Extraits

- Ouâne, tou, tri.... Ouâne, tou, tri.faure ! Un "la" barré plaqué à la cinquième case, le médiator rageur gifle les cordes au ras du chevalet. L'accord maltraité rugit dans la cave et résonne contre la brique des murs.

Tintin prolonge le son au vibrato.

Vallier s'est fait une raison. Ce n'est pas à six mois de la retraite qu'il va se refaire un dogme. Les idéologies partent en quenouille, les clowns du bureau politique ne savent plus ôter leur nez rouge, il est tout seul de sa génération à l'imprimerie, le reste du personnel est un ramassis de stagiaires jamais titularisés et de contrats-formation économes en charges sociales; rien à attendre d'eux, côté lutte syndicale, trop la trouille, aucune conscience de classe, des bœufs avant d'être des beaufs !

Y'a un gros lard qui m'déclare

Un p'tit pok',

Trois donnes tu paies en dollars

Amerlocks

Si tu râles, un coup d'pétard

Sur les docks.

En rentrant un car de flicards

des mastocs

M'alpaguent et sans crier gare

Hop au bloc

Je m'en tire avec cocards

Aïe le choc.

Les dix premières lignes :

- Ouâne, tou, tri... Ouâne, tou, tri, faure !

Un la barré plaqué à la cinquième case, le médiator rageur gifle les cordes au ras du chevalet. L'accord maltraité rugit dans la cave et résonne contre la brique des murs.

Tintin prolonge le son du vibrato, Mimi attaque à l'octave et gratte comme une furie sa Gibson d'occasion, Gégé a comme d'habitude raté son dièse à l'intro et prend le train en marche à la mesure suivante, il recale sa ligne de base en contrepoint plus ou moins régulier. Plutôt plus que moins. Désorienté, Jeannot le batteur improvise un semblant de tempo sur sa caisse claire et attend le premier refrain pour raccrocher les wagons (...).