Mariann Helens

La lecture est fluide et très addictive ! Les pages se sont tournées et je ne me suis pas rendu compte que j’arrivais à la fin du tome 1. J’ai apprécié me plonger dans ce roman. L’action met du temps à venir, mais c’est nécessaire pour s’immerger totalement dans l’histoire et comprendre le personnage principal qui se nomme Mesha, une simple vagabonde ou pas. Elle se bat à l’aide de Croquetard, et de ses armes contre les Creux ou les Sans-Âmes, peu importe le nom que nous leur donnons. Ce qu’elle sait, c’est qu’elle ne doit pas leur montrer sa peur. Seulement, tout ne se passe pas comme prévu et fait la rencontre de nombreux ennemi, mais aussi d’une personne qui saura lui rendre la vie plus agréable ou plus trépidante.

Les personnages sont attachants et ont un humour décalé qui, parfois, m’a beaucoup fait rire. Ils m’ont fait vibrer tout le long de par leurs péripéties, mais aussi par les émotions qu’ils m’ont transmises. Le jeu du chat et la souris entre les deux m’a beaucoup fait sourire, quelquefois j’ai eu l’impression d’avoir à faire à des enfants et ça m’a apporté un peu de lumière dans les moments les plus sombres.

Le décor est très bien décrit, je me suis imaginé fouler ces ruelles remplies de boues, je me suis représenté les différents lieux que Mesha a traversés ou résidé et découvert comment vivent les villageois ainsi que leurs croyances sur les sorcières et notamment sur la Compteuse d’Âmes que les Manteaux Pourpres ou les Prédicateurs cherchent absolument à anéantir.

De la cervoise, un langage d’époque, le cheval pour moyen de locomotion avec un soupçon de magie. Voilà ce que nous propose cette auteure en autoédition.

Si vous aimez le fantastique. Il est temps de foncer lire cette merveille !!

Mariann, je t’attends avec impatience pour le tome 2 :-)

La porte des Rois démons est un roman de fantasy de Mariann Helens. J’ai lu cette autoédition dans le cadre du partenariat avec Les plumes de l’imaginaire. La série La Compteuse d’âmes devrait dénombrer quatre livres.

Lorsque la nuit plonge sur le patelin d’Ibma, elle apporte les Creux. Des êtres sans âme qui mordent les humains pour agrandir leur troupe. Mesha se laisse surprendre et prend la fuite à la suite d’un combat rudement mené. Le lendemain, elle retourne dans le village pour subtiliser vivres, biens et têtes décapitées. Les premiers pour survivre, les dernières pour les rapporter à Galore afin que le mage puisse les examiner. Les Creux ont une origine mystérieuse. Depuis des siècles, leurs attaques se calquent sur un même schéma. Sauf que cette nuit change la donne. Plus nombreux, ses monstres désincarnés et aveugles semblent voir Mesha alors qu’aucune peur ni trace de sang frais ne la recouvrent. En chemin vers Ardeville, la mercenaire fait la rencontre d’Ascelin Brocardier. L’un des survivants de l’attaque d’Ibma, qui garde bien des secrets sur sa véritable identité.

L’univers de La Compteuse d’âmes se calque beaucoup sur notre Moyen-âge et la Renaissance en ce qui concerne la situation géopolitique. Nous sommes à une époque durant laquelle la religion patriercane a remplacé les anciennes croyances qu’elle enterre à coup de prosélytisme, de tortures et de bûchers. Vous noterez l’utilisation de la racine identique au mot patriarcat sur lequel l’autrice a basé cette religion. En effet, celle-ci est profondément misogyne. Les prêtres peuvent pratiquer la magie, mais quand une femme l’emploie, on l’accuse de sorcellerie et de servantes des démons. Vous voyez le topo. Les puissances magiques reposent sur un système bien pensé sur lequel je ne vais pas m’attarder. Je vous laisse le découvrir lors de votre lecture.

Lors des allocutions des moines, les citoyens et citoyennes sont séparés. Les hommes entendent en premier les paroles saintes, viennent ensuite celles offertes aux femmes. La romancière met donc en exergue l’obscurantisme à travers son livre en le renforçant et en le dénonçant grâce aux échanges de Mesha et d’Ascelin qui représentent la tolérance et l’ouverture d’esprit.

