F.E.H. HOPE

trop de choses à dire donc je vous invite à venir sur mon blog voir ma critique car ce serait dommage de réduire ce livre à un simple résumé : http://myriamsalomonponzo.over-blog.com/article-la-fourmi-tome-2-d-a-la-recherche-de-l-ami-de-f-e-h-hope-106878912-comments.html#anchorComment

Récit fantastique.

L’homme dont on ne connaît pas le prénom est enfermé dans un tunnel avec d’autres. Arme à la main, ils attendent sans doute un ordre d’assaut, sans doute sont-ils des soldats, le lecteur ne le saura qu’à la fin. Durant cette longue attente, il se souvient des semaines précédentes.

Ce jeune homme de famille aisée possédait argent, beauté, renommée… Mais ses pédants amis et collègues avaient fini par le dégouter, son travail l’ennuyait, alors il avait tout plaqué et s’était laissé vivre.

Au cours de la soirée des fiançailles de son meilleur ami, il drague une étrangère qui changera son destin.

Avec Can, le fou qui s’assagit à mesure qu’il semble s’enfoncer dans la folie (ou plutôt dans une quête interne), j’avance dans un fantastique époustouflant.

Cette partie me rappelle un peu la traversée du désert de Jésus de Nazareth, le démon le tente.

Explications d’un mort, une pierre magique, une mission… Iardumji, le héros ainsi nommé à Istanbul, baigne dans le paranormal. C’est un personnage humain et attachant avec ses doutes, ses faiblesses. Sa force aussi. Mais peut-être lui vient-elle de Macassambi, étrange ange gardien qui l’envoie vers l’Est avec une série d’énigmes qui ne seront pas les seules à ponctuer ce voyage qui me parait initiatique.

Istanbul, le Turkménistan, Kaboul, la Sibérie… toujours vers l’Est.

Les destins se touchent, les intrigues se nouent et se dénouent entre les directives du parchemin et les vœux de la pierre magique.

Et puis arrive le bouquet final dont je ne dévoilerais rien. La seule chose que je peux dire, c’est que j’ai lu en apnée.

Dans ce récit écrit au présent, je suis un homme, non, je suis comme son ami qui vit avec lui ses aventures terribles. Qui aime, tremble, sue, bouge… se fait même pipi dessus de terreur.

Le quatrième de couverture a raison, ce bouquin ne m’a pas lâché.

Le style d’écriture est familier et en même temps recherché. Anguel (nommé ainsi par les Russes) pense comme un être normal et dit parfois : « putain, fait chier ». La vraie vie quoi !

Elisabeth Charier.

Le Tome III nous immerge dans l'esprit mouvementé du héros, nous sommes témoins de son incapacité à agir contre Pulaski et de la frustration que cela opère sur lui. Je pense que ce tome est très interactif car il nous fait ressentir les mêmes sentiments du héros : le lecteur est malmené par une narration brillante, et nous sommes frustré par notre incapacité à faire quoi que ce soit pour combattre cela. L'auteur joue avec nos nerfs et avec notre soif de réponses à de nombreux mystères laissés en suspens tel le héros qui se pose énormément de questions sur sa quête et sur les évènements qu'il subit.

Nous n'avons plus aucunes attaches, les codes narratifs étant ici laissés pour compte, perdus nous n'avons plus qu'à nous laisser mener par l'histoire et par ses enseignements et cela pour notre plus grand plaisir !

Je ne suis pas attirée par les récits fantastiques, celui-ci m'a plu peut être parce que cela n'en est pas tout à fait un, je dirais plutôt un récit original qui serpente entre fiction et réalité.

Le narrateur ( Oui, le lecteur ignore son nom) évolue au fil de ces nombreuses pages. Le personnage du début est inconsistant, un privilégié que la vie a trop gâté, un jouisseur dans tous les sens de ce mot. Il plonge dans une autre dimension, là où l'argent ne résout rien, là où il devra s'en sortir seul, avec pour seule aide, son courage, sa volonté. Dans ce premier tome, on pourrait penser qu'il subit un peu trop, qu'il se laisse aller au « on verra bien, tout est écrit ». Mais ce n'est pas mon sentiment, il réagit, se braque. Au final, je pense qu'il a compris et accepté que, même s'il ne sait absolument pas où tout ceci va l'entraîner, il se doit de continuer, que chaque épreuve a un sens, une finalité qu'il comprendra le moment venu. Peu à peu, il devient un sage.

