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Il est le fils de Camille Gratton, intendant militaire puis Sous-Directeur à la Présidence du Conseil, et de Céline Malard, modiste.
Marié trois fois : la première en 1963 à Christiane Perato, monteuse de cinéma, la seconde en 1971 à Nadia Taleb, comédienne. Sa troisième femme, qu'il a épousée en 1984, est l'auteure de théâtre et scénariste d'origine anglaise Toni Leicester (comédienne sous le nom de Jenny Arasse), avec laquelle il a eu une fille, Coline, en 1983.
A un frère, Michel Malard, styliste de mode.
Philippe Madral mène d'abord des études supérieures de Droit, de Sociologie, de Science politique et d'Histoire. Il est licencié en Droit public (1964), licencié en Sociologie (1965), Diplômé d'Études Supérieures de Science Politique (1965) et Docteur en Histoire (1969). Nommé en octobre 1966 au CNRS comme spécialiste de la paysannerie contemporaine, il y travaille comme Attaché de recherche pendant quatre ans, affecté au laboratoire du CEVIPOF (Centre d'Études de la Vie Politique Française), rattaché à l'Institut d'Études Politiques. Il publie sous son nom (Philippe Gratton) trois ouvrages sur ce sujet (Les luttes de classes dans les campagnes, éd. Anthropos, 1970 ; Les Paysans français contre l’agrarisme, éd. Maspero, 1972 ; les Paysans, éd. du Burin, 1973).
Parallèlement, dès 1967, il écrit sous le pseudonyme de Philippe Madral à L'Humanité, où il assure une chronique quotidienne en tant que critique théâtral jusqu'en 1969. Il collabore aussi à plusieurs autres journaux et revues spécialisés dans les questions théâtrales (notamment Travail théâtral, L'Humanité-Dimanche et Bref). En 1969, il publie un essai-reportage aux éditions du Seuil : Le Théâtre hors les murs, consacré aux premières expériences de théâtres permanents dans la périphérie parisienne (Aubervilliers, Saint-Denis, Villejuif, Sartrouville, Nanterre).
En 1970, il quitte à la fois la critique dramatique et le CNRS pour pouvoir se consacrer à la création, et plus particulièrement au théâtre. Sa première œuvre Le Chevalier au pilon flamboyant (une adaptation théâtrale d'un classique élisabéthain de Beaumont et Fletcher), est publiée aux éditions Stock et créée à la Maison de la Culture de Bourges en mars 1971 dans une mise en scène d'Aristide Demonico, puis au Théâtre Gérard Philipe de Saint Denis en septembre 1971. Elle lui vaut le Grand Prix de l'Humour noir 1971.
De 1971 à 1973, il est à la fois dramaturge, metteur en scène et décorateur au Centre Dramatique du Nord (baptisé Théâtre du Lambrequin), dont il collabore à la direction au côté de Jacques Rosner. Participe à ses côtés à la mise en scène et à la dramaturgie (notamment sur Maître Puntila et son valet Matti de Bertolt Brecht ou "Le Coup de Trafalgar" de Roger Vitrac). Il y écrit, signe le décor et met en scène sa première pièce, Dehors dedans (1972). Il crée, parallèlement à ses activités, avec Emile Copfermann aux Éditions Maspero une collection, Les Cahiers de la production théâtrale consacrée au travail des auteurs, metteurs en scène, comédiens et scénographes, et en assure la direction des premiers numéros (1971-1972).
De retour à Paris, il y travaille comme metteur en scène et crée plusieurs de ses pièces (Deux et deux font seuls (mise en scène et décor - au Théâtre de l'Est Parisien en 1973/1974), Qu’est-ce qui frappe ici si tôt ? (mise en scène au Théâtre Montparnasse - 1974), l’Éternité depuis le début (mise en scène au Théâtre de l'Odéon - 1974). Il adapte aussi des auteurs étrangers : Sam Shepard (La Turista, mise en scène par Henry Pillsbury au Théâtre Oblique - 1978), Jorge Diaz (Topographie d'un nu, mise en scène de Carlos Wittig au Festival d'Avignon - 1980), Alexandre Vampilov (Anecdotes provinciales, mise en scène de Yutaka Wada, Théâtre d'Aubervilliers 1980 ; Festival d'Avignon, 1981). Reprend la mise en scène en 1988 en mettant en espace une pièce de Toni Leicester : "Les Empailleurs", au Petit-Odéon.
