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Être obligé de surveiller ce qui fabrique derrière votre dos un supérieur qui vous est hostile est le meilleur moyen d'aller droit à la tombe.
Afficher en entierLa plupart d'entre nous nous connaissons depuis longtemps. Lorsque l'on fait la guerre, c'est une chose précieuse. Au cours de la bataille qui s'annonce, la connaissance que nous avons les uns des autres sera aussi importante que l'artillerie et la manœuvre. En ce qui me concerne et plus que tout, ce sera un grand encouragement de savoir que je suis au milieu de mes amis.
Afficher en entierLe bâtiment allait livrer combat et Allday se souciait comme d'une guigne de savoir qui avait tord ou raison dans l'enchaînement qui avait plongé le monde entier dans la guerre. On se battait pour ceux qui l'avaient jugé utile, pour son bâtiment, guère autre chose.
Afficher en entierBolitho avait pris la mer à l'âge de douze ans. Maintenant, il était contre-amiral, il avait accompli un rêve inaccessible. Il s'était si souvent trouvé face à la mort, il avait si souvent vu les autres tomber à côté de lui qu'il avait appris à ne pas voir plus loin qu'à échéance d'un mois.
Afficher en entierHerrick laissa son regard errer sur la grande dunette, sur l’aspirant de quart, très droit et visiblement conscient de la présence de son commandant. Il y avait aussi les longues rangées régulières de pièces, sans compter tout le reste. Il n’arrivait toujours pas à s’habituer à ce bâtiment. Il avait ramené à bon port son ancien commandement, un soixante-quatorze baptisé le Lysandre, après des mois de service ininterrompu. Vieillesse, fortunes de mer, avaries au combat avaient laissé de profondes blessures dans les flancs de son vieux navire. Herrick avait donc accueilli sans surprise l’ordre de quitter son commandement après avoir mené le Lysandre à l’arsenal. Il en avait connu, des unités, et en avait appris beaucoup de choses sur ses limites comme sur ses capacités. Devenu capitaine de pavillon du commodore Richard Bolitho, il avait mesuré à quel point les voies du devoir étaient variées, bien plus qu’il ne l’avait imaginé jusqu’alors
Afficher en entierBolitho caressa un instant l’idée de lui rendre sa liberté, de le renvoyer à Falmouth, où il aurait pu vivre en paix, à se promener au bord de l’eau ou à aller boire une bière avec d’autres matelots de son acabit. Il avait fait plus que sa part au service de l’Angleterre, alors que tant d’autres n’avaient jamais risqué de perdre la vie ou de se briser les membres en grimpant dans les hauts par gros temps ou en s’activant aux pièces sous le bombardement ennemi
Afficher en entierVous avez raison. D’une certaine manière, nous repartons à zéro. Il jeta un rapide coup d’œil dans le miroir de l’entrée pour vérifier sa tenue, comme il l’avait fait lorsque, plus jeune commandant de toute son escadre, il avait eu en charge sa première frégate, la Phalarope
Afficher en entierVous en faites pas, amiral, ce sera bientôt sir Richard, et je vous garantis que je m’en sortirai tout aussi bien ! Allday lui tendit son grand manteau de mer et le regarda enfoncer d’une main ferme son chapeau sur ses cheveux noirs. — Çà, amiral, en voilà un sacré moment, pas vrai ? – il hocha la tête. On en a fait, un bout de chemin
Afficher en entierAllday l’attendait au pied de l’escalier, près d’une salle remplie de monde. Comme à son habitude. En voilà un qui ne changerait jamais, avec sa bonne bouille et ce large sourire qu’il arborait lorsqu’il était heureux ! Il s’est un peu empâté, songea Bolitho, mais il reste solide comme un roc. Il sourit tout seul : à n’importe quel autre moment, une servante de l’auberge aurait certainement chassé jusqu’aux cuisines un domestique perdu comme lui et l’aurait même jeté dehors dans le froid
Afficher en entierGardez l’œil et méfiez-vous, reprit-il en fixant Bolitho. Je ne vous en dirai pas plus. Mais vos faits d’armes, les récompenses que vous avez obtenues, que vous avez d’ailleurs largement méritées, vous ont valu quelques ennemis. Prenez garde. Il lui tendit enfin la main
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