Tous les livres de Hervé Le Boterf
« L'Homme aux clés d'or », le nouveau roman d'Hervé Le Boterf ne fera pas seulement participer le lecteur à la vie quotidienne, pittoresque et colorée, d'un collège libre de province, puis à celle d'un grand palace de la Côte d Azur ; ce livre l'introduira aussi, dans un climat continu de violence et de révolte, au coeur même de l'angoissant problème de la responsabilité. Pour avoir, peut-être involontairement tenté son prochain, le héros de ce roman perdra non seulement son honneur, son gagne-pain et sa raison de vivre, niais il devra également expier sa faute avant de comprendre qu'il importe de ne jamais prendre l'indulgence pour la charité et de rie pas oublier, selon le mot même de La Rochefoucauld que « la faiblesse est plus l'opposé de la vertu que le vice. »
« L'Homme aux clés d'or » se présente ainsi comme le prolongement de l'oeuvre cinématographique, insolite et poignante de Léo Joannon dont le très grand acteur Pierre Fresnay est la vedette. Ainsi se trouve reconstituée, à l'occasion de ce livre, la fameuse équipe du film et du roman « Le Défroqué ».
Trente ans après la publication de La Bretagne dans la guerre en trois volumes - et peu de temps avant sa mort - Hervé Le Boterf a voulu rendre son ouvrage plus accessible en rassemblant en un seul volume la prodigieuse épopée d'une province et de sa population qui, entre 1939 et 1945, ont été, plus que d'autres, profondément engagées et cruellement éprouvées lors de la Seconde Guerre mondiale. Plus concise et plus dense, cette fresque n'en donne pas moins une vision très complète de l'histoire d'une région qui, première à reprendre les armes en juin 1940, grâce à l'enrôlement dans les F.F.L. de 124 marins-pêcheurs de l'île de Sein, fut également la dernière en Europe à mettre fin aux combats, puisque la "poche" de Saint-Nazaire ne se rendit que le 11 mai 1945. Entre ces deux dates, la liste est longue des événements où le courage, l'héroïsme, l'abnégation le disputent aux drames, aux trahisons et aux exactions. Pétainistes, gaullistes, résistants, combattants des F.F.L. ou de la L.V.F., autonomistes, séparatistes, on les retrouve tous au cœur de l'action, que ce soit lors de la création d'un " Bretonische Regierung" (gouvernement séparatiste exilé en Allemagne) ; de l'évasion de la Flotte du port de Brest ; de la naissance des réseaux de Résistance ; dans les missions secrètes ; lors du réveil de l'autonomisme ; lors de la fin exemplaire de d'Estienne d'Orves, trahi, arrêté et fusillé ; de l'exécution à Châteaubriant de vingt-sept otages, par représailles de l'attentat contre le colonel Hotz à Nantes ; du raid stupéfiant des commandos britanniques contre la base sous-marine allemande de Saint-Nazaire ; dans les maquis dont l'efficacité devait être hautement reconnue par Eisenhower, Montgomery et Churchill ; lors de l'engagement d'une poignée de séparatistes de la " Bezen Perrot " qui, en 1944, combattirent contre la France sous l'uniforme allemand, etc. La relation de ces événements, et de bien d'autres encore, a valu à La Bretagne dans la guerre d'être reconnue par les meilleurs historiens contemporains comme l'œuvre essentielle de référence sur ce sujet.
Paris à l'heure allemande. Les chansonniers. Le cinéma. Le théâtre. Le théâtre lyrique. Les concerts. Le jazz. Les ballets. Le music-hall. La chanson. La mode. Le cirque. Les expositions. Salles des ventes. Les restaurants. Les cabarets. La prostitution. Les cocktails et les salons. Les lettres. La radio. La télévision.
Il y a un peu plus de cinq cents ans naissait Anne de Bretagne, dont le destin allait être capital pour l'Histoire, puisqu'elle unit son duché, ravagé par les guerres, à son ennemi héréditaire, la France. Fidèle à sa technique personnelle et très vivante du " reportage vécu " dans le passé, Hervé Le Boterf, l'auteur de ces grands succès que furent La Bretagne dans la Guerre et La Vie parisienne sous l'Occupation, fait ressurgir dans Anne de Bretagne, parmi le flamboiement des passions politiques et militaires, la fresque d'une aventure exceptionnelle dont Anne fut l'héroïne. Hervé Le Boterf a pu découvrir des documents qui projettent un éclairage nouveau sur la personnalité d'un chef politique étonnamment précoce. Anne de Bretagne n'avait pas quinze ans quand elle épousa, contre son gré, le roi de France Charles VIII. Elle était passée maître en l'art de la diplomatie et ses qualités de réflexion, d'énergie et de charme, firent d'elle, ainsi que Brantôme se plut à le rapporter, l'une des femmes les plus illustres de son temps. Comment pouvait-il en être autrement, puisque, élevée dans une cour brillante et cultivée, mûrie de bonne heure par les épreuves des combats, Anne était, à la veille de son dixième anniversaire, le parti le plus envié de toute l'Europe. Treize prétendants, dont les futurs monarques d'Autriche, d'Espagne et d'Angleterre, se disputaient l'honneur d'obtenir sa main. Dix-huit ans après sa mort, la Bretagne était rattachée à la France. Anne avait été, à contrecœur mais consciemment, l'artisan de cette fatalité historique. Les mariages de raison sont souvent plus durables et plus solides que les mariages d'amour. Sont-ils plus heureux pour autant ? Il appartient au lecteur d'en tirer la conclusion qui lui convient. Il n'en reste pas moins que, toute sa vie durant, Anne sut maintenir l'indépendance de son duché en remplissant, sans le moindre reproche, son rôle de Reine de France. Ce personnage qui a été souvent maltraité par l'Histoire en raison de légendes abusives, n'est plus celui de l'assez ridicule et pitoyable " duchesse en sabots ". Il sort grandi, à la lecture d'un livre qui lui restitue son auréole d'héroïne nationale, à la fois des Bretons et des Français.
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