Plusieurs de ses pièces sont créées par d'autres metteurs en scène, comme par exemple Qu'est-ce qui frappe ici si tôt ? par Philippe Adrien au Festival d'Avignon en 1973 ou Bert de Wildeman à Kortrijk en 1975 ; L'Infini est en haut des marches par Jacques Hansen au Festival du Castellet en 1973 ; C'est la surprise par Nadia Taleb et Jacques Hansen en 1977 au Théâtre des Blancs Manteaux à Paris ; la Manifestation par Jacques Rosner, au Théâtre de l'Odéon en 1978 ; Moi c'est l'autre par Gérard Vantagiolli à l'Espace Miracle de Marseille en 1985 ; Finalement quoi par Patrick Chesnais au Théâtre Paris-Villette en 1986, etc. Certaines de ces créations sont reprises dans d’autres mises en scène, en France et à l’étranger (notamment Finalement quoi en Belgique, en Suisse, en Russie, en Inde, en Hollande).
En 2006, il a fondé une nouvelle compagnie avec Jenny Arasse : (le Théâtre du dedans), avec laquelle il a mis en scène en 2007 l'une de ses dernières pièces dont il a cosigné le décor avec Rémi Nicolas : Effets de nuit (au Salon de Théâtre que dirige à Tourcoing Jean-Marc Chotteau, directeur de la Compagnie La Virgule). En préparation pour la saison 2011/2012, une pièce sur les rapports de la création et de la vie privée Matières Premières.
Il commence à écrire pour le cinéma et la télévision à partir de 1977, dont le téléfilm polémique La Neige de Noël (sur la drogue en milieu ouvrier), un moment interdit d’antenne, puis reprogrammé le 8 octobre 1978 dans le cadre d'un Les Dossiers de l'écran (avec pour débat, arbitré par Marcel Jullian alors PDG de la chaîne, la question : Le public de télévision peut-il tout voir ?).
On retrouve dans ses écrits la thématique du couple, des difficultés rencontrées par les femmes pour trouver leur liberté, de la quête d’identité de ses personnages qui peut aller jusqu'à la folie. Il s’entoure parfois de collaborateurs avec qui il a l’habitude de travailler, comme Fred Kassak, Nadia Taleb, Toni Leicester ou Jacques Labib pour ses scénarios de télévision, ou encore Patrick Chesnais qu’il retrouve comme comédien à plusieurs reprises sur les planches, puis devant et derrière la caméra.
Récemment, un film sur Camus (téléfilm) dont il a coécrit le scénario et les dialogues avec Laurent Jaoui a été réalisé par ce dernier et joué par Stéphane Freiss et Anouk Grinberg (diffusion par France 2 en janvier 2010). Un autre, sur l'Appel du 18 juin du Général de Gaulle, dont il est également le coauteur du scénario et des dialogues avec Laurent Herbiet, a été joué par Michel Vuillermoz (De Gaulle) et l'acteur anglais Christian Rodska (Churchill) et réalisé par Félix Olivier, a été diffusé en juin 2010 sur la même chaîne. Il travaille pour la télévision (FTV) sur un thriller politique contemporain Manipulations, avec Jacques Labib pour coscénariste et Georges Campana (Break out films) pour producteur.
Philippe Madral est également romancier ; il a publié sept romans, dont cinq personnels (Guy de Maupassant (1982), éd. Hachette Littérature ; Johann Gelder, faussaire de génie (1985), éditions Ramsay, Tendres Condoléances (1986), éditions des Presses de la Renaissance ; L'Odyssée du Crocodile (1987), éditions des Presses de la Renaissance ; Le Cœur à l'explose (2000), éditions Calmann-Lévy.
Les deux autres sont des romans historiques écrits en collaboration avec François Migeat : Et ton nom sera Vercingétorix (2006), éditions Robert Laffont ; et L’espion du Pape (2009), éditions Robert Laffont.
Trois d’entre eux ont été adaptés par ses soins au cinéma et à la télévision (Guy de Maupassant (film) (1982 - cinéma) ; Johann Gelder, faussaire de génie (1985 - sous le titre Le Génie du faux - télévision) ; Tendres condoléances (1988 - sous le titre Un coeur de marbre - télévision).
En préparation : un nouveau roman personnel, satire du milieu du cinéma : Les bébés sont des cons (publication prévue en 2011).