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De courtes histoires comme des paraboles fiévreuses lancées en désordre. Des fragments d'histoire, des fragments de ce pays sans ombre écrasé par le soleil et la plume hypnotique et si riche d'un auteur qui nous conte ici son Djibouti, celui des ancêtres, celui des fous; celui des soldats, des révolutions, de l'indépendance, des femmes en quête de liberté ou bien encore d'un clochard ignoré et pourtant adulé...
Un recueil surprenant que je n'ai pu lâcher avant de l'avoir fini comme si une fièvre (c'est le mot) nous tenait.
Le Pays sans ombre
Aden a sa fille Béa, malade depuis quatre mois. Elle est clouée dans un lit d’hôpital à cause d’un mal inconnu qui l’assiège depuis quatorze semaines. Margherita et lui vivent dans la peur et l’inquiétude. Seulement, on est en septembre, la rentrée dans l’université à Washington DC s’annonce. Pour assurer le lien avec sa fille, Aden décide d’entretenir en plus de toutes les communications modernes une relation épistolaire où chacun relate son quotidien.
Aden, le double d’Abdourahman A. Waberi, ne sait qu’écrire. Alors, il se place à sa table et choisit ses mots avec tendresse, rebondissant aux réponses de sa fille, l’emmenant loin de ce lieu aseptisé qui ne sent que l’ammoniaque et la Bétadine. Il lui offre des mots sucrés qu’on lui ôte dans son alimentation. Il lui envoie des montagnes d’espoir en racontant son propre vécu de la maladie à elle qui ne cesse de crier à l’injustice.
Ici, Abdourahman A. Waberi continue à nous parler des personnages que l’on avait découvert dans son précédent roman. Papa La Tige et sa gargouille au cœur du « village des nomades » parce que la grand-mère Cochise a refusé son association pour un bar sur Paris où l’alcool vendu risquait d’envoyer toute la famille trop loin du « paradis d’Allah ».
La suite ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2022/08/19/abdourahman-a-waberi/
Dis-moi pour qui j'existe ?
Dis-moi pour qui j'existe ?
Dans une langue fluide et évocatrice, l’auteur fait revivre pour nous le Djibouti des années 70, alors une colonie française, le TFAI. Les chapitres sont courts, ce qui apporte un vrai rythme alors qu’il y a peu d’action, et qui permet de dévorer les pages sans s’en rendre compte.
Le dernier tiers est particulièrement émouvant et donne une dimension supplémentaire au récit : à 40 ans passés, le narrateur oublie enfin son handicap et fait la paix avec lui-même et sa famille, sur les airs de « Alors on danse » et « Papaoutai », deux titres de Stromae qui guérissent son âme.
C’est l’histoire d’une enfance et l’histoire d’une émigration en Occident comme j’ai déjà pu en lire en découvrant de nombreux auteur.e.s étranger.ère.s, mais, le narrateur s’adressant à sa fille, le roman a une dimension intimiste qui le rend vraiment touchant. Une jolie réussite !
Pourquoi tu danses quand tu marches ?
Un écrit impressionnant par sa portée historique et spirituelle.
La Divine Chanson
« De l’inédit de l’inconnu ils passeront à l’éternité de la langue. »
En début de chapitres il y a une citation d’Aimé Césaire, un homme qui m’a appris que la poésie n’est pas toujours mièvre, elle peut être brutale et incisive. C’est également ce que je retrouve dans ces fictions. Le précédent propriétaire a laissé au crayon de papier des annotations et références à la réalité, cela rend la souffrance encore plus réelle. Les abominations décrites ont beaux être sous le terme du fictif, elles s’inspirent pour beaucoup, malheureusement, de la réalité. Rwanda, Allemagne nazie, les douleurs s’entremêlent dans ces textes, qui pour moi sont un coup de cœur, une réussite en tout point, la narration donne l’impression d’être sur place, les textes sont forts et la seconde partie qui fait plus récit de voyage permettent d’avoir ce lien avec la réalité.
Un livre dont on ne sort pas indemne.
Moissons de crânes
Pourquoi tu danses quand tu marches ?
Autant le dire tout de suite, ce roman est un véritable coup de cœur. J’ai été conquise de la première à la dernière ligne. Que d’émotions dans ce magnifique récit. Toute l’histoire est racontée par Aden, le narrateur et le père de Béa, qui va faire appel à ses souvenirs d’enfance, dont certains sont très douloureux. J’ai été séduite par ce récit intimiste.
