Extraits

Qu’offrent-ils vraiment ? Ils ne veulent pas d’une relation, simplement du sexe sans attaches. Deux mecs sexy qui me proposent de baiser, sans complications. Lorsque nous aurons terminé, et que je partirai d’ici, ce sera oublié. Sans la moindre conséquence négative.

Il se figea. Cela ne pouvait pas être aussi simple, pas vrai ?

Il se tourna pour observer la maison.

Je devrais aller me coucher. Je devrais laisser cela reposer.

Mais au fond de lui, il savait qu’il ne voulait pas faire cela.

Si je fais ça… je devrais imposer ma propre règle. Si ça commence à être bizarre, nous arrêterons.

Après tout, ils avaient leurs règles, alors pourquoi n’aurait-il pas la sienne ? Jim se rendit compte qu’il se dirigeait vers leur maison. Il semblait que son subconscient le poussait vers eux.

Je suppose que j’ai pris ma décision.

Il jeta un regard à Julian.

— Serait-ce vraiment si grave si j’étais puceau ?

— Oh, non, pas du tout.

Les yeux de Julian étincelaient étrangement désormais.

— J’ai eu de belles aventures avec des hommes sans expérience. Non, dans ton cas, ce serait tout simplement incroyable.

Jim en resta bouche bée.

— Pardon ?

Le sourire de Julian illumina son visage.

— Chéri, je t’ai déjà dit à quel point tu étais magnifique. Ce que je n’ai pas mentionné, c’est à quel point j’avais envie de faire ça.

Et avant que Jim puisse demander de quoi il s’agissait, la main de l’autre homme se retrouva sur sa joue, et Julian l’embrassa sur la bouche, lentement et sensuellement.

C’est quoi ce bordel ?!

- Votre cocktail sera livré avec Buster, parce qu’il est évident qu’il va sauter sur vos genoux. Il vous suffira de le repousser si cela ne vous convient pas.

Jim s’assit sur le canapé et Buster se jeta effectivement sur ses genoux.

- C’est bon.

Il caressa la tête du petit chien et ce dernier se mit à l’aise. Michael ricana.

- Vous allez y passer la nuit, vous savez ? Que buvez-vous ? Julian est un excellent barman et nous sommes bien approvisionnés en alcool.

- Nous n’allons certainement pas le laisser seul, pas vrai ? Qui est ce type, le Grinch ?

Michael ricana.

- Oh mon Dieu, j’entends déjà ton cerveau tourner en boucle.

Il lui effleura le menton pour croiser son regard.

- Laisse. Le. Seul. Compris ?

Julian soupira.

- J’ai compris.

Il leva les yeux au ciel.

- Tu n’es pas marrant.

- Quelqu’un doit bien garder un œil sur toi.

Jim le conduisait déjà à la porte. Dave s’arrêta sur le seuil.

- Est-ce que ce qu’on m’a dit est exact ? Vous êtes ici pour un mois ?

- C’est exact.

Dave soupira.

- Mec, vous devez vraiment aimer la solitude.

Tu n’as pas idée.

Michael entra dans le studio, sans regarder la toile. Il savait que c’était pour le mieux. Non pas que Julian se prenait pour une diva qui ne voulait pas que son mari regarde son travail, mais ils avaient une routine. Lorsque Julian arrivait à l’étape où il avait le sentiment que sa toile prenait vie, c’était à ce moment-là que Michael obtenait la permission d’intervenir pour lui dire d’arrêter, ou de souligner ce qu’il lui restait à faire.

— Je pensais juste te faire savoir une chose, dit Michael en souriant. Je viens de rencontrer notre nouveau client.

Buster était dans ses bras, la tête calée sous le menton de son maître, comme toujours. Julian ouvrit grand la bouche et fixa Michael avec un regard sévère.

— Ce n’est pas juste ! Tu m’as dit que nous devions le laisser seul. « Dois-je me répéter ? Laisse-le tranquille », singea-t-il, imitant la voix de son mari.

Michael croisa les bras devant son torse.

— N’utilise pas cette intonation de professeur d’école avec moi. Et je n’y suis pas allé délibérément. Buster a suivi sa truffe. Le type était en train de cuisiner.

Les oreilles de Buster s’agitèrent lorsqu’il entendit son nom. Julian s’approcha et le grattouilla derrière les oreilles.

— Bon chien, Buster.

Michael plissa les yeux.

— Tu… tu ne l’aurais pas dressé à faire cela, pas vrai ?

Julian ouvrit la bouche.

— Comme si j’allais faire une chose pareille.

Buster eut droit à une autre caresse.

— Que puis-je dire ? Tel père, tel fils.

— Il cuisinait du bacon.

Julian leva les yeux au ciel.

— Eh bien, ceci explique cela. Notre petit amateur de bacon a dû arriver là-bas en un clin d’œil.

Julian posa son chiffon et sa brosse et plaça ses mains sur ses hanches.

— Eh bien ?

Michael le regarda avec une expression innocente.

— Eh bien quoi ?

Julian le fixa attentivement.

— Tu sais très bien ce que je veux savoir. Comment est-il ?

Michael haussa les épaules.

— Il semble aller bien. Un peu accro au travail, si tu veux mon avis. Buster l’a distrait de sa cuisine, alors j’ai offert de lui offrir le petit déjeuner lorsque son bacon a fini calciné.

Julian cligna des yeux.

— Il a accepté ?

Il évalua mentalement la vitesse à laquelle il pouvait se doucher.

— Avant de commencer à faire des plans sur la comète, sache qu’il a refusé. Il a du travail.

Julian jeta un coup d’œil à son mari.

— Tu aurais pu l’inviter à prendre un cocktail ce soir.

Michael eut du mal à contenir son sourire.

— Je l’ai fait. Mais j’ai l’impression qu’il n’est pas intéressé.

— Il a du travail ? Que fait-il ?

L’intérêt de Julian venait d’être piqué au vif.

— D’après ce qu’il dit, il est écrivain.

— Et ? Qu’est-ce qu’il écrit ?

Il réalisa alors que Michael se montrait délibérément obtus parce qu’il savait qu’il pouvait l’être.

— Je ne sais pas, il ne me l’a pas dit et je n’ai pas demandé.

— Pourquoi diable ne l’as-tu pas fait ?

Ce fut au tour de Michael de le regarder fixement.

— Parce que cela aurait été faire preuve de curiosité mal placée, et nous savons déjà qu’il veut qu’on le laisse tranquille. N’est-ce pas ? ajouta-t-il d’un ton significatif. Et avant que tu t’excites pour rien, arrête. Il ne va pas se montrer ce soir.

— Comment tu le sais ?

Non pas que Julian doute de l’instinct de Michael. Il était habituellement sans faille. Un autre haussement d’épaules.

— Je le ressens jusque dans mes tripes.

Il croisa son regard.

— Maintenant, est-ce que tu es prêt à manger, ou veux-tu te remettre au travail ?

— Manger. J’ai besoin d’une pause de toute façon.

Il trempa sa brosse et la nettoya avant de l’essuyer à nouveau. En sortant du studio, Michael se pencha dans sa direction pour l’embrasser dans le cou.

— Alors, est-ce que je suis pardonné ?

— Pour quoi ?

Michael sourit.

— Avoir eu le premier aperçu de notre énigmatique client.

— Je suppose que oui.

Julian feignit d’accepter à contrecœur.

— Au fait…

Un autre doux baiser.

— David avait raison.

Julian s’arrêta.

— Quoi ?

Cela lui valut un autre sourire.

— Tu l’aimerais vraiment beaucoup.