Extraits

Si le Kid était fidèle à lui-même, ce type allait en baver bien plus que les autres. C'était toujours le dernier à mourir qui souffrait le plus. Il y avait généralement une raison - pas toujours une bonne raison, mais une raison tout de même.

Seuls les vivants passeront le test

Les flammes divines brûleront le reste

Seul un homme d'os et de chair peut extirper le poignard de la pierre.

- Attrape ça", dit-elle en regardant vers le bas.

Sanchez baissa les yeux. Il n'était pas sur de ce qu'il devait attraper. Il y avait le cul de Pat. Pas question. Jamais de la vie. La bite et les couilles de Pat, ou en tout cas un truc qui ne pouvait être que la bite et les couilles de Pat.

Sanchez passa les portes battantes de l'entrée. En les voyant, il posa les mains sur ses hanches.

"On en a chié pour trouver cet endroit, dit-il. Vous devriez refaire la signalétique"

Scratch tenta de la calmer.

« Croyez-moi, Annabel dit la vérité.

– C’est impossible !

– Je vous promets que si. Je sais toujours quand elle ment, parce qu’elle détourne le regard, puis lève les yeux au plafond.

– C’est faux ! cria Annabel avant de détourner le regard et de lever les yeux au plafond.

– Vous voyez. »

– Nom de Dieu ! Que s’est-il passé ? hurla Scratch, qui commençait à perdre patience.

– Elvis m’a acheté une DeLorean, mais quand j’ai atteint les quatre-vingt-huit miles à l’heure, on a réalisé que les freins ne marchaient plus. Et comme on était sur une route de montagne, on est passés par-dessus bord et on a fait des tonneaux jusqu’en bas. Vous savez, comme dans Serpents et Échelles, quand vous arrivez en haut mais que ce gros serpent vous attend et que vous retombez tout en bas…

– Oui, je connais Serpents et Échelles, merci, l’interrompit Scratch. Ce que je comprends pas, c’est ce que vous foutiez à quatre-vingt-huit miles à l’heure sur une putain de route de montagne !

– On avait fait un pari pour savoir si la voiture voyagerait dans le temps. »

Scratch se tourna vers Elvis dans l’attente d’une explication plus sensée, mais celui-ci ne pouvait que confirmer les propos de Jasmine.

« C’est vrai », admit Elvis.

« Tu as tué ces acteurs, n’est-ce pas ?

– Quels acteurs ?

– Les types déguisés en singes. »

Jasmine regarda les corps gisant au sol des quatre singes qu’elle avait exécutés. Ils ressemblaient vraiment à des singes, même s’ils portaient des vêtements humains. Des vêtements humains de merde d’ailleurs, ils n’avaient clairement aucun sens du style.

« Qu’est-ce qui te faire dire que ce sont des acteurs ? »

Elvis se redressa péniblement sur les coudes et pointa le doigt vers les gorilles en fuite.

« Peut-être cette caméra, le micro, et tout le reste ? »

Jasmine avait bien remarqué l’équipement des singes, sans pour autant y prêter attention. Mais il y avait effectivement une caméra sur trépied et du matériel de tournage éparpillé sur le sol.

« Pourquoi des singes tourneraient un film ? Tu crois qu’ils voulaient nous faire jouer dans un snuff movie de singes ?

– Non. Je suppose qu’ils sont en train de filmer un épisode de La Planète des singes. »

Jasmine regarda une nouvelle fois les hommes-singes décédés.

« Oh, mince, marmonna-t-elle. C’étaient de vrais acteurs ?

– Qu’est-ce que ça change ?

– Ben, si c’étaient des singes de synthèse, ce serait pas si grave.

– Des singes de synthèse ?

– Oui, tu sais, des images générées par ordinateur. Je suis sûre que c’est ce qu’ils utilisent dans les films de nos jours. »

Elvis s’assit et grimaça. Il semblait désorienté et la dévisagea pendant un moment, comme s’il la croyait stupide ou quelque chose du genre. Puis il finit par comprendre ce qu’elle voulait dire.

« Tu sais quoi ? Maintenant que tu le dis, je crois bien que c’étaient des singes de synthèse. »

Jasmine poussa un soupir de soulagement.

« Pfiou, on a eu du bol !

– Oui, mais quand même, dit Elvis en posant les mains sur le sol pour essayer de se lever. Je crois qu’il faut qu’on se tire d’ici au plus vite.

Sanchez était blême de rage. Chaque fois qu’il était aux toilettes, Beth surgissait du bar en dessous pour crier quelque chose à travers la porte. Et ce n’était vraiment pas le moment. Il était sur le point de couler un bronze et il devait maintenant essayer de se retenir pour qu’elle n’entende pas le plouf. Ni les inévitables bruits de trompettes qui l’accompagneraient.

Un jour, tant de sang sera versé qu’il inondera les cieux et s’abattra sur nous en une plus écarlate.

Aussi curieux que cela puisse paraître, Sanchez semblait savoir de quoi il parlait. Mais Beth avait désespérément besoin d’aider, même si ce n’était que par ses encouragements.

« N’arrête surtout pas de lui parler. Il faut qu’elle reste consciente. »

Les portes arrière s’ouvrirent brusquement, faisant sursauter Beth et Sanchez. Beth tourna la tête et vit JD qui se tenait devant les portes, le visage et les mains couverts de sang et d’entrailles de goules. Ses yeux étaient posés sur Flake.

« Ça va aller ? demanda-t-il.

– Non, cria Sanchez. Il faut qu’on l’emmène à l’hôpital.

– Impossible, dit JD. Vous devez aller au Cimetière du Diable. »