Extraits

— Oui ! C’est le bon !

J’ai enfin retrouvé mon livre dans l’un de mes cartons, six mois à tout déballer et remballer afin de le retrouver, ce n’est pas trop tôt ! J’en profite pour faire un selfie pour le poster sur ma page auteur. Un smiley sourire, un autre heureux, un dernier love en commentaire et j’envoie.

Ça y est, la voilà repartie... crache Lilith à Diva.

Mais laisse-la tranquille, pour une fois qu’elle peut s’exprimer...

Je suis auteure ! J’ai enfin réussi à me faire publier, quel pied ! Et comme tout bon auteur qui se respecte, je ne suis pas seule dans ma tête. Chaque jour, mes moi intérieures, Diva, l’amoureuse et Lilith, la belliqueuse prennent d’assaut mes pensées.

Quoi ? C’est pathétique ?

Un peu.

Je suis folle ?

Peut-être.

Non, elle est juste différente ! précise Diva à Lilith.

Elles sont ADORABLES, si, si j’insiste sur le mot, quelques fois casse-pieds, je l’avoue aussi, mais elles me rendent chaque jour un grand service. Elles me permettent de réfléchir, en pesant le pour et le contre, le bien et le mal, mais SURTOUT, elles représentent mes caractères cachés.

Je n’aurais jamais pensé pouvoir publier un jour... Ce qui me fait rire et que j’adore par-dessous tout, c’est que j’ai déjà des fans ! Et je sais avec certitude que c’est ce que Duncan ne supporte pas. Tiens, en parlant du loup...

Depuis que nous sommes revenues du restaurant hier, je suis allongée dans le lit de la chambre d’ami de chez Mia. Cette nuit a été infernale, je n’ai pas su fermer l’œil et je n’ai fait que de me retourner sans cesse en réfléchissant à tout ce qu’il s’est passé avec Ducon. Ce que je constate, c’est qu’il a réussi son coup : celui de me dégoûter des hommes et de me faire peur par la même occasion. J’ai honte de mon comportement, mais n’ayant jamais été confrontée à ce genre de situation, je ravale ma bile en espérant qu’il m’oublie et fissa !

Sainte mère de Dieu ! Tu ne vas pas pleurer pour si peu ! balance hypocritement, la belliqueuse.

Elle a raison, pense plutôt à Yann et ses jolies fesses, ou encore, à Yann et à cette sublime, délicate et douce bouche ! insiste en y rajoutant une couche, l’amoureuse.

J’enserre ma tête de mes bras afin de ne pas écouter mes pensées qui divaguent encore une fois, en utilisant des arguments assez perturbants, voire déconcertants. Pourquoi, après tout, songerais-je à lui ? Il n’a pas été à la hauteur de mes espérances en m’envoyant un SMS minable. Tout est de sa faute ! S’il n’était pas parti, je ne serais pas sortie déjeuner avec Mia

Fatiguée, fatiguée, fatiguée…

Je me dirige chez Mia à pied, je n’ai pas de véhicule : chose que je dois changer. Cela m’apprendra à dépendre d’un homme depuis tant d’années, pas de vélo, avec une jupe et des talons, ça n’aurait, de toute façon, pas été et aucun taxi n’est disponible ! C’est bien ma veine ! Quand je le dis, que c’est la pire journée de ma vie, que je suis maudite, que… que… je ne trouve plus mes mots !

C’est ballot pour une auteure… me taquine Lilith que je fusille du regard, Diva croise les bras en boudant et lui répond : ce n’est pas marrant !

Tout ce que je sais, c’est qu’en arrivant chez mon amie, je vais :

De 1 : Avoir mal aux pieds.

De 2 : Être entièrement trempée.

De 3 : Devoir rendre des comptes à Mia.

Et de 4 : Avoir le cafard pendant, je ne sais combien de temps et j’en meurs déjà !

Je vais passer des soirées horribles à me morfondre dans mon lit, le nez dégoulinant sur ma taie, en essayant de me persuader que je n’ai absolument pas besoin de Mr Ducon. À repenser à notre perpétuelle dispute qui me fend le cœur ; à cet éternel rabibochage que je ne veux absolument pas voir se réaliser. Eh oui ! Ça se passe toujours de cette façon, depuis des années dans notre couple. Mia ne cesse de me dire de le quitter une bonne fois pour toutes, qu’il n’est pas fait pour moi, mais… je suis faible.