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Livres - Bibliographie

Ken Bugul


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Tous les livres de Ken Bugul

La Pièce d'or... la pièce magique qui donne pouvoir et richesse à son possesseur, peut-être même l'immortalité ! Et si cette pièce d'or mythique, échappée de l'écuelle du Condorong, était l'ultime espoir d'un continent, l'Afrique ? Sur ce territoire, dévoré par ses anciens et nouveaux occupants avides de pouvoir, le peuple s'est mis à errer. Les villages se vident dans les villes et les villes se vident dans la capitale, tandis que les déchets, au centre, s'accumulent dans une monstrueuse montagne de plastique et de misère. Et ce voyage, cet exode, Ba'Moïse, père de Moïse, le révolutionnaire, va l'entreprendre à son tour. C'est de sa terre et pour faire face à sa terre que Ken Bugul écrit. Elle dénonce la faillite de la démocratie en Afrique, les turpitudes des pouvoirs, le dévouement des religions, mais envers et contre tout elle dit une Afrique où hommes et femmes se tiennent debout, résistent et portent l'espoir.

Ken Bugul aime la vie ; ce sentiment simple, enveloppant, gouverne 'De l'autre côté du regard' et lui confère une aura singulière. Dialogue subtil entre une fille et sa mère morte, le roman se déroule comme une prière amoureuse où les membres d'une famille sont tour à tour requis, interrogés, décrits, aimés pour ce qu'ils sont. Au-delà de ce que chacun a pu donner ou prendre aux autres, seule compte leur vérité propre, leur trajectoire dans une vie qui se prolonge après la mort, de l'autre côté du regard. Écrit en longs versets, ce nostalgique retour-arrière est semblable à une mélopée racontant le destin d'une famille sénégalaise.

'Le cheval s'arrêta devant la concession. Il ne tenait pas en place, battait des sabots comme dans une exécution de danse, reniflant bruyamment: il attendait que nous descendions de la calèche pour retrouver le destin que l'homme avait deviné en lui en le domestiquant. C'était le début de l'après-midi. Le soleil dans sa générosité enveloppait tout, partout. Furtivement je suivis du regard le grand chemin de sable qui, au loin, se perdait dans un horizon de ciel, d'arbres, de buissons et d'infini. Baye Modou, un vieux compagnon de la famille, se leva de la chaise pliante en bois de 'dim' et dans un sourire de tout son visage vint à ma rencontre de sa démarche lente.' 'Cendres et Braises' est le roman grave et léger de la dérive et de la liberté. Une quête pour se réconcilier avec soi-même.

Dans un récit bouleversant et puisé aux sources d'un vécu authentique, ce livre raconte des destins croisés de femmes africaines prises dans des relations monogamiques 'modernes', ou 'polygamiques traditionnelles'. Dans ce chemin de sable, dont l'auteur nous invite à suivre la trace, il y a une réflexion paradoxale et courageuse sur les traditions africaines, sur la polygamie, sur la monogamie, l'aliénation, la séduction, la vie et la mort.

En lisant le dernier roman de Ken Bugul, on ne peut s'empêcher de se remémorer, telle une complainte parfois nostalgique, parfois révoltée et qui revient de loin en loin dans le parcours de l'écrivaine, les paroles de la chanson interprétée par Gilbert Bécaud, Mes Hommes à moi : à mesure que Ken Bugul découd le fil autobiographique de sa vie amoureuse, avec cette franchise et cette honnêteté qu'on lui connaît depuis Le Baobab fou ou encore Riwan, les mots du chanteur français font résonner le récit d'une lumière particulière entre quête spirituelle, culpabilité et sentiment d'impuissance face aux aléas de l'existence :

"Mes hommes, / Mes hommes à moi, / Dans cette ville où je me cache, / La nuit, je les entends qui marchent. / J'entends les noms, j'entends les voix / De mes hommes."