Les Anciens Dieux pourraient bien être à l’origine du mal qui va bientôt se déverser sur le monde des humains. Le récit de La porte des Rois démons fait office de préambule qui dépeint le contexte imaginé par Mariann Helens. Elle décrit son univers et sa mythologie passée et présente de long en large, ce qui donne quelques longueurs à ce premier roman. En effet, l’élaboration du suspense n’est pas maîtrisée, car beaucoup de nœuds d’intrigue et révélations sont prévisibles pour les lecteurs aguerris de fantasy. L’enjeu majeur apparait au début et ne subit son évolution qu’à la toute fin. Entre les deux, le récit se déroule en combats et discussions pour expliquer l’univers. L’absence de sous-trame, d’histoires parallèles (propre au tome un, j’entends) au fil conducteur global de la trilogie m’a dérangée, car je préfère les séries plus fournies en rebondissements. De plus, le manque de suspense a fortifié cette impression de faiblesse. L’écrivaine distille bien quelques mystères au cours de son récit, mais j’en ai vite compris l’issue. Par exemple, le secret de Mesha m’est apparu dès les premières pages lorsqu’elle est dans la taverne à écouter les deux paysans.

Malgré cela, j’ai apprécié ma lecture pour diverses raisons :

Mesha et Ascelin sont des personnages hauts en couleur. La mercenaire n’a rien d’une héroïne d’épique fantasy. Elle fuit dès qu’elle peut le village d’Ibma au lieu de tout faire pour le sauver. Elle a une vision de la vie qui oscille entre réalisme et pessimisme. Du coup, elle évalue les situations et les stratégies en n’omettant jamais les conséquences désastreuses qui pourraient en découler si elle défaillait. Néanmoins, elle ne renonce jamais à poursuivre son but et elle hésite peu à recourir à des méthodes brutales.

Ascelin est l’archétype du bourgeois gentilhomme bien élevé dont la vie a basculé. Il est doux, attentif et fait preuve d’une curiosité immense. Son intérêt et son sens de l’honneur ouvrent peu à peu le cœur de sa compagne de route avec laquelle il va se lier d’amitié en dépit de son passé. De prime abord, il pourrait paraître trop lisse, mais plus on pénètre dans son intimité et dans son âme plus on y voit une sorte de… fanatique d’un autre genre.

La plume de l’autrice est fluide et agréable à lire. Elle maîtrise la technicité des combats et de la verve médiévale. Le vocabulaire est précis sur l’armement et la façon de donner les coups. Cela démontre une grande recherche de sa part. Certains passages possèdent un peu trop de répétitions à mon goût. Certaines descriptions m’ont parue superflues, car elles n’ont pas d’impact dans l’histoire. Par exemple, celle des fortifications et des ponts étroits d’Ardeville dont elle appuie la puissance défensive longuement. Je m’attendais à une scène qui s’y déroulerait par la suite sans avoir à répéter l’aspect insaisissable de la place en brisant l’action au vu du soin que l’autrice prend à l’ancrer en nous. Cependant, on n’y retourne plus.

En bref, La porte des Rois démons, est un premier tome qui jette les bases d’une histoire qui aura sans doute plus d’éclat dans le second opus. En dépit de son classicisme, de sa linéarité et du manque de suspense, j’ai adoré la cristallisation de la misogynie du christianisme à travers le nom et les principes de la religion patriercane, ainsi que les personnages attachants et nuancés que sont Mesha et Ascelin.

Une nouvelle de quelques pages comme une vision d'un évènement d'un autre temps. Une étape de croisade vu par ceux considérés comme païens.

On y retrouve le goût de l'auteure pour la description de l'environnement de l'histoire. Cela afin de nous plonger dans le tableau où se déroule l'action.

Une lecture rapide.

Je recommande ce roman aux adeptes de la Dark Fantasy.

J’ai apprécié ce voyage en Eltremir aux côtés de Mesha. Pour être tout à fait honnête, il y a des choses dans l’écriture, dont les phrases (très) longues, qui ont pesé sur ma lecture au début. Toutefois, je dois dire que la trame narrative m’a emporté. L’auteure a su jouer avec divers niveaux de suspense pour me tenir en haleine.

