Extraits

Je vérifie mon arme avec précision et je boucle mon bureau après avoir rempli un peu de paperasse. J’ai horreur de ça, mais même ça, Mike ne le fait pas alors je m’y colle, je ne veux pas risquer la bavure. Aucun détail ne doit lui donner l’occasion de s’en tirer, mon enquête sera irréprochable. Il le faut. Je fais un détour par le bureau de mon supérieur pour lui donner mes impressions sur l’avancement de l’enquête et je me casse. J’omets volontairement de lui parler du plan qui se met en place dans mon esprit. Je ne sais pas comment Santellini a été mêlé à tout ça alors je préfère rester prudent. En chemin je repense à Bunny, à sa bouche, à ses ongles, à son souffle, à ses seins, putain je bande. Une bonne douche froide me fera le plus grand bien ! Quand j’arrive chez moi, mon rituel reprend le dessus, entre ces murs j’étouffe, d’ailleurs j’étouffe partout. Je ne sais toujours pas pourquoi j’ai conservé cet appart ? Peut-être que j’avais peur qu’après ce qu’il s’y est passé, il ne perde trop de valeur ou que personne ne veuille l’acheter. Enfin les souvenirs sont lourds à porter ! Et là, je me dis que si je suis hanté par ma propre vie, Bunny doit vivre en enfer en permanence. Je suffoque. Sauf quand je suis avec elle en fait. C’est justement pour ça qu’elle me fait peur. Je ne veux pas me rapprocher des femmes, jamais, plus jamais. Si elle a besoin de se détruire, moi j’ai besoin de m’isoler, de mettre de la distance.

Alors que je termine mon verre et qu’il commence à faire la conversation, je jauge l’intérieur de son pantalon d’un regard, je fais toujours ça d’ailleurs. À la forme de son paquet, je suis parfois impatiente, parfois déçue, parfois surprise même, on n’imagine pas ce que l’on peut découvrir quand un homme se déshabille. Je rigole souvent quand ils disent qu’ils me trouvent superbe, que j’ai un corps de déesse. Ce n’est pas que je ne me trouve pas attirante, mais plutôt que je n’ai rien de particulier, ils voient de moi ce qui fait mon enveloppe, ce qui est visible à l’œil nu et ce n’est certainement pas ce qui est mon point fort. Je fais de mon côté, une statistique avec mes clients, ça m’amuse et me fait passer le temps. Si un jour je m’emmerde trop, je lancerais une enquête anthropologique sur les hommes et leurs attributs génitaux. Ça promet d’être intéressant et j’aurais matière à analyser. Enfin, je garderai quand même le sexe lubrique comme hobby favori ! Parce que moi, c’est à ça que je suis accro et à la sensation qui se loge au creux de mon ventre en ce moment, face à mon nouveau client. Je mords ma lèvre inférieure en le voyant passer ses mains dans ses cheveux. Ses doigts sont relativement grands et je les imagine plonger dans ma chatte, presser mes tétons, enserrer ma gorge et enfin déposer une liasse de billets sur la table de chevet. Mon butin, ma récompense, ma jouissance à moi. La raison de mon addiction à cette vie. Putain, ses mains me rendent fébrile.