Conrad Detrez
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Note moyenne : 6.27/10Nombre d'évaluations : 11
3 Citations 5 Commentaires sur ses livres
Les derniers commentaires sur ses livres
Ce livre a été écrit lors des 1eres années SIDA. Conrad Detrez nous fait part de son constat sur le XX eme siecle allongé sur son lit d'hopital. Tres bien écrit dans un style tres torturé
Afficher en entierCelivre raconte l'histoire d'un jeune homme (l'auteur) qui se cherche sans se trouver. Dieu, la révolution, le sexe...
L'herbe à brûler retrace en Belgique la guerre scolaire puis la chasse aux francophones à Louvain pour continuer au Brésil en bravant certains interdits.
Afficher en entierUn chef-d'oeuvre de la littérature belge, conforme à la phase dialectique de l'histoire littéraire belge (de 1960 à nos jours). Une biographie hallucinée.
Afficher en entierLecture assez intéressante et remplie d'ironie naïve. Ce roman traite notamment de la "question royale", où s'opposaient farouchement les catholiques favorables au retour du roi, et les autres, les "républicains", qui n'aspirent qu'à voir son départ.
Afficher en entierLes gens aiment aussi
Dédicaces de Conrad Detrez
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Editeurs
Calmann-Lévy : 6 livres
Labor : 3 livres
LGF - Le Livre de Poche : 2 livres
Balland : 2 livres
Seuil : 2 livres
France Loisirs : 1 livre
Gallimard : 1 livre
Denoël : 1 livre
Biographie
Conrad Detrez, né le 1er avril 1937 à Roclenge-sur-Geer, Belgique et mort le 12 février 1985 à Paris, France, est un écrivain belge d’expression francophone et un militant wallon1naturalisé français en 1982, dont l’œuvre fiévreuse et baroque, nourrie de son expérience personnelle en Belgique puis en Amérique du Sud et de la propension à la bouffonnerie, à l'excès, au fantastique, de la tradition flamande, mêle le mysticisme, l’espoir révolutionnaire et un érotisme homosexuel sans ostentation.
Conrad Detrez naît le 1er avril 1937 à Roclenge-sur-Geer, dans la Province de Limbourg (Belgique). Son père est d'origine wallonne, sa mère d'origine flamande. Son enfance, dans le climat d'un catholicisme rural, est marquée par les bombardements, les crues du Geer, la deuxième guerre scolaire belge, l'horreur qu'il éprouve devant les bêtes égorgées par son père, boucher de profession. Il est brillant élève à l'école communale du village et au catéchisme de la paroisse. Pensionnaire au Collège de Visé à partir de 1949, puis à celui d'Herstal, il poursuit des études secondaires gréco-latines et, tenté par la prêtrise, entre en 1957 au séminaire de Saint-Trond. Tandis que sa mère meurt en 1959, il étudie la philosophie et la théologie à l'Université catholique de Louvain.
Ayant rencontré de jeunes étudiants du Tiers monde qui lui font découvrir sa réalité économique, scandalisé par la guerre d'Algérie, impressionné par les grandes grèves insurrectionnelles de la classe ouvrière en Wallonie durant l'hiver 1960-1961, il réfléchit sur les problèmes de la décolonisation de l'Afrique et la révolution engagée par Fidel Castro, et se pose le problème de l'action politique. Traversant une crise religieuse, philosophique et morale, il interrompt ses études et renonce à entrer dans les ordres.
Comme de nombreux représentants de sa génération, Conrad Detrez croit que la transformation du monde est possible à partir du tiers monde plus que de l'Europe. Se libérant de l'Église, de la famille, du village et de l'imminence d'un service militaire au Congo belge, il émigre en 1962 au Brésil.
Après y avoir obtenu une licence de Lettres, il enseigne à Rio de Janeiro dont le climat érotique et la liberté des mœurs provoquent un violent éveil, sous la double forme homosexuelle et hétérosexuelle, de sa sensualité. Il y fait du journalisme, milite dans le parti d'opposition “Movimiento Democratico Brasileiro” résistant, principalement sous l'action de Carlos Marighella, au régime dictatorial du général Castello Branco qui a renversé le président Goulart en 1964. Il est emprisonné en février 1967 durant six jours, torturé puis expulsé. Revenu l'année suivante au Brésil, il s'engage dans la lutte clandestine de l'opposition castriste, mais, se sentant menacé, quitte le pays.
Revenu en Europe, en Belgique et en France, Conrad Detrez séjourne à Paris au milieu de la contestation de 1968. En 1970 « Pour la libération du Brésil », écrit en collaboration avec Carlos Marighella, est interdit par le ministre de l'Intérieur, Raymond Marcellin, qui utilise un décret du 6 mai 1939 sur les nécessités de la défense nationale, puis publié sous les noms des 23 plus importants éditeurs français qui se déclarent solidairement responsables.
Condamné à deux ans de prison par le tribunal militaire de Rio de Janeiro, dans le sentiment d'un d'échec non seulement dans son espoir révolutionnaire mais encore dans sa vie affective, son homosexualité le marginalisant dans la société très conformiste de l'époque, Conrad Detrez se retire en Algérie comme professeur dans un lycée de province, à Sour El-Ghozlane (Wilaya de Bouira) où enseigne également Vital Lahaye.
Ayant rencontré la psychanalyse et découvert pour son enseignement l'écriture dépouillée des premières œuvres de Mohamed Dib, il y travaille à son premier roman, «Ludo», « autobiographie hallucinée » dans laquelle il entreprend de reconstituer l'itinéraire de son enfance.
En 1972 Conrad Detrez revient à Bruxelles, achève « Ludo», poursuit le récit de son parcours, à travers l'adolescence, dans un deuxième roman, «Les Plumes du coq». Ce roman est l'un des rares romans wallons - en fait probablement le seul - qui, à la manière fantastique de Detrez, prend comme toile de fond la Question royale et où l'auteur se dépeint comme affrontant (dans le camp catholique) les casquettes de la classe ouvrière wallonne opposée au retour de Léopold III. L'ouvrage est en quelque sorte dédié aux victimes de la fusillade de Grâce-Berleur. Nommé en 1975 correspondant de la Radio-Télévision Belge à Lisbonne il rend compte depuis le Portugal de la Révolution des œillets. En 1978 il s'installe à Paris, collaborant au Matin et au Magazine littéraire. La même année son troisième roman, L'Herbe à brûler, qui retrace la suite de sa vie entre 18 et 30 ans, obtient le Prix Renaudot.
Amnistié par le gouvernement, Conrad Detrez retourne au Brésil en 1980 et l'évoque à nouveau dans un essai, « Les Noms de la tribu».
Naturalisé français le 28 mars 1982, il est nommé en septembre attaché culturel à Managua, au Nicaragua, cadre de son dernier roman, « La ceinture de feu ». Il y demeure jusqu'en septembre 1984, subissant les premières atteintes du sida. Rentré à Paris, Conrad Detrez y meurt le 12 février 1985.
En 1990 son ami William Cliff lui rend un bel hommage poétique («Conrad Detrez», éd. Le Dilettante).
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