Commentaire de claclouche

Après tout ce que j'avais entendu, je ne m'attendais pas à grand chose de ce livre. Et pourtant.

La forme, le format de reportage et d'extraits d'autobiographies peut sembler difficile à lire, mais cela permet d'ancrer l'histoire dans le réel. N'ayant jamais vu le film, je m'y lançais à l'aveuglette, sans avoir la moindre idée de ce qu'il s'y passerait. Et le livre n'en fait aucun mystère. Dès le début, on apprend que Carietta White, dite Carrie, a des gènes TK et a détruit sa ville. Le récit se construit sur les différents éléments responsables de ce gâchis, sur les personnes qui ont déclenché la catastrophe TK "Carrie White". Le roman se pose en fait la question de la faute: qui est réellement responsable de l'explosion de Carrie? Sa mère, une fanatique religieuse? Ses camarades de classe, ignobles envers elle? A-t-elle déclenché cela d'elle-même? Jusqu'où est-elle responsable de ce qu'il s'est passé? L'étude se penche de manière scientifique sur les survivants et leur trop-plein - ou leur manque - de culpabilité. C'est une question de morale qui se pose. Mais c'est aussi une mise en garde des répercussions de nos actes, que nous en ayons conscience ou pas. Le harcèlement scolaire existe, et on ne le voit pas toujours. Si la fin est dramatique, elle repose essentiellement sur l'idée de la vengeance et joue sur des symboles d'une importance capitale pour pénétrer notre inconscient. Si le livre est court et parfois impersonnel, sa question éthique touche chacun d'entre nous d'une manière très personnelle et privée.