Des aller-retour entre passé et présent. Ce passé qui aide le narrateur à supporter ce présent. Ce passé où il a pourtant tant vécu de passages délicats, difficiles et douloureux. Qu'en sera-t-il alors de son futur ? On prévoit, au vu des données en notre possession que son chemin sera encore long, très long. Où sa quête l'entraînera-t-il ? Pourquoi ? Pourquoi a-t-il été choisi ?

D'autres épreuves l'attendent, pires sans aucun doute. Saura-t-il les affronter ? Réussira-t-il ? Beaucoup de questions à la fin de ce premier tome. Le lecteur, lui, n'a pas d'autre choix que d'attendre d'ouvrir le second tome !

Curieusement, ce livre m'est arrivé alors que je venais tout juste de rentrer d'un long périple sur le chemin de Compostelle...Aurais je ressenti les mêmes chose si j'avais lu ce livre dans d'autres circonstances ? Aurais je remarqué toutes ces similitudes ? Car, oui, j'y ai trouvé un état d'esprit commun, une vision commune. Se sentir comme sur des rails, dans une vie parallèle, aller à la recherche de soi même par un parcours imposé que l'on suit sans se poser, trop, de questions. Seul but, avancer, réussir l'épreuve du moment et avancer, toujours avancer. Rencontrer la peur, le découragement, la colère, la souffrance, le bonheur et la satisfaction aussi. Faire des rencontres, les apprécier, ou pas. Se retrouver face à soi même, se poser les vraies questions, chercher des réponses.

Whaou ! Whaou ! Whaou ! Je ne pouvais commencer autrement cette chronique après l'époustouflant récit de ce tome 3.

D'abord deux mots sur le début de l'histoire : notre héros se retrouve cette-fois aux mains d'une psychologue machiavélique usant du sérum de vérité pour lui soutirer quoi ? Lui-même n'en sait rien ! Mais comme il faudra bien qu'il avoue quelque chose, tous ses derniers souvenirs vont être passés au crible.

Notre héros a continué à voyager vers l'Est et se retrouve en Chine où il va encore être confronté à des évènements à mi-chemin entre la réalité et le paranormal.

Sauf que dans cet épisode, il s'y attend, il le sait. Cependant, même averti, il va encore être surpris, encore être piégé. Il va devoir à nouveau se surpasser. Dans quels domaines ? Je vous laisse le découvrir car aucun résumé ne saurait faire la synthèse de ce tome 3, encore plus éminent que les deux premiers.

Je vous dirai juste que tout au long de ce troisième épisode, on a l'impression que notre Ami est au bord d'une falaise sur la pointe d'un pied avec, à ses trousses, une bande de démons.

Je n'ai pas besoin de dire aux lecteurs de la saga, lisez-le, je sais qu'ils le font ou vont le faire.

Par contre, à ceux qui n'ont pas encore commencé la saga, je dis : LISEZ-LA ! Et ce n'est pas un conseil que je leur donne mais une recommandation que je leur fais.

Avec ce tome 3, au titre on ne peut plus mystérieux, HOPE nous emmène dans l'œil du cyclone.

Ce tourbillon commencé dans le premier tome est comme une tempête qui grossit à chaque épisode. Au début, on est projeté dans une mise à l'épreuve, balloté par les remous incompris du héros qui se débat comme un pantin à la merci de ses ennemis.

Dans le second épisode, notre héros se repose, découvre quelques pans de mystères, comprend, essaie d'analyser, pour enfin se résigner à continuer ce périple qu'il ne sait pas où il va le mener. Mais il se prend au jeu et de toute façon, il n'a pas le choix. Ce qui est commencé, doit être terminé, même si Arthur, notre héros, ne comprend pas exactement pourquoi ce voyage lui a été imposé. Il en entrevoit quelques bénéfices au cours du tome 2 La Fourmi, mais pas plus.