L’aventure de Mesha est passionnante. L’auteure a su la rendre captivante, à mes yeux. Le roman est découpé en de longs chapitres. Ceux-ci découpent l’histoire en différentes étapes, permettant d'asseoir les divers évènements. L’aventure va d’un rythme effréné à des moments posés de façon fluide. Les descriptions ne manquent pas et sont détaillées. Elles nous permettent de visualiser l'environnement dans lequel évolue les personnages. Les descriptions des combats sont prenantes sans être pesantes.

La façon que l’auteure a de doser le mystère m’a été agréable. Elle nous donne quelques informations sur l’héroïne du roman. Juste assez pour que des questions nous viennent. Sans donner de véritables réponses dans un premier temps, seulement des indices. En parallèle, elle nous fait découvrir les autres personnages pour lesquels les indices donnés sont plus parlants et les réponses plus rapides à venir. Un certain nombre d'informations sont données par le biais de la narration. Beaucoup d’autres par l’intermédiaire des dialogues. Ce n’est pas du goût de tout le monde je pense mais j’ai trouvé cela plaisant. L’histoire ne se noie pas dans le narratif mais n’est pas non plus ensevelie sous les dialogues, selon moi. L’auteure nous offre un final intriguant qui donne (très) envie de connaître la suite.

Coup d'♥️! Voilà, c'est dit et je n'y reviendrai pas ! Cette histoire m'a transporté dans une aventure absolument dingue, aux côtés de deux personnages que j'ai adoré découvrir. Tout d'abord, il y a Mesha, cette femme vagabonde armée jusqu'aux dents ultra mystérieuse et hyper badass. Et puis, il y a Ascelin, un Chevalier errant qui vivait avec paisiblement et simplement avant que des Creux, êtres infâmes aux allures de zombies viennent absorber toutes âmes qui vivent notamment sa chère et tendre. Tout les deux se rencontrent en chemin... En chemin de quoi? De survie... de quête.. de réponses... Ça je vous laisse le soin de le découvrir, même si j'en ai déjà trop dit. Allé, on va dire qu'il en va de leur survie et vadrouille ensemble!

Leur duo est absolument délicieux, entre taquineries, jouttes verbales et surtout entraide "amical" (retenez les guillemets pour le tome 2)...

Ils essaient de survivre dans un monde devenu impitoyable influencé par une relgion qui n'est pas spécialement du côté des femmes pour allonger le mystère. On est dans un monde plutôt sombre et assez dur, de la Fantasy comme je les aime. Et dans une quête dont j'ai adoré faire partie ! C'est une histoire super originale que nous propose l'auteure, remplie de mystères et à la fois de révélations. Tout est bien coordonné, ficelé et tellement bien décrit, on s'y croirait ! Mesha fait face à sa destinée et elle est vraiment monstrueuse (dans tous les sens du termes !), le genre de personnage féminin que j'idolâtre particulièrement ! J'attends donc la suite avec impatience... Oui parce que bon... la fin est aussi ouf que l'histoire. Bref, j'ai adoré !

Aujourd’hui je vous présente un service presse en partenariat avec les plumes de l’imaginaire pour le recueil « Les Orageuses » écrit par 10 auteurs de leur collectivité. C’est mon tout premier recueil et j’avoue que j’en suis plus que ravie ! Des découvertes extraordinaires sur des visions différentes, mais aussi des mondes variés. J’avais peur d’avoir du mal de passer d’une histoire à une autre, mais j’avoue que ça s’est fait avec une facilité déconcertante. J’ai hâte de découvrir chacune des histoires de ces auteurs d’exception !

Voici donc des petits résumés de mon avis pour chacune des nouvelles :

Fils de l’orage de Charlotte Munich : Aliénor est une jeune femme pragmatique qui profite d’une péripétie juste hors norme. Elle nous fait rire du début à la fin par son adaptation tellement naturelle alors qu’elle est entourée des deux grands mythes du monde. Une plume fluide et remplie d’humour qu’on dévore sans hésitation.

