Extraits

« For the little girls who talk “too much” and feel “too intensely.” Never change.

And in loving memory of one very special girl. We miss you. »

- Je peux t'aider ? lança-t-il en remarquant qu'elle le dévorait du regard.

- Oh oui, de bien des façons, répliqua-t-elle.

Il se laissa tomber à terre en grognant afin d'enchaîner avec des pompes.

- Depuis que tu t'es comparé à un morceau de pain dur, j'ai une terrible envie de glucides.

Il s'interrompit, secoua la tête et reprit ses exercices.

- J'adore le pain. Surtout la baguette. Longue, épaisse, encore chaude et tartinée de...

Il s'étala à plat ventre, hilare.

- Assez. Je t'en supplie. Tu es vraiment la championne des métaphores lubriques.

- Ce n'était que l'échauffement. N'oublie pas que j'ai grandi dans une boulangerie. Veux tu que je t'expose ma passion pour les pâtisseries ?

— Surnomme-moi comme tu veux. Mais ne t'attends pas à ce que je réponde.

— Comment on dit « crétin» dans la langue des anciens?

— Stronzo.

— Et «salaud»?

— Bastardo. Tu veux que je te les note? proposa Dante en se dirigeant vers la porte.

— Oui, ça pourrait m'être utile.

Il s'effaça pour la laisser passer. Salaud, mais galant.

- Gigoter. J'ai toujours eu du mal à me tenir tranquille.

- Je ne vois pas ce que ça a de compliqué. Ne bouge plus et endors-toi.

- Facile à dire. Quand j'étais bébé, mon père devait m'emmaillotter des pieds à la tête pour me calmer.

- Ça ne m'étonne pas. Bon, viens par ici mettre fin à mes souffrances.

- Très drôle. Je pourrais vraiment te tuer, je te rappelle.

- Je ne parle pas de ça. Je ne suis pas bon à grand chose, mais j'ai un corps chaud. Et un livre à finir.

Si le cœur de la jeune fille fit un bond dans sa poitrine, ses pieds refusèrent de bouger.

- Mon offre expire dans dix secondes, prévint Dante.

Elle courut vers lui.

— Vous êtes la Finestra. C'est vous qui décidez des règles.

— Vous n'avez toujours pas compris comment ça fonctionne.

— Et vous, vous ne comprenez pas le sens des mots «garde du corps». Mon rôle - il posa un doigt sur son torse - consiste à garder votre corps.

Comment vous appelez-vous?

— On me surnomme le Loup.

[…]

— Mais comment dois-je m'adresser à vous? Faut-il dire « Le Loup » ? «Monsieur Loup» ? Ou juste « Loup» ?

Elle surprit dans ses yeux une lueur amusée qui disparut aussitôt.

— J'aimerais vous engager, expliqua Alessa en gardant ses distances.

Il rangea ses couteaux et reprit sa route.

— Non merci.

— Mais j'ai besoin de votre aide.

— Désolé.

Il parlait à mi-voix, juste assez fort pour qu'elle l'entende.

— Vous n'en avez pas l'air, répliqua-t-elle en essayant de le rattraper.

— D'accord. Je ne suis ni désolé ni intéressé.

- Je ne suis pas égoïste.

- Crois-moi, mes sentiments pour toi le sont. Tu m'as demandé de m'améliorer et je m'y efforce, mais je ne veux pas te partager. De toute ma vie, je n'ai jamais autant pensé qu'à moi-même.

Mets les dieux et les déesses sur un piédestal si ça te chante, mais les rituels, les règles, l'isolement... Tu as conscience que ça ne vient pas d'eux, j'espère ? Tout ça a été décidé par des mortels. Des hommes, le plus souvent. On a la sale habitude d'enfermer ce qui nous effraie. Et rien n'effraie plus un homme qu'une femme puissante.

- Je renonce, soupira Dante en glissant un couteau dans son livre en guise de marque-page. Je ne peux pas me concentrer sur tu papillonnes comme ça autour de moi.