« Il se penche vers moi à son tour pour me parler, son souffle contre ma joue me donnant envie tout à la fois de fuir en courant et de me propulser dans ses bras. Ni mon corps ni ma tête ne sont apparemment conçus pour faire face à une telle dose d’émotions.
— Je t’observe depuis tout à l’heure…
Ah oui ?!
— … et j’ai l’impression que tu as envie d’être ailleurs.
Et perspicace avec ça !
Il a vraiment toutes les qualités.
Je lui offre mon meilleur sourire de séductrice (mon seul, à vrai dire, et je ne suis pas certaine à 100 % de son taux d’efficacité), et j’ouvre la bouche pour y aller d’une réponse inspirée.
— Oui.
Voilà.
C’est tout ce que j’ai trouvé à répondre.
Parfois, je déteste être moi. »

— Hey! l'interpella David, alors qu’elle prenait la direction de la porte du bar. Dis-moi au moins quel est ton nom!
Elle le regarda tel un moucheron répugnant et agaçant, et cracha « Marianne ». Une gamme d’émotions passa sur son visage expressif, comme si elle n’en revenait pas de lui avoir divulgué son prénom, comme si sa bouche avait fait le travail sans passer par la case « filtre », qu’elle regrettait de le lui avoir dit et qu’elle s’en voulait.
Trop tard, belle Marianne…
Marianne se sauva littéralement hors du bar, alors que tout le monde continuait de célébrer la soirée, comme si rien ne s’était passé. David, quant à lui, observa la cascade de cheveux de feu se balancer dans son dos, telle une cape rouge excitant le taureau qui sommeillait en lui, réveillant l’instinct de la bête…
Que la chasse commence!