[ suite vers ce lien car la chronique est trop longue ] https://chronique447167899.wordpress.com/2022/12/09/les-orageuses-dix-nouvelles-de-fantasy-les-plumes-de-limaginaire/

Dix plumes pour un recueil de nouvelles de fantasy qui porte bien son titre, Les Orageuses.

Dix héroïnes aux personnalités fortes, sensibles, courageuses, qui nous entraînent chacune dans un univers bien distinct. Un voyage en dix étapes fort plaisantes à lire, certaines poétiques ou sanglantes, d’autres déjantées ou gourmandes, aucune ne laisse indifférente.

Fils de l’orage, de Charlotte Munich : Attention ! Vous risquez de finir la lecture de cette nouvelle avec un mal aux abdos … à force de rire ! Dans ce récit, Aliénor vit une nuit d’Halloween rocambolesque en pleine bataille entre des demi-dieux, fils de Zeus et fils de Thor, pendant que son chat Belphégor n’en fait qu’à sa tête et que d’autres complots sont ourdis. On se laisse prendre au jeu, et à l’humour !, avec délectation. J’ai juste un petit bémol pour la dernière réplique, que j’ai trouvée un peu trop guimauve et qui, à mes yeux, n’apportait rien de plus. Quoi qu’il en soit : un bon moment de lecture garanti !

Poussière d’étoiles, de Éva de Kerlan : Une constellation, un cheval ailé mythique, des recherches scientifiques, la quête suprême de la liberté dans une nouvelle portée par une plume très poétique. Sans grande tension dramatique – et cela peut dérouter certains lecteurs, ce récit se lit comme on glisse au fil de l’eau sur un radeau, en se laissant transporter dans le riche univers onirique de l’autrice.

(Im)pulsion, de C.C. Mahon : Changement de genre radical, avec une nouvelle pleine de suspense et de tension dans laquelle Nour, une super hackeuse aux tendances Robin des bois, est confrontée à d’étranges – et horribles ! – changements chez son petit ami, jusqu’à mettre sa vie en péril. Un récit qui se lit en un seul souffle parce qu’on est tant captivée qu’on en oublie de respirer, ha ha ha ! La fin … brrrr … frisson dans le dos assuré !

Le souffle du dragon, de Lyly Ford : Ici, on retrouve un univers de Fantasy médiévale plus classique avec princesse et dragon. Mais quand ladite princesse refuse d’assumer son destin en pensant sauver ainsi son royaume et qu’au contraire, cela mène à sa destruction, Luna devra partir en quête de sa rédemption jusqu’à accepter ses propres pouvoirs magiques. J’ai quelque peu regretté que les épreuves de sa quête ne soient pas plus épiques, mais nul doute que les fans de l’actrice y trouveront leur compte !

Origine, de Virginie T. : Dans une société effrayante et totalitaire dirigée par un mystérieux Cole McKinley, Chrissy, orpheline élevée en foyer, fait tout pour survivre et enquêter sur ses origines. Elle pense ne jamais pouvoir accéder à son histoire lorsqu’une nuit, tout bascule. Sauvée de justesse d’une mort certaine, elle se retrouve propulsée dans un camp de métamorphes très spéciaux et par-là même plongée au coeur de sa propre vérité. L’ambiance de cette nouvelle est bien amenée, avec une touche d’humour, et j’ai apprécié également le noeud de l’intrigue et son déroulé. Mon bémol : dans cette narration à la première personne, j’avais plus l’impression d’avoir affaire à une jeune femme de 20-22 ans que proche de la trentaine, et j’ai trouvé le dénouement un peu trop rapide à mon goût. Cependant, l’univers est bien construit et j’ai aimé le mélange fantastique avec science-fiction un brin cyber punk.

Les mondes oubliés, de A.D. Martel : La seule des nouvelles du recueil qui ne relève pas du genre Fantasy, et pourtant elle s’intègre très bien à l’ensemble. D’une part grâce à l’héroïne, Nalianna, qui montre indéniablement tous les critères d’une jeune fille de caractère, d’une … Orageuse ! D’autre part, grâce à cette ambiance très bien rendue de mystère et de malédiction à la découverte de momies égyptiennes sur un chantier de fouilles archéologique.

