le sien.
Ses yeux pétillent d’amusement.
— Tu as assisté à un concert d’Indochine hier soir ? demande-t-il, son sourire s’étirant davantage sur ses lèvres.
Il se fout de moi... je ne sais pas si cela m’a manqué ou si je suis énervée. Non, à vrai dire je me retiens de rigoler à mon tour, ses petites remarques m’ont réellement manqué même si j’en suis la victime.
— Mes cheveux sont indomptables le matin, un peu comme moi d’ailleurs. Je vais te faire ravaler ton sourire de crétin, tu vas voir, dis-je en attrapant un coussin et en levant mon bras.
Prête à l’attaque !
D’un geste approximatif, je balance l’objet qui passe juste à côté de sa tête d’abruti. Et mince ! Cible ratée ! Il n’en faut pas plus à mon frangin pour répliquer. Il ramasse mon coussin et me le renvoie directement, en plein dans la face. J’esquisse une vague grimace en levant mon majeur dans sa direction. Ce qui le fait éclater de rire. Mes réflexes sont inexistants le matin tant que je n’ai pas eu mon café.
Afficher en entier— C’est bon et si je ne me trompe pas j’ai mis moins de trente minutes, dis-je toute fière en jetant un coup d’œil à ma montre.
— Exact. Tu as vraiment changé Cam. Tu fais plus… femme.
— Peut-être parce que j’en suis une Mat, une femme en chair et en os, répliqué-je en lui souriant.
— Tu seras toujours ma petite sœur pour moi Cam, celle qui volait le maquillage de maman pour faire des dessins sur les murs de sa chambre, ou qui a essayé de teindre notre chinchilla avec de la coloration pour cheveux.
— Ça a presque fonctionné ! dis-je outrée qu’il se remémore ce souvenir pas très glorieux.
— Presque, c’est le mot à retenir. Il a fallu des semaines entières pour que Punky s’en remette. Paix à son âme, dit-il en regardant vers le ciel la main sur le cœur.
Ce côté dramatique... non mais sérieusement, il aurait pu faire du théâtre !
— Heureusement que j’ai mûri alors... remarque qui sait ? Fais bien attention à fermer la porte de ta chambre, je suis certaine que le rose t’irait à ravir ! dis-je en souriant de toutes mes dents.
— Ne t’avise pas à ça Cam, n’oublie pas qui t’héberge. Allons-y c’est l’heure, déclare-t-il en attrapant son attaché-case et les clefs de l’appartement.
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