Assise au comptoir d'un bar parisien du XIe arrondissement, la narratrice se souvient de tous les hommes qui l'ont aimée ou qu'elle a séduits. Ce récit rétrospectif, construit comme un aveu à la première personne, est entrecoupé par des retours à sa vie présente, dans ce bar où les habitués sont autant de matière à imaginer d'autres histoires : Monsieur Pierre, Madame Michèle, le couple Jourdan qui joue aux cartes ou encore Gérard qui avait "fait l'Afrique" (225) deviennent, sous la plume de l'écrivain, des histoires à broder, des vies minuscules qui pourraient éclairer sa propre vie. "Je les suivais sans relâche comme dans un film dont je n'arrivais pas à comprendre le sens, mais dont je pressentais le dénouement qui aurait quelque chose à voir avec mon histoire." (81) Mise en abîme de sa propre histoire où vérité et imagination s'entremêlent également ? Mise à distance d'une réalité parfois trop difficile à exorciser ? Jusqu'à cet aveu, on a parfois du mal à saisir pourquoi la narratrice focalise tant sur le monde extérieur, alors qu'elle fait de l'introspection le chœur de son propos. Mais finalement, on comprend que la fiction n'est jamais très loin pour lui permettre de tisser, autour de faits réels, des histoires romanesques qui viennent brouiller la linéarité et la brutalité de la confession autobiographique. Cette plongée dans l'intimité de la narratrice (et de l'auteur, même si elle se fait appeler Dior) pourrait d'ailleurs se résumer à cette question que pose l'un des personnages : "Mais guérit-on de son histoire ? (…) (D)ans la vie il n'y a que des histoires à raconter ou à taire à jamais." (249)

Ken Bugul choisit délibérément d'exhumer les fantômes de sa propre histoire pour guérir du mal-être qui la ronge depuis l'enfance. Face au silence de certains des habitués du bar, elle s'acharne "à leur fabriquer un personnage, à imaginer leur vie, ou à leur en imaginer d'autres plus ou mois intéressantes" (79), comme si les non-dits étaient plus insupportables à vivre que ces aveux de vies brisées et résonnaient avec les silences de sa propre enfance. Jusqu'à cette ultime prise de conscience de la narratrice : "Moi aussi j'ai mon histoire que j'ai essayé de travestir. J'ai essayé de forcer le destin. J'ai essayé de camoufler mon histoire comme un caméléon en vivant les histoires des autres ou en en faisant d'autres histoires." (245-246)

Mes hommes à moi apparaît donc comme l'aveu douloureux de la désaliénation que la narratrice s'efforce de comprendre depuis une blessure survenue pendant l'enfance (que nous ne dévoilerons pas ici pour ménager les découvertes !) et jamais cicatrisée, ni par la mère, ni par le père, ni par le frère tant aimé.

"Qu'avait fait la société pour moi ?

Des railleries, des moqueries.

Les garçons s'étaient moqués de moi. Je devais me venger. Être la meilleure à l'école, les utiliser, les séduire et les laisser tomber comme des pantins désarticulés." (180)

Tout vient donc de ce malaise que l'école coloniale a par la suite exacerbé, en creusant un peu plus le fossé qui la sépare alors de sa famille. "Je me croyais émancipée, moderne alors que j'étais complètement aliénée. Pas une aliénation subie, mais choisie, par manque d'alternative." (86) Livrée à elle-même avec une mère qui a quitté son mari et qui l'élève seule, l'école devient sa véritable famille et son refuge contre les non-dits familiaux. Collectionnant les hommes et les histoires comme une revanche sur la vie, la narratrice part à la recherche de l'homme idéal qui serait la somme des deux seuls hommes ayant jamais compté pour elle, son père et son frère. Quête de l'impossible, désir d'absolu qui n'engendre que frustrations et désarrois supplémentaires.

Ces histoires d'amour sont bien souvent des rapports de force qu'elle dit vouloir et assumer pleinement comme une ultime rébellion à un carcan traditionnel qui enferme les femmes dans la soumission de l'homme. (1) Mais la narratrice insatiable consomme ses relations sexuelles (et parfois homosexuelles) jusqu'à l'indigestion de la folie, avant la rencontre salvatrice avec le Sage (2) qui lui permettra de "se rétablir en (s)oi-même, en tant qu'individu" : "Et la perception que j'avais des rapports entre hommes et femmes avait pris un autre tournant." (214-215)

Avec Mes hommes à moi, Ken Bugul poursuit une quête de soi entamée depuis Le Baobab Fou (1982), Cendres et Braises (1994), Riwan ou le chemin de sable (1999), ou encore De l'autre côté du regard (2003), avec la même franchise cathartique où la crudité l'emporte parfois sur la pudeur. Elle égrène, avec une sincérité presque désarmante, les voix de ces hommes dont certains sont morts, nous rappelle-t-elle avec insistance, comme si elle insinuait par là, une relation réelle ou imaginaire avec son propre comportement. Aurait-elle fini par les dévorer à force de vouloir se libérer de leur emprise ? Éprouve-t-elle une quelconque culpabilité à les avoir manipulés ? On pense en effet à Bocar mort de folie pour elle, à Al qui se moquait d'elle, ou encore au destin tragique de l'homme que sa famille voulait qu'elle épouse… Le récit se clôt d'ailleurs sur l'annonce de la mort d'un des hommes qu'elle a voulu séduire. "Mes hommes à moi, / Ils sont tous morts et c'est ma faute." chantait Bécaud.