Le style est agréable et maîtrisé, et cependant à mes yeux, c’est le point faible du récit, car il ne colle pas à la narratrice : trop recherché pour une enfant de 11 ans, surtout avec l’emploi du passé simple à la première personne.

La chute, tout à fait surprenante, est digne des grandes nouvelles classiques et j’ai beaucoup apprécié l’originalité de l’idée, ainsi que le propos final sur les femmes reléguées au salon en faisant fi de leurs talents et aspirations.

Le Mal, de Frédérique Arnould : Une nouvelle fantastique qui nous transporte dans les méandres de la mémoire déformée et d’une malédiction. Eireann réussira-t-elle à passer le cap de son aversion et de sa haine pour son beau-père afin d’assister aux funérailles de sa mère ? Et pourquoi sa soeur et tout le village semblent-ils attendre d’elle quelque chose de spécial ? Malgré quelques redites et longueurs, les ambiances sont bien rendues, la touche de romance est sympathique, l’intrigue intéressante, et le suspense bien organisé.

Je me suis questionnée sur le lieu de l’action : pourquoi la Bourgogne alors que les personnages – Eireann, Maiwen, Audran – ont des noms à consonance bretonne, celte ?

Orage et Sang, de Mariann Helens : La nouvelle la plus sanglante du recueil ! Mais quelle nouvelle ! Sombre, mystérieuse, pleine de tension, elle se lit en tournant les pages avec fébrilité. J’ai très apprécié le choix de l’autrice quant à la construction chronologique du récit : cela apporte indéniablement un « plus » à l’intrigue que d’avoir éviter une narration linéaire. Pour pouvoir vivre à la grande nuit, sauver son grand amour, et permettre à son peuple de retrouver sa liberté, jusqu’où Suzon est-elle prête à aller ? Sans aucun doute jusqu’à pactiser avec le diable …

Foudre mystique, de Mélanie Dufresne : La nouvelle la plus gourmande, et cela n’a rien d’étonnant lorsqu’elle est signée par Mélanie ! Quel plaisir de continuer à naviguer dans le riche univers de Fantasy urbaine que l’autrice déploie avec habileté depuis quelques années autour des contes et légendes du patrimoine québécois. Cette fois-ci, on retrouve la Louve Sorcha qui doit résoudre un dangereux mystère : l’occasion de nous initier à certains aspects de la culture autochtone de la région de Québec et de révéler les blessures psychologiques de cette Louve excentrique qu’on aura plaisir à revoir dans la saga La coureuse des grèves. Cette nouvelle-ci nous offre notre content de batailles entre métamorphes, esprits et enchanteresse, et se déguste à pleines pages, comme on croque à pleine dents dans le moelleux d’un grand-père à l’érable !

La sorcière aux chats, de Cécile Ama Courtois : chez les Orageuses, refuser son destin coûte très cher ! Pour la petite Kharyne, c’est le bannissement de chez elle et de sa famille. Sa survie, en plein hiver et dans la forêt hostile, elle ne la doit qu’à sa pugnacité et aux chats qui la rejoignent et l’adoptent. À cause de sa différence, elle se fait chasser de partout et traiter de sorcière. Est-ce que ses dons seront à jamais un malédiction ou finira-t-elle par trouver une place au sein d’une nouvelle famille ?Le déroulé du propos sur la différence est bien établi, mais comme pour la nouvelle d’A.D. Martel, j’ai déploré le choix d’une narration à la première personne et au passé simple qui ne cadre pas avec l’âge de l’héroïne. Un récit au présent aurait été préférable. L’autrice a bien su créer un univers envoûtant dans son récit, et l’on suit avec intérêt les pérégrinations de cette enfant pas comme les autres qui pourtant cherche ce que tous les autres enfants veulent : une famille.

Une évaluation établit principalement sur la nouvelle de Charlotte Munich qui est hilarante et originale .

Lyly Ford : Dans une danse poétique, Lyly nous emporte dans un monde fort diabolique. Avez-vous déjà pensé une seconde en voyant vos outils de tous les jours s’ils ne pouvaient pas être plus que ça ? J’avoue qu’après cette nouvelle sublime et sanglante, je regarde les miens différemment. Ha ha ! Un récit court, mais tellement prenant à la fois que j’ai eu un sourire sadique et rempli de joie a chaque mot dépeint avec une finesse magique. J’en suis même triste que ça soit si court.