J’ai adoré me promener à Djibouti auprès du narrateur de ce récit. Aden est un personnage touchant, nuancé, et même par moments bouleversant. Il va narrer à sa fille les problèmes de santé et la maladie qui l’on mené à marcher de manière chaloupée. Il va narrer toute son enfance au sein de sa famille, toutes les difficultés qu’il a pu rencontrer tout au long de sa scolarité, puisqu’il a été maintes fois raillé par ses camarades à cause de ses problèmes, et finalement la renaissance qui arrive, grâce à la littérature et aux études. C’est raconté avec énormément de pudeur, sans jamais tomber dans le pathos. C’est émouvant. Ce sont les mots d’un père pour expliquer à sa petite fille ce qu’il a vécu, et c’est fort et bouleversant à bien des égards.
La plume est délicate, en adéquation parfaite avec le contexte, puisque le texte s’adresse avant tout à la fille d’Aden. L’écriture est emplie de douceur et de sensibilité. Il est vrai que parfois, j’aurais aimé avoir plus de détails sur Djibouti, une plus grande immersion, mais cela n’a en rien gâché les émotions que j’ai ressenti tout au long de ma lecture.
Ce récit délicat, empli de douceur et bouleversant m’a enchantée du début à la fin. Une histoire racontée par un père à sa fille, avec toute la pudeur possible et des mots choisis avec soin. Vous l’aurez compris, je vous conseille de découvrir cette petite pépite à laquelle je vais souvent repenser.
Pourquoi tu danses quand tu marches ?
Moissons de crânes
Balbala
Découvrez mon avis intégral ici :
https://viduite.wordpress.com/2017/02/26/la-divine-comedie-abdourajman-a-waberi
La Divine Chanson
Si les rôles se sont inversés, l'égoïsme et le nombrilisme, eux, règnent toujours parmi les pays dominants, "monde perdu dans la contemplation du dieu Guinée, voué au spectacle et à la consommation" (page 219).
Je m'attendais à une espèce d'uchronie mais il n'en est rien; l'auteur s'est apparemment beaucoup amusé à rebaptiser les marques, les rues, les oeuvres artistiques mais on a l'impression qu'il ne va pas jusqu'au bout de son idée initiale... Je pensais qu'il allait davantage décrire ce monde ré-inventé !
De plus, le mode de narration m'a assez déstabilisée au début. Waberi en alterne les types selon le point de vue qu'il adopte :
Au 1er chapitre, l'auteur s'exprime à la deuxième personne du pluriel (le "vous" de politesse"); on devine que c'est un journaliste africain qui s'adresse à nous pour nous présenter un tableau négatif de l'immigration; ce narrateur, qui paraît un peu bas-du-front, porte sur les réfugiés européens un regard méprisant et rempli de clichés.
Puis, l'auteur alterne les passages avec la jeune Africaine Maya où il utilse la deuxième personne du singulier et ceux avec "Yacouba" l'immigré helvète, écrits à la troisième personne.
On pense donc que l'auteur va nous raconter l'histoire de ces deux personnages. Eh bien, non ! Enfin, pas tout à fait...
Les informations que l'on peut glaner çà et là sur eux sont parcellaires. On sait que "Yacouba" est un surnom qui lui est attribué parce que son nom est imprononçable. Mais on apprend au détour d'une page qu'il s'appelle en réalité Maximilien Geoffrroy de Saint Hilaire ! On ne connaît rien de son passé ni de ses pensées, on le retrouve parfois au coin de la rue où il mendie, on le reconnaît à son bonnet, mais c'est un immigré, un damné de la terre, un fantôme famélique, un être qui passe inaperçu, pourquoi en connaître davantage sur lui ?
Quant à Maya, on apprend au début que, suite, à la maladie de sa mère, elle se retrouve livrée à elle-même, qu'elle aime peindre et dessiner. A la page 114, on apprend qu'elle est née en Normandie, puis que son ex petit ami Adama Traoré n'accepte pas leur rupture et la harcèle de lettres toutes plus belles les unes que les autres; à partir de la page 181, Maya part à la recherche de ses origines et de sa mère biologique...
Il n'y a pas d'histoire à proprement parler.
C'est un peu décousu, fragmenté comme si on suivait les errances de la pensée du narrateur.
Et pourtant, la lecture passe rapidement, sans ennui, tant la plume de Waberi connaît par moment des fulgurances poétiques !
Aux Etats-Unis d'Afrique