Comme dans les autres textes de Ken Bugul, les faits, les gestes et les paroles ne sont jamais anodins et tout devient matière à interpréter, disséquer, analyser pour mieux comprendre la complexité d'une âme humaine en train de se dévoiler. La quête de l'être aimé s'apparente finalement à la recherche d'un bonheur qui ne s'offre pas facilement. (3) Une fois encore, Ken Bugul revient sur ses obsessions et propose un récit thérapeutique aux accents très freudiens, qui l'oblige à confronter ses propres démons.

Eloïse Brezault

1. En racontant sa première expérience amoureuse, la narratrice écrit: "A présent, j'irais vers les garçons s'ils ne venaient pas à moi. J'allais devenir une grande séductrice. Je compris dès ce moment comment séduire les hommes." (128)

2. Cette rencontre avec le Serigne fait d'ailleurs l'objet d'un autre texte de Ken Bugul : Riwan ou le chemin de sable (Présence africaine, 1999)

3. "Pourtant je continuais à courir après un autre bonheur auquel je n'avais pas été conditionnée ni par l'éducation coloniale, ni par les circonstances de la vie, particulièrement celles liées à mon enfance. Ce bonheur, c'était le bonheur avec un homme qui serait mon père et mon frère." (220)

Au Sénégal, dans le Ndoucoumane, une petite fille en mal de mère grandit à l'ombre d'un baobab séculaire. Petite dernière, un peu en marge, elle découvre l'école française, comme un chemin de traverse qui va la mener aux études supérieures et au grand départ pour le "Nord référenciel, le Nord Terre promise".

En Belgique, c'est le choc, le désarroi, les mille et une expériences et la découverte que ce Nord des promesses est aussi celui des allusions et des illusions.

Drogue, sexe, prostitution : un récit de vie et une publication par lesquels - il y a vingt-sept ans déjà - le scandale arrive ! Mais force est de constater que depuis, "Le Baobab fou" n'a pas pris une ride ! Sans doute parce que les réflexions qu'il soulevait, avec la franchise qui caractérise l'auteur, étaient des plus profondes : introspection fine à la recherche de soi et en quête d'appartenance, le portrait de la narratrice Ken Bugul pose aussi la question des conditions du dialogue et de la fraternité et dessine les rapports particuliers qu'entretient avec le Sud un Occident en plein désarroi qui réclame " sa part d'exotisme et de culpabilité".

Des questions toujours d'actualité pour un livre fondateur et qui contient en germe toutes les réflexions des ouvrages à venir ; une réédition qui permet aussi de redécouvrir la beauté d'une écriture réussissant l'équilibre précaire entre témoignage "choc" et transparence lumineuse des paysages d'enfance.

La Folie et la Mort est une allégorie : c'est l'agonie, plus précisément le destin d'un Continent en proie aux démons de la guerre civile, de la pauvreté, de l'endettement, avec son cortège de malheurs et d'abominations sur fond d'excommunications, de dictatures, de gesticulations idéologiques meurtrières et de grande misère, d'errance, de crise existentielle : l'Afrique.

La Folie et la Mort est un récit âpre, véhément, sur fond de violence d'amour, de haine.

La rue Félix-Faure, c'est la rue de la vie, des barsclandestins, des tripots où coulent à flots le vin Kiravi Valpierre et la bière Gazelle Coumba. Dans la rue Félix-Faure se côtoient dans des éclats de rire des jeunes femmes aux dos nus, se mêlent dans un énorme tohu-bohu des gens venus de tous les horizons, miséreux à la poursuite de leurs rêves, immigrés cap-verdiens. " La rue Félix-Faure est larue de Dieu ", résume le philosophe de la rue - bien loin de ces sectes qui prolifèrent à l'extérieur, et de ces moqadems qui humilient les femmes, au nom de leur prétendu Dieu. Mais voilà qu'une masse sombre envahit la rue, réveille les douleurs tues - d'où vient Mufi, la fille silencieuse, quelles histoires se disent derrière les blues de Drianké, les mornas de Tonio ? Un matin quatre femmes recouvertes de voiles s'éloignent du corps d'un lépreux découpé en morceaux, jeté sur le trottoir. Et la clé du mystère est peut-être dans un tapuscrit ramassé un matin dans une courette... Une enquête policière écrite comme un poème, un hymne à la vie, plus forte que les porteurs de mort, et une quête philosophique menée au son du violon, du blues, et des rires des filles au teint couleur caramel.

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