Cécile Ama Courtois : une histoire de pouvoir et d’entraide où un objet insolite va être le sauveur d’une trahison certaine. Une plume fluide et volontaire nous transporte dans des épreuves qui ne se passent pas comme prévu et pourtant tout va changer. Une nouvelle addict dont on n’aimerait jamais s’arrêter de lire.

VirginieT. : Une nouvelle ou suspense et enquête sont de mise, j’ai vraiment aimé le personnage Asty qui autant sérieuse que décontractée dans sa manière d’être. Accompagner d’un collègue pas comme les autres, elle nous offrira de belle énigme et un combat au top. Une plume vive et incisive que je ne me lasse jamais de lire. Et savoir qu’il y aura un roman entier me ravit encore plus !

Mariann Helens : une nouvelle juste époustouflante ! J’ai été hypnotisé du début à la fin tant le suspense et l’effroi de l’histoire sont juste géniaux ! La plume profonde de l’auteur est un délice sanglant ! Mon cœur en a encore des palpitations au moment où j’écris fraîchement ces quelques lignes.

Eva de Kerlan : une nouvelle originale, passionnante et drôle à la fois. J’ai passé un super moment avec ces trois personnages hauts en couleur ou pas vu leur état. Ha ha ! La douceur de la plume de l’auteure a su m’emporter avec légèreté dans cette aventure rocambolesque.

Florina L’Irlandaise : une plume naturelle remplie d’humour qui donne envie d’en savoir plus ! Cette fraîcheur qu’inspire la plume de l’auteur à travers cette histoire est magnifique. Une vie tout ce qui a de plus basique bien qu’elle soit magique rend vraiment l’ensemble authentique, je m’y suis cru le temps d’un instant auprès d’eux a les entendre rire avec cette histoire de pelle.

C.C.Mahon : une rencontre fortuite entre deux êtres différents qui malgré tout échangent pour trouver un compromis. Une petite aventure vraiment rafraîchissante et naturelle dans sa description permettant de « regarder » les scènes avec facilité et appréciations.

Un deuxième recueil hyper intéressant et enivrant avec ces 7 plumes différentes qui donne envie de les découvrir. Foncé sans hésiter vers ces aventures de Pelle originale !

À l’approche d’Halloween, les Plumes de l’Imaginaire ont sévi à nouveau en sortant une deuxième anthologie. Cette fois-ci, elles ont choisi un outil de circonstance. Qui dit veille de la Toussaint, dit cimetière. Et quoi de mieux qu’une bonne pelle pour déterrer les mots afin de les aligner pour créer des histoires fabuleuses ? Je remercie les Plumes pour leur confiance.

La Pelle de l’Imaginaire met en scène cet outil sans pour autant nous entraîner uniquement entre les tombes. D’ailleurs, la vieille amie du fossoyeur n’est pas la seule à apparaître. Après tout, il existe plus de sortes de pelles que celle qui nous vient à l’esprit. Le recueil nous fait tour à tour passer dans les genres du thriller, de l’horreur, de la fantasy et d’urban fantasy. Certaines autrices telles Florina l’Irlandaise et C. C. Mahon explorent leur univers déjà paru. N’ayez crainte, ces nouvelles peuvent se lire indépendamment. Et si vous hésitiez à vous lancer dans leurs œuvres, pourquoi ne pas justement essayer cet ouvrage ? Cela ferait une belle entrée en matière. Surtout qu’il y en a pour tous les goûts : enquête, magie, violence, espoir, trahison, rédemption, humour, légende et féminisme.

A Pelle Moi de Lyly Ford

Une comptine s’élève dans le jardin. Enfantine, réconfortante, et puis, c’est le choc. En un couplet, on comprend à qui ou plutôt à quoi on a affaire. J’ai adoré la narration et son point de vue original. On suit une psychopathe qui use de charme et de violence dans un récit horrifique à la fois brusque, sensuel et léger. L’écriture est rythmée et fluide. On se laisse bercer par l’appel malgré le bain de sang. Ne cherchez pas de moral à cette histoire ni de thème. Ce n’est qu’un pur concentré de mal, d’impureté et de puissance qui nous amène pourtant vers une Happy Ending. Mais pour qui ? Je vous laisse le découvrir.