Dans ce tome 3, RIVKLE, HOPE franchit un pas. Je devrais même dire, un cap, un canyon et pas un minable petit canyon de quelques milliers d'années, non LE CANYON. Et c'est marrant que cette image me soit venue en tête car savez-vous où ce trouve le plus grand canyon au monde ? En Chine ! Là où précisément, notre héros se retrouver au début de ce tome ! Si ça c'est pas un signe, qu'on me le dise de suite ! (Canyon Yarlung Zangbo dans le sud-ouest de la Chine. 504,6 km de long et 6009 m de profondeur).

Oui, c'est ici que HOPE nous lâche quelques infos. Mais avant-tout, il nous remémore les deux premiers tomes en page 13. Il nous remet l'eau à la bouche, parce qu'il sait bien qu'avec tout ce qu'on a ingurgité en 1000 pages déjà, peut nous échapper. Alors, HOPE est rusé, il nous redonne à manger pour qu'on lui picore mieux dans la main dans ce tome 3. Et il fait cela avec brio, malice et intelligence.

Alors que va être le thème de cet épisode ? Il est dit en page 16 et je cite "Quand il n'y a pas de solutions, il reste toute de même la réflexion...". Voilà bien le thème de ce cap à franchir.

Et là, HOPE nous ramène en arrière tout au long de l'interrogatoire RIVKLE pour mieux nous propulser en avant. Notre héros Arthur va devoir tout passer en revue depuis son départ de Paris, ce fameux soir du 28 novembre en essayant de comprendre, quel rôle il doit jouer, ou bien qu'on veut lui faire jouer.

En même temps qu'il nous distrait, HOPE nous lâche quelques dates comme celle du 14 septembre qui est l'anniversaire d'Arthur. Cela rajoute au côté mystérieux de cet auteur qui fait partie intrinsèque de cette saga. Or, je me faisais la réflexion suivante l'autre jour. HOPE est un pseudo ou pas ? Cela se pourrait être un vrai nom. En même temps, la symbolique de ce mot est si proche de l'état d'esprit de la saga, qu'il se pourrait bien que ce soit un pseudonyme. Mais pourquoi tant de flou autour de lui ? Simple humilité ? Envie d'être tranquille. Oui, je pense qu'il y a beaucoup de cela. Mais je pense aussi que cela va au-delà.

Partant du principe que HOPE est très intelligent, aime jouer au chat et à la souris mais est, en même temps une personne qui sait ce qu'il veut en écrivant sa saga, sa démarche est rusée, en ce sens, qu'en conservant son anonymat, il conserve l'intégrité de ses lecteurs. Qu'ils aiment ou pas ses écrits, ces derniers ne peuvent être influencés en rien par quoi que ce soit : ni une image, ni un nom, ni une religion, ni un quelconque sentiment d'affabilité, d'amitié ou au contraire de jalousie, désir, envie. Et il a raison. Car lorsque un lecteur n'aime pas, il n'en sera pas blessé et lorsqu'un autre aimera, il n'en sera que plus comblé, tout simplement parce que ce n'est pas lui, qu'on aimera mais son œuvre et c'est ce qu'il veut. Du moins, c'est mon sentiment à son égard.

HOPE est une personne d'une grande sagesse (même si il est humain et donc imparfait forcément comme nous tous), qui a du vécu, de l'intelligence, de l'espièglerie, de la culture et surtout c'est quelqu'un qui a pris le temps de se poser et de réfléchir à beaucoup de choses pour pouvoir écrire cette saga. Des choses vécues ou pas, peu importe, il apporte une philosophie de vie et une vision du monde différente et universelle. Chacun trouve le chemin qu'il choisit dans la saga. Une ouverture de l'esprit. Et bien mieux qu'une séance de psy terriblement ennuyeuse et perturbatrice. La saga amène du divertissement mais aussi une réflexion sur l'ensemble des relations universelles qui lient les hommes entre eux, à leur passé ancestral et à la multitude de mythes, légendes et croyances qui l'ont façonné au cours des millénaires.

Jusqu'à la page 34, c'est ce que je me suis dit....Sachant que ce tome en comporte 660, asseyez-vous, faites-vous un café, car la chronique est loin d'être achevée !

Mais comment, oh mais oui comment cela a-t-il pu échapper aux lecteurs !

Page 35, Arthur : "Il me semble que je suis né le 28 novembre dernier..."

