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– Pourquoi n’es-tu pas venu à la répétition ?
– La répétition ? relève-t-il sans me regarder, occupé à saluer sa voisine de gauche.
– Hier. La répétition du mariage. Si tu étais venu, nous ne nous serions pas retrouvés dans cette situation gênante.
– Quelle situation gênante ?
Je lui retourne un regard incrédule.
Il veut sérieusement faire comme si rien ne s’était passé ?
– J’ai comme l’impression que l’épisode de Dinah’s Garden ne plairait guère aux nouveaux mariés.
– Nous n’avons rien fait de mal. Nous sommes majeurs, vaccinés et il n’existe aucun lien de sang entre nous.
Je triture mes couverts. Il a raison, sur le fond, mais peut-on s’asseoir à ce point sur les conventions sociales ?
– Donc, tu ne verrais aucun inconvénient à recommencer ?
– Pas toi ?
Il bluffe.
Son sourire en coin et son regard pétillant me défient. Je relève le menton. Moi aussi, je peux jouer la provocation !
– Alors embrasse-moi. Maintenant.
Il se penche vers moi, ses prunelles sombres vrillées dans les miennes. Je le fixe, déterminée à ne pas céder la première.
Il n’osera pas.
Afficher en entier– Je vous remercie de votre proposition, mais ma tenue n’est pas vraiment adaptée pour la moto.
C’est au tour d’Orion d’extirper du coffre de sa moto casque, pantalon et veste de cuir. Je secoue la tête en riant.
– Vous êtes le fils caché de Mary Poppins ?
– J’ai six petites sœurs.
Forcément… Bon, un type doté de six petites sœurs innocentes est forcément quelqu’un de bien, n’est-ce pas ? Et puis je n’y connais rien en motos, mais celles-ci ont l’air racé avec leur carrosserie noire ornée de flammes, leurs chromes brillants et leurs énormes roues. C’est peut-être un classique de drague éculé, mais je dois admettre que ça fonctionne. J’enfile donc la tenue, un peu chaude à mon goût et imprégnée d’un tenace parfum de vanille, mais bien couvrante.
Afficher en entier– Je m’appelle Angela. Ravie de te rencontrer.
– Carrie Borrel. Ravie également. Tu étudies ici ?
– Troisième année de langues étrangères, confirme-t-elle. Et toi, es-tu ici pour le programme d’été ?
– Non, je ne commence que fin août, pour le semestre d’automne. Je suis venue en repérage, ma meilleure amie doit me rejoindre plus tard.
– Vous cherchez un logement ?
– Euh… oui.
Afficher en entierJ’ai réussi d’un cheveu, cent onze alors qu’il fallait minimum cent dix. Tina a récolté un cent douze. Et ça, c’était la partie facile du parcours. Monter nos dossiers et surtout, obtenir une bourse, ferait passer les candidats à l’élection présidentielle pour d’aimables plaisantins.
Afficher en entierTina refuse de me croire quand je lui dis que j’ai le flair en matière de personnalités. Elle ne manque jamais de me rappeler les fois où ma facilité à me lier d’amitié avec de parfaits inconnus m’a attiré des ennuis. Je lui rétorque que celles où ces rencontres ont débouché sur de belles aventures ont été bien plus nombreuses, s’il faut dresser un bilan. Il est dans ma nature d’être curieuse et ouverte aux autres. Je serais malheureuse si je devais soupçonner chaque personne que je croise de vouloir me nuire. Ne vaut-il pas mieux considérer chaque rencontre comme une opportunité plutôt que comme un risque ? Je souris en retour à la nouvelle venue :
Afficher en entierDepuis ce matin, je n’ai même pas visité le quart du campus, tellement celui-ci est immense. Je me suis égarée entre les bâtiments administratifs et les maisons étudiantes aux noms improbables comme « la forêt enchantée des brocolis ». Et avec tout ça, je n’ai pas été capable de remplir ma mission principale : trouver le service du logement. Je ne peux hélas pas rester toute l’année à l’hôtel…
Afficher en entierL’oreiller sent le lin frais. J’y enfouis mon nez avec un soupir. C’est doux… délicieux… j’ai l’impression de flotter. Peu à peu les brumes du sommeil se dissipent. L’excitation chasse ma torpeur. Je suis en Californie ! Je rejette la couette d’un coup de pied, m’étire et cligne des yeux. Un soleil éclatant filtre à travers les rideaux. Mmm… Soleil, été, vacances : une journée formidable s’annonce !
Afficher en entier- Pourquoi n'es-tu pas venu à la répétition ?
- La répétition ? relève-t-il sans me regarder, occupé à saluer sa voisine de gauche.
- Hier. La répétition du mariage. Si tu étais venu, nous ne nous serions pas retrouvés dans cette situation gênante.
- Quelle situation gênante ?
Je lui retourne un regard incrédule.
Il veut sérieusement faire comme si rien ne s'était passé ?
- J'ai comme l'impression que l'épisode de Dinah's Garden ne plairait guère aux nouveaux mariés.
- Nous n'avons rien fait de mal. Nous sommes majeurs, vaccinés et il n'existe aucun lien de sang entre nous.
Je triture mes couverts. Il a raison, sur le fond, mais peut-on s'asseoir à ce point sur les conventions sociales ?
- Donc, tu ne verrais aucun inconvénient à recommencer ?
- Pas toi ?
Il bluffe.
Son sourire en coin et son regard pétillant me défient. Je relève le menton. Moi aussi, je peux jouer la provocation !
- Alors embrasse-moi. Maintenant.
Il se penche vers moi, ses prunelles sombres vrillées dans les miennes. Je le fixe, déterminée à ne pas céder la première.
Il n'osera pas.
Afficher en entierSes lèvres s'arrêtent à quelques centimètres des miennes. Assez près pour que son souffle caresse ma peau, trop loin pour que je perçoive sa chaleur. Je retiens un grognement de frustration.
- Je t'appelle, promet-il sur le ton de l'urgence.
Et bang ! La portière claque. Je regarde le pick-up s'éloigner dans un crissements de pneus.
Il a intérêt à tenir sa promesse.
Afficher en entierMa gorge se noue. Une fois, dans le code de la drague, ça ne compte pas vraiment. Nous n’avons
échangé aucune promesse et pourtant… J’ai bien senti cette électricité entre nous, cette étincelle qui fait que cette relation naissante échappe aux codes. Ou échappait. Je déplace ma fourchette sur la nappe. Le tissu pêche est parsemé de minuscules pétales blancs. Je les brosse du plat de la main.
– Qu’est-ce que tu fais ? demande Joshua.
– Une liste.
– Pour ?
Je pose un pétale du côté gauche de la fourchette.
– Le sexe était fantastique.
Puis un du côté droit :
– Nos parents en feraient une jaunisse.
Joshua éclate de rire :
– Tu es sérieuse ?
– Complètement, dis-je en tapotant mon front du bout de mon index. Je réfléchis.
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