La Pelle de la Forêt de Cécile Ama Courtois

Dans cette nouvelle, on retrouve l’amour de l’autrice pour la forêt, la musique et la fantasy. Meredith est avide de réaliser son rêve. Elle veut devenir magesse ducale à la cour d’Armadail. La première étape pour y arriver s’avère ardue, puis étonnante. Pourtant, cette épreuve n’est rien comparée à ce qui l’attend.

Cécile Ama Courtois construit un univers bien ficelé dont les règles sont utilisées à fond. Entendez par là que les lois magiques ne servent pas de jolis pots de fleurs décoratifs. Elle montre par là, l’assiduité qu’elle apporte pour un court texte. Chose dont je ne doutais point pour avoir lu quasiment toute sa bibliographie. Elle travaille toujours avec un soin pointilleux le world building et ses personnages afin de transmettre des messages importants. Dans un style dynamique, virevoltant et intense, elle nous rappelle de ne pas nous fier aux apparences.

Enquête à la Pelle de Virginie T.

Asty désire son indépendance. Elle exergue que ses parents traqueurs de démon la surprotègent. Dans cet univers d’Urban Fantasy, les policiers demandent de l’aide aux êtres surnaturels pour résoudre des crimes étranges. En se rendant compte de la négligence des hommes de loi par rapport à une affaire, la jeune femme se met en tête de s’en occuper. Georges, son coéquipier fantomatique, la suit à contrecœur par peur, mais avec douceur. J’ai adoré cette aventure palpitante et ce duo atypique où humour et amour se mêlent. En plus, il paraît qu’on va bientôt les retrouver !

Le Croquemort de Bentsonville de Mariann Helens

Nous plongeons dans un récit teinté de western. Sarah est croquemort à Bentsonville. Lorsque les villageois commencent à voir des revenants, elle est pointée du doigt. Le Shérif vient la confronter dans son antre. Mauvaise idée. Les secrets ne meurent pas six pieds sous terre.

Ce récit met en scène la force des femmes qui s’unissent contre l’orgueil masculin. La misogynie n’a qu’à bien se tenir. Les terres sacrées amérindiennes ne s’allient jamais avec les êtres sans scrupules.

Le Paradis à la Pelle d’Eva de Kerlan

L’autrice nous propose une délicieuse comédie où un fantôme fraîchement démoulé se retrouve embrigadé dans une drôle d’affaire. Déboussolé par sa mort précoce, Eden rencontre Phinéas qui lui explique comment atteindre le paradis, et Diane, une chasseuse de démon autoritaire, mais juste, qui va lui ouvrir les yeux sur son mentor défectueux.

Ce récit risque de vous faire mourir de rire tant les situations sont cocasses et la naïveté d’Eden est affolante. J’ai passé un excellent moment à les suivre tous les trois. D’autant plus que la fin est délectable et inattendue.

Opération Panthère et Pelles de Florina L’Irlandaise

Cette nouvelle est issue de la duologie d’urban fantasy Daemonius. À la recherche de son frère maléfique, Socrate est coincé dans le corps d’un chat noir. Sa condition l’oblige à rester auprès de Skylar qui tient la Librairie des Anges qui se trouve au bord du gouffre à cause d’une erreur de sa gérante. Le félin endosse le rôle de sauveur à son grand dam. Dans un melting pot de mythologie biblique, celtique et japonaise, Florina L’Irlandaise rend femmage à ses coautrices au-delà du simple clin d’œil.

De Cendre et d’Espoir de C. C. Mahon

La romancière nous invite dans un manoir vivant où rôdent l’ordre et la propreté. Astrid veille au grain, plumeau et pelle en main. Lorsque des intrus saccagent les pièces une à une sans qu’aucun meuble ne les remarque le doute l’assaille. Toutefois, elle ne renonce pas à les dénicher. J’ai adoré cette plongée dans le monde féérique ou la magie n’est pas la seule force. Je n’ai pas encore lu le tome de la série Paris des Limbes où Astrid apparaît. Je compte bien y remédier !