D'ici à ce que HOPE fasse un parallèle avec l'Avènement, il n'y a qu'un pas ou peut-être est-ce moi qui affabule. Mais pas tant, en page 36, je re-cite : "Je suis mort le 28 novembre dernier pour renaître...". HOPE n'écrit rien au hasard.... En effet, notre héros s'aperçoit bien qu'avant cette date, il hibernait dans une autre vie et qu'enfin, il a ouvert les yeux ce jour-là. Une prise de conscience l'a enfin rendu vivant. Entendons par là, qu'il s'est détaché du monde matériel dans lequel il baignait et qui le rendait aveugle aux valeurs, les vraies valeurs. Encore que cette notion soit très subjective selon les cultures, religions et un nombre de facteurs tellement élevés, que c'est la raison pour laquelle HOPE nous emmène dans ce voyage à travers le monde. A travers l'humanité dans ce qu'elle a de magnifiques mais aussi de sordides et cruels. Tout ce qui la fait, la construit, tout ce qui peut mener à sa perte un individu ou bien l'amener à s'élever au contraire.

Et il commence par nous emmener en Chine en décriant le pouvoir de l'argent si maléfique (page 39). C'est une pause agréable pour le lecteur, pour celui ne lisant qu'au premier degré et c'est parfois ce que je fais aussi. Ainsi, nous nous promenons dans un Pékin formidablement bien décrit, on peut presque sentir les odeurs, entendre les bruits dans la rue. Là, je salue les collaborateurs de HOPE et ensuite son génie à mettre en œuvre toutes ses informations recueillies pour ensuite les mettre au service du lecteur de manière enchanteresse. De même pour la Papouasie, vers la fin, ces pauses culturelles sont un réel souffle d'humanité au sens où on a pu l'entendre autrefois.

Mais pourtant HOPE nous le dit lui-même à travers ses personnages, en l'occurrence Can : "Fouille au-delà des apparences ! Le véritable sens est insondable pour celui qui s'arrête à ce qui lui est visible !". N'est-ce pas là un message direct et franc à ses lecteurs ?

HOPE passe au crible les travers de beaucoup d'occidentaux, notamment le jugement de l'autre et le matérialisme à l'extrême. Page 50, le père d'Arthur intervient pour le faire culpabiliser : "Pour qui nous passons, nous ? Tu nous embarrasses...". Oui, HOPE démontre bien ici que nous jouons tous un rôle dans la société dans lequel nous nous emprisonnons parfois et qui nous détourne parfois de ce qu'on aime. Nous ne pouvons plus sortir de cette apparence au risque d'être à notre tour jugé. Et par peur, nous condamnons les autres et les obligeons à aller dans notre sens. (page 51 : "….j'exige ta présence ! Sans quoi, s'il le faut...nous te couperons les vivres !")

S'il le faut ? Mais qui l'oblige ? Dans ce IL LE FAUT, HOPE nous demande une réflexion. Qui dirige notre vie ? Nous, CE qui nous entoure ou CEUX qui nous entourent ? Le père tente de le ramener au monde du matériel en lui disant qu'il a été cambriolé (page 53) mais notre héros à déjà commencer à se détacher de ces importances-là et cela ne le fera pas revenir. La mère tente l'attendrissement (page 54) en essayant d'éveiller chez lui les rituels "Quand je pense que nous n'avons pas fêté ton anniversaire, comme chaque année, ici dans le salon, à la maison...". Enfin, en ultime espoir, elle tente la culpabilité (page 55) "Tu as même raté ma compétition...".

Et Arthur prend conscience ici, qu'il a tout intérêt à utiliser les mêmes armes manipulatrices que ses ennemis et c'est ce qu'il va faire tout au long de ce tome 3. Et page 75, il met en place une stratégie de duperie qu'on peut qualifier d'universelle. Une stratégie de jeu de rôles.

Page 117, il réalise à quel point le matérialisme poussé à l'extrême est nocif.

Chronique entière sur mon blog : http://myriamsalomonponzo.over-blog.com

De l’action, du fantastique, des pensées philosophiques abordables au commun des mortels dont je fais partie (sensible et très moyennement instruite), j’aime et j’ai été grandement servie, il se passe quelque chose jusqu’au bout, jusqu’à la page 442.

